Le San et l'interdit (Fanfiction Orelsan)

Chapitre 18 - Sur pieds

Plusieurs semaines s'étaient écoulées depuis l'incident, et la vie semblait reprendre son cours.

San était venu me voir chaque jour avant d'aller en studio avec Gringe pour finaliser la tracklist du film. Apparemment, Nylie était passée les voir plusieurs fois en attendant mon retour. San semblait l'apprécier, il me parlait souvent d'elle.

Le pacte était redevenu d'actualité. De toute manière, vu mon état, seul Damien qui venait faire mes soins était en mesure de me toucher. Ceci dit, nous étions tout de même un peu plus proches chaque jour. Il ne ratait jamais une occasion de se foutre de ma gueule, et je lui promettais chaque fois de le lui faire payer cher dès que je serai sur pieds.

Plus on discutait, plus je me rendais compte que nous avions bien plus en commun que ce que je croyais. On riait des mêmes blagues de merde, on lisait des trucs similaires, on avait les mêmes angoisses, et par-dessus tout, on aimait faire de la musique.

Être clouée au lit avait finalement eu ses avantages, j'avais pu avancer dans tous mes projets sans me laisser distraire. Tout le matériel qu'il me fallait pour travailler avait été apporté dans ma chambre et je passais presque plus de temps à bosser que je ne le faisais avant. Mine de rien, j'étais tout de même plus reposée. Heureusement, Sushi et les chatons étaient là pour casser la monotonie du quotidien, et ils me faisaient marquer un max de point avec San qui était toujours aussi gaga de ces petites boules de poils.

Maya et Mika venaient eux aussi tous les jours, soit ensemble soit chacun leur tour. On riait beaucoup, ça me rappelait le bon vieux temps.

J'avais décidé de retourner en studio aujourd'hui. Je cicatrisai vite, je me sentais prête à reprendre ma vie, et surtout, j'en avais marre de tourner en rond. Je ne l'avais dit à personne sauf à Andrea à qui j'avais demandé de venir pour masquer le reste de mes cicatrices. La plupart des gens, comme Nylie et mamie, pensaient que j'étais en voyage d'affaire et je préférais que cela reste ainsi.

Lorsque Andrea entra dans la pièce, elle eut tout de même un choc.

- Madre Mia !! Hija ! Qué paso ?

- Ne t'en fais pas Dea, je vais bien maintenant.

- Bien ? BIEN ? Mirate ! On dirait qué tu es passée sous un bus d'américains obèses – pardonne moi ce pléonasme – avec cette cicatrice au menton !

- C'est justement pour ça que je t'ai fait venir.

- Évidemment, c'est encore moi qui vais devoir cacher tes conneries !

- Et le garder pour toi de préférence.

- Claro ! En plus tu remets en doute mon sens du secret professionnel. Si c'est pour dire encore des bêtises comme ça, ferme ta bouche et laisse-moi travailler. Regardez-moi ça... J'espère que tu leur as fait payer à ces hijos de puta !

- Là c'est toi qui remets en cause mon sens du professionnalisme !

Une fois qu'Andrea eu terminé, je la remerciai et partis me faufiler discrètement jusqu'au studio. À mon arrivée, San était en train de contempler une photo de moi sur scène qui était, de base, rangée dans un tiroir.

- Alors comme ça, on profite de mon absence pour fouiller dans mes affaires ?

Il sursauta.

- Jane ? Tu es revenue ?

- Comme tu le vois.

- Mais, on dirait que tu es comme neuve !