Mardi 13 novembre 2012

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Une chaleur étouffante faisait suffoquer Paul. Des flammes l'entourait, des voix hurlaient ou peut-être n'était-ce que la sienne. Sa respiration s'accéléra, il avait chaud, il avait peur. Une forme bougeait au loin dans le feu ardant.

Monsieur Alexandre finit par ouvrir les yeux. Ce n'était qu'un cauchemar, rien de plus. L'homme regarda Rosa qui était toujours paisiblement allongée puis vérifia l'heure. Minuit n'était passé que depuis une heure. Un soupir s'échappa de ses lèvres. Une chaleur désagréable l'étouffait et le replongeait dans son horrible songe.

Le littéraire le savait, sa nuit était finie. Les images des flammes coninuaient à tourner dans son esprit. Il se décida à se lever de la chaise sur laquelle il dormait depuis quelques temps pour se diriger vers la cuisine.

« Un mauvais rêve ? Demanda une voix dans l'obscurité du salon.

- Oh, désolé, je t'ai réveillé Michel, s'excusa-t-il.

- Ce n'est rien, je n'ai pas besoin d'être dans un forme olympique demain. Tu veux parler ? »

Le médecin alluma la lumière et Paul lui offrit un pauvre sourire. Las, il se contenta de hocher la tête et de se laisser tomber sur un fauteuil près du sofa.

« Cela t'arrive souvent ce genre de cauchemar ?

- Oui. Enfin, avant oui. Lorsque je n'avais pas encore rencontrer Rosa, je faisais ce même cauchemar toutes les nuits. Certaines semaines, je ne dormais pas, et d'autres ça se calmait un peu. Mais les images étaient toujours là. Et puis, dès qu'elle est rentrée dans ma vie, tout s'est apaisé. Elle avait réussi à me guérir de tous mes maux. Maintenant qu'elle est dans cet état, c'est tout comme si elle était parti. Alors mes cauchemars reviennent.

- Qu'est-ce qu'il y a dans ces rêves Paul ?

- Toujours la même chose. Je suis debout au milieu des flammes, j'ai l'impression d'étouffer. Puis je vois cet ombre qui bouge au loin. Et je sais que je devrais la sauver, mais je reste planter là. Et tout semble si réel. J'ai l'impression de revivre ce qui s'est passé ce soir là. Comme s'il suffirait que je vienne en aide à cet personne pour que je change ce qu'il s'est passé. Mais j'en suis toujours incapable, je reste figé sur place. Puis je finis par me réveiller. »

Michel ne fit aucun commentaire, il laissa le jeune homme vider son sac en étant à l'écoute. Il posa amicalement sa main sur son épaule pour symboliser son soutient.

« Qu'est-ce que j'ai fait ? Finit par soupirer Paul, au bord des larmes. »

« Ce rêve, ce n'est que les souvenirs de ce qu'il s'est passé la nuit de l'incendie n'est-ce pas ? Questionna le docteur de campagne. »

Un unique sanglot s'échappa de la gorge du professeur de français qui hochait la tête.

« Si tu veux en parler, je suis là. Peu importe ce qu'il s'est passé cette nuit là, tu peux me le dire. Je ne le répéterais pas. Crois-moi, j'ai beaucoup de raisons de me taire. »

A cet instant, Paul sentit la sincérité de son ami et ne réfléchis plus. Pour la première fois, il livra à quelqu'un les véritables événements de cette affreuse soirée d'août.

Cher professeur.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant