Nuit du Mardi 25 septembre 2012

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La pluie tambourinait contre la vitre, Paul écoutait cette mélodie répétitive plongé dans l'obscurité de sa chambre. L'homme ne trouvait pas le sommeil, une nuit de plus. Ses sentiments trop sollicités ses derniers jours avaient réveillés de vieux démons qu'il pensait pourtant avoir vaincu des années plus tôt. D'atroces images s'imposaient à lui dès lors qu'il fermait les paupières. Impossible donc pour lui de fermer les yeux et de dormir.

Même les yeux grands ouverts, il repensait constamment à ce coup qu'il avait donné. Il suffoquait de remords, cette image l'étranglait, lui coupait le souffle de longues secondes pour le rendre suffoquant. Et les yeux de Rosa s'ajoutaient, lui retournant le cœur, appuyant sur la plaie ouverte et serrant plus fort son cou jusqu'à lui broyer la trachée.

Seul dans son lit, le professeur était immobile, fixant les ombres de son plafond. Un bruit sourd le fit sursauté, il crut d'abord avoir rêvé. La pluie cognait toujours le carreau et la maison était toujours silencieuse. Quelques secondes plus tard le coup repris, plus fort et plus distinct. On frappait à la porte.

Avec une discrétion de chat, Paul se glissa au rez-de-chaussé. Un coup d'œil rapide à l'horloge lui confirma l'heure avancée de la nuit. On toqua de nouveau, plus fort et plus longtemps. Interloqué par ce visiteur nocturne, il prit la précaution de regarder par le Juda.

Brusquement, il ouvrit la porte pour serrer dans ses bras la jeune fille qui se tenait sous son perron. Aucune résistance ne lui vint en retour, au contraire, Rosa entoura ses bras autour de son cou et se laissa emporter dans l'étreinte chaude de son professeur.

« Bon dieu Rosa ! Qu'est-ce que tu fais dehors à cette heure ? Tu es trempée en plus ! Realisa Paul après quelques minutes d'extase.

- Je devais vraiment vous voir, pour vous parler.

- Tu aurais dû m'envoyer un message, je serais venu. Mais maintenant que tu es là entre. Vas dans le salon je vais aller te chercher de quoi te changer, tu ne peux pas rester comme ça. »

Alors qu'il fouillait dans son armoire à la recherche d'un tee shirt et d'un bas qui pourrait convenir à son invité surprise, Monsieur Alexandre avait du mal à réaliser ce qu'il se passait. Seul dans sa chambre, il se demandait s'il n'avait pas rêvé, mais ces vêtements mouillés et des petits bruits provenant du salon lui rappelait que tout était bien vrai. Des questions tournaient dans sa tête, il ne savait pas de quoi Rosa voulait lui parler, pourtant son sourire était revenu à la seconde où il avait aperçu sa blonde.

Lorsqu'il redescendit les escaliers, la vue de son élève devant sa bibliothèque fit bondir son cœur. Elle était revenue, peut-être même qu'elle l'avait pardonné et qu'ils allaient pouvoir prendre un nouveau départ.

« Tiens, je t'ai trouvé ça. Tu peux aller te changer dans la salle de bain, la première porte à gauche à l'étage. Je vais me faire du café, tu en veux ? J'ai du thé sinon.

- Du thé ça sera parfait,merci, souria-t-elle en attrapant les habits qu'il lui tendait."

Son sourire avait tellement manqué Paul et il avait bien cru ne jamais avoir l'occasion de le revoir. Et bien qu'il n'avait aucune idée de ce qui avait poussé la jeune fille à venir chez lui en plein milieu de la nuit, il sentit que la sérénité était réapparu au fond de son âme. Les événements de la journée lui semblaient bien loin, il n'y pensait plus en préparant les boissons chaudes.

Il versait le café dans sa tasse préférée lorsque Rosa franchis la porte de la cuisine, vêtu exclusivement d'un tee-shirt bien trop grand pour elle et d'une couverture qu'elle avait placé autour de ces épaules, ses longs cheveux blonds étaient encore humides et déposaient à intervalles réguliers des petites gouttes sur le sol.

