Mercredi 17 octobre 2012.

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La routine s'était installée et encore une fois Rosa passait l'après-midi avec son amant à travailler sur son ébauche de roman. Ce jour-là Paul observait sa bien-aimée tapper lentement sur les touches de l'ordinateur.

« Rosa vient par là. »

La jeune fille referma le capot de l'ordinateur et alla s'enrouler dans les bras de son amant.

« Qu'est-ce qui ne va pas mon coeur ? Tu n'as pas l'air aussi heureuse que d'habitude.

- Si ça va ne t'en fais pas, je suis juste fatiguée.

- Ne me mens pas princesse, je te connais. Tu sais que tu peux tout me dire. »

Rosa regarda Paul dans les yeux puis cacha son visage dans son torse. Elle soupira :

« C'est ma mère. C'est compliqué en ce moment à la maison c'est tout.

- Raconte moi, ça va te faire du bien de m'en parler. Fais moi confiance.

- Je ne l'aime pas. Je sais que c'est horrible de dire ça, on devrait tous aimé nos parents, mais je ne peux pas. Elle est tellement... d'un autre milieu social. Pourtant, je sais que ça n'est pas facile pour elle, qu'elle essaie de faire de son maximum et que ça lui brise le coeur que je sois si froide avec elle. Je le sais tout ça et je ne peux pas ne pas culpabiliser de lui infliger ça, pourtant je n'arrive pas à l'aimer. Quand je la prend dans mes bras c'est pour elle que je le fais parce que je sais qu'elle ne va vraiment pas bien et que c'est tout ce qu'elle attend. Et je ne peux pas faire autrement. Je n'aime pas ma mère. Je déteste tout chez elle, sa manière de parler, ses blagues qu'elle croit drôle, ses idées, sa philosophie de vie, sa manière d'être vraiment tout. Je n'ai qu'une seule envie, c'est de partir loin d'ici même si je sais que ça la blessera énormément. C'est atroce de lui faire endurer ça alors qu'elle sacrifie sa vie pour moi

- Rosa, regarde moi. Je vois que ça te pèse énormément sur la conscience et rien que ça, ça prouve que tu aimes ta mère, parce que tu n'as aucune envie de la blesser. Et ce n'est pas anormal de ne pas avoir d'affinité avec un de ses parents, c'est un être humain comme les autres, c'est normal d'apprécier certaine personne et de ne pas en aimer d'autres. Même si c'est ta mère. Essaie simplement d'être toi-même avec elle.

- Tu es la seule personne à qui j'ai osé en parler car j'avais peur qu'on me juge. Je n'avais jamais entendu qui que ce soit dire qu'il n'aimait pas ses parents, alors une fois de plus je me sentais seule.

- Les gens parlent souvent pour dire des trucs faux. Regarde le nombre d'enfants qui font semblant que tout va bien chez et qui du jour au lendemain se retrouvent avec des parents divorcés.

- Tu as raison. J'ai hâte d'être majeure, tu n'imagines pas à quel point. Je pourrais enfin partir.

- Tu comptes partir sans moi ?

- Non, je veux aller loin d'ici, avec toi. Je m'en fiche de l'endroit où on va, je veux juste me casser de cette ville remplie de personne qui me haïssent, je veux juste recommencer une nouvelle vie, repartir de zéro et être heureuse.

- Ne t'en fais pas, je t'amènerai là où tu veux si ça te fait retrouver le sourire princesse. Parce que pour moi la seule chose qui compte c'est de voir ce sourire la sur tes lèvres. »

Rosa regarda son amant et se demanda ce qu'elle aurait fait sans lui. Même lorsqu'elle était triste il arrivait toujours à lui montrer le bon côté des choses et à lui redonner le souire. Elle n'avait plus aucun doute, elle l'aimait de tout son coeur.

Cher professeur.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant