Le San et l'interdit (Fanfiction Orelsan)

Chapitre 66 - Tabassage nocturne

Après avoir récupéré les restes de ce midi, je ne tardai pas à arriver devant chez Orel avec la ferme intention de tenir ma promesse sans plus tarder. Je frappai deux fois à la porte, seulement personne ne répondit. J'hésitai un instant, puis finis par sortir la clé que j'avais oublié de lui rendre la veille. Je m'apprêtai à la tourner dans la serrure lorsque je m'aperçus qu'il n'avait pas refermé derrière moi. Je me permis alors d'entrer, et constatai avec surprise qu'Orel avait dû aérer l'appartement car l'air était redevenu respirable. Il avait aussi pris la peine de ramasser le plus gros des déchets qui se trouvaient par terre. C'était déjà un bon début. 

- Orel ? lançai-je en refermant la porte derrière moi.

J'attendis plusieurs secondes dans l'entrée, ne voulant pas me risquer à aller plus loin. Heureusement, il débarqua un petit instant plus tard, étrangement gêné, en enfilant un pull.

- Désolé, je t'ai pas entendue rentrer.

Il avait l'air encore embrumé, mais son élocution s'était déjà pas mal améliorée.

- Je te dérange ? m'enquis-je.

- Non. C'est juste que je m'attendais pas à te revoir si vite.

- Je suis repartie avec tes clés hier, confessai-je en lui rendant. Et j'ai fait beaucoup trop à manger ce midi, alors comme il en restait largement assez pour deux je me suis dit... Mais je peux repasser si tu veux, stressai-je. 

- Non, reste.

Après avoir prononcé ces mots, une expression dubitative se dessina sur son visage.

- Attends, tu viens de dire que c'était toi qui avais fait à manger ? s'étonna-t-il.

- Ouais. Je fais ça maintenant.

Il observa anxieusement ma glacière.

- Je te jure que c'est mangeable ! assurai-je.

- Ok, accepta-t-il bien que peu convaincu.

Il me conduisit jusqu'à la cuisine pour faire chauffer ce que j'avais ramené. Je l'observai du coin de l'œil, et il n'avait pas l'air dans son état normal. Son teint était pâle et il semblait avoir encore moins d'énergie que d'habitude. Bizarrement, il attendit que j'aie le dos tourné pour sortir couverts et assiettes qu'il disposa sur la table basse du salon. Je le rejoignis avec les plats chauds quelques minutes plus tard et nous commençâmes à manger sans dire un mot. Je relevai au passage qu'il avait retiré le pull qu'il était en train d'enfiler à mon arrivée.

- Mais... C'est bon ! lâcha-t-il, presque choqué, après sa première bouchée.

- Je t'avais prévenu.

- T'avais dit "mangeable", là c'est genre vraiment bon. Et c'est toi qui a fait ça ?

Vu l'étendue de mes talents culinaires jusqu'à présent, je ne pouvais pas lui en vouloir de se poser la question.

- Oui, c'est moi.

- Quand je pense qu'il y a encore quelques mois tu pouvais à peine faire une carbo correcte.

- Les choses changent.

- Ouais...

Sur ce, il attrapa son pull et le revêtit de nouveau. Voyant mon air interrogateur, il s'empressa de continuer la conversation.

- Sinon, Maya et Mika, ça va bien ?

- J'imagine que oui.

- Tu bosses avec eux mais tu sais pas comment ils vont ?