« Le short était vraiment trop grand, déclara-t-elle naturellement. »

Paul lui tendit sa tasse et eu l'irrésistible envie d'embrasser les lèvres de la jeune fille. Avec un grand contrôle de lui-même, il ne fit rien, ne voulant pas tout gâcher une fois de plus et la conduisit au salon où il s'installèrent dans un silence pesant. Rosa était placé assez près de lui pour qu'il puisse prendre sa main dans la sienne avant de lui demander très sérieusement pourquoi elle était venu.

« Je dois vous parler, expliqua-t-elle. J'aimerais simplement que vous me promettiez de me laisser parler sans me couper. C'est important pour moi.

- Je te le promets.

- Très bien. Alors, je ne sais pas très bien par où commencer, parce que je ne sais pas vraiment quand est-ce que tout a commencé. Quand est-ce que j'ai commencé à avoir des sentiments que je n'aurais pas du ressentir ? Je n'avais pas vraiment réalisé avant de venir chez vous dimanche, je n'avais pas vu l'attirance que j'avais pour vous. Oh seigneur je suis vraiment ridicule en disant ça ! Et lorsque vous m'avez embrassé, je n'ai pas réfléchis, j'ai laissé mon coeur me guider, et puis, on est allé un peu plus loin, j'en étais heureuse, j'étais prête mais j'ai soudain réalisé que vous étiez mon professeur et on ne peut pas faire ce genre de chose avec son professeur. Alors, j'ai paniqué et j'ai voulu partir. Quand je suis rentrée chez moi, j'ai pleuré, parce que je venais de comprendre la situation, j'avais embrassé mon prof, j'avais passé du temps avec lui, chez lui. Alors toute la semaine qui a suivie, je vous ai évité du mieux que j'ai pu, je voulais refouler mes sentiments, pour cela je me disait que vous étiez bien plus vieux, que vous ne vouliez pas les mêmes choses que moi, que vous et moi ne partagions rien, que c'était illégal et malsain. Mais vous, vous avez insistez, vous m'avez envoyé des messages. Et aujourd'hui, j'ai appris que vous vous étiez battu avec Monsieur Frazo pour défendre notre classe, certain ont même dit qu'il avait cité des noms d'élèves et que vous l'aviez frappé lorsqu'il avait commencé à s'en prendre a moi.C'est pour ça que je suis venue. Parce que mon cœur à remporté la bataille malgré toutes les pensées rationnelles que j'ai tenté de suivre. Je voulais donc vous le dire peut importe ce que vous répondrez.

- Je vous aimes,conclua-t-elle »

A peine les mots de Rosa prononcés, Paul la tira contre son torse et l'embrassa. Tous les sentiments qu'il avait ressenti durant la semaine passèrent dans ce baiser. Passionnément, leurs lèvres dansèrent ensemble dans un tourbillon d'amour et de délivrance. Leur frustration se transforma en une énergie folle qu'ils laissèrent se déverser dans cet échange. Bien vite, la jeune fille fut allongée sur le canapé, les mains dansant dans les cheveux de son partenaire.

« Rosa, je t'aime, susurra-t-il »

Suite à ces paroles, leur échange s'intensifia encore. Leur corps étaient proches, leurs mains glissaient à la découvertes de l'autre. Elle le serrait contre lui, toujours plus fort, en désirant plus, si bien qu'elle lui enleva son tee-shirt.

« Tu es sûre ?

- Oui. »

L'homme caressait délicatement les cuisses de la jeune fille, ses doigts se refermèrent fermement, il attrapa ses jambes, les enroula autour de sa taille, et il la porta jusqu'à l'étage. Leur baisers ne s'arrêtaient pas, délicatement il la déposa sur son lit sans couper leurs échanges.

La pluie s'abattait toujours à l'extérieur, et la sombre lumière du réverbère de la rue était la seule à éclairer la chambre des deux amants . Les rayons balafres projetaient sur les murs de pâles ombres allongées qui dansaient aux rythmes de leurs ébats.

Cher professeur.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant