Chapitre 33 - Je les ai plumés

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"Moi : Tu vas perdre."

"San : Attends, c'est pas encore fini."

"Moi : Je te dis que tu vas perdre."

Yu-Gi : Vous avez raison les amis, nous allons trouver un moyen d'arrêter Marik ensemble.

J'explosai de rire face au regard dépité de San.

- Pourquoi tu rigoles tata ?

- Parce que ce bon vieux Yu-Gi sait toujours choisir les mots qu'il faut.

Ne cherchant pas plus d'explications, elle reposa sa tête sur l'épaule de San qui était allongé entre nous deux.

En effet, il fallait bien que nous trouvions un moyen de faire passer le temps face à ces épisodes qui se ressemblaient tous plus les uns que les autres. On avait donc trouvé un nouveau jeu qui consistait à choisir un personnage, et celui qui choisissait le personnage dont le nom était le plus prononcé au court de l'épisode, avait gagné.

San avait choisi Joey et moi Marik. Pour l'instant, j'étais en tête, mais la partie n'était pas encore terminée. Celui qui l'emportait devait un service ou un gage à l'autre.

"San : Je suis sûr que tu triches."

"Moi : Quel mauvais perdant !"

Les épisodes s'enchaînaient mais mon attention était souvent détournée.

J'avais la tête posée à quelques centimètres de l'épaule de San et je ne parvenais pas à détacher mon regard de lui plus de quelques minutes. Nos mains étaient atrocement proches mais ne se touchaient pas. Pourtant j'en mourrais d'envie. Je ne pensais qu'à une chose : enrouler mes doigts dans les siens et sentir la chaleur de sa peau. À dire vrai, son corps entier m'obsédait. Sa poitrine qui se soulevait et s'abaissait lentement au rythme de sa respiration me donnait envie de poser ma tête sur son torse et d'écouter battre son cœur. Par dessus tout, cette dédaigneuse mèche d'argent qui trônait sur sa tête me narguait encore et toujours, m'appelant irrésistiblement à passer mes doigts dans ses cheveux. Je rebaptisai cette peste Cruella à cause du fait qu'elle luttait envers et contre tout le reste de la chevelure qui demeurait d'un noir de geai mais aussi et surtout parce que le charme qu'elle me faisait, perchée sur son piédestal inaccessible, était d'une cruauté sans nom. Chaque fois que je la fixai, elle me susurrait des mots doux, tel le serpent m'incitant à goûter le fruit défendu. Elle me racontait combien il serait agréable de passer ma main sous son T-shirt et de...

- À quoi tu penses ? demanda San, me tirant de mes pensées obscènes.

À toi.

- À rien, répondis-je innocemment.

- Toi, ne penser à rien ? Ça m'étonnerait beaucoup... Quoi qu'il en soit j'imagine que tu t'es arrêtée de compter.

Merde. Le jeu. Cette salope de Cruella avait encore réussi à détourner mon attention, et ce en faveur de San.

- Euh... Ça se pourrait.

- Perdre un pari sur un erreur aussi bête, ça ne te ressemble pas.

Non, mais je n'allais certainement pas avouer pourquoi !

- Pour une fois que tu gagnes, tu devrais la fermer et profiter.

Il prit une profonde inspiration béate.

- Tu as raison. Ça fait du bien de me dire que c'est toi qui m'en dois une pour une fois.

Nous restâmes un moment en silence et je remarquai que Nylie s'était endormie.

Le San et l'interdit (Fanfiction Orelsan)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant