Vendredi 26 octobre 2012.

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Les jours s'étaient écoulés, désormais la nuit tombait tôt et le vent était frais. Pourtant pour Paul rien n'avait changé. Son quotidien se déroulait similairement jours après jours. Ses cours sous la pression constante de Monsieur Abani, les regards haineux de Frazo, les sourires forcés face à tous et quand il rentrait seul le soir, les désastreuses soirées suivies des trop longues nuits. Le rythme était dur, son esprit était mis à rude épreuve, il ne savait pas s'il allait réussir à tenir ainsi encore longtemps. Le sommeil lui manquait beaucoup et il avait envie de retrouver une certaine liberté dans l'enceinte du lycée, pour sa santé mentale. Heureusement, au milieu de ce sombre scénario, il y avait son rayon de soleil, qui l'aidait à continuer à se battre en lui procurant une joie immense à chaque entrevue. Ils avaient pris l'habitude de dormir ensemble dès que la mère de Rosa travaillait la nuit. Et, c'était pour Paul les seules occasions de dormir sereinement.

La sonnerie retentit, il était 17 heures. Paul était pour une fois ravi de voir la tête du proviseur pointé à sa porte. Ce cours avait été le dernier avant les deux semaines de vacances qui l'attendait.

« Bonnes vacances ! chantonnait-il aux élèves qui sortait avec entrain »

En bas du bâtiment, il retrouva son ami qui n'oublia pas de le tanner une dernière fois avec la fête qu'il organisait une fois de plus.

« S'il y a bien une seule fête dans l'année que tu ne peux pas rater c'est celle-ci ! Ca sera différent de la dernière fois je te promets ! Ma fête d'Halloween est une tradition, tous les profs y participent et reviennent chaque année! Même Aline va venir, tu n'es quand même pas plus coincé qu'elle ?

- Ok, capitula Paul. Je passerais. C'est tout ce que je peux te promettre. Mais ne vient pas me chercher et ne me présente personne. »

Au fond de lui , Paul cherchait une échappatoire, pour réussir à enfin oublier tous ces tourments, ne serait-ce que quelques heures. Durant ces quelques heures il pourrait souffler et ne plus songer ni a la pression ni à toutes ces choses passées qui le hantait. C'est pour cela qu'il avait accepter. Et en voyant le sourire de son ami, le professeur de français ne regretta pas son choix.

Tous les deux marchèrent jusqu'au parking en discutant de la soirée, puis ils se saluèrent et se séparèrent. Assis dans sa voiture grise, Paul attendit quelques instants derrière son volant, les yeux fixés sur son téléphone. Rosa avait annulé leur rendez-vous de ce soir, sa mère avait été renvoyé de son travail de nuit, elle ne pouvait donc pas venir dormir chez lui. Triste de devoir rentrer ainsi seul chez lui, il lui fit promettre de venir chez lui demain.

Cher professeur.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant