Le San et l'interdit (Fanfiction Orelsan)

Chapitre 42 - N'ouvre pas !

- Jenny... Je peux tout t'expliquer... Je te jure que je pensais pas...

- Sors d'ici.

- Mais...

- Tout de suite.

Je ne l'avais pas regardée, je n'avais pas bougé d'un pouce, mon ton était froid et sec. C'était ce que j'avais de mieux à offrir. Si elle ne déguerpissait pas sur le champ, c'était sûr que j'allais finir par lui en coller une.

Heureusement, elle n'insista pas. Elle se leva péniblement et repartit en sanglotant. 

Alors c'était elle. Ma propre meilleure amie. Celle à qui j'aurais confié ma vie, celle en qui j'avais le plus confiance. Elle m'a menti, et trahi. Elle avait manipulé ma vie et mes sentiments pour faire revenir ce gros lourd. Les choses auraient pu tellement mal tourner. J'étais prête à remettre ma vie entière en question, et tout ça à cause d'elle. 

J'en eus un vertige. Je courus jusqu'aux toilettes où je ne vomis que de la bile, car cela faisait bien trop longtemps que je n'avais pas mangé. En retournant dans la salle principale, ma tête tournait encore. Je me posais sur le canapé, incapable d'avaler quoi que ce soit ni même de bouger. Je me sentais terriblement mal. J'avais des sueurs froides, puis des bouffées de chaleurs. Je crois que j'étais en train de faire une crise d'angoisse. Ça ne m'était pas arrivé depuis un sacré bout de temps. C'était donc cela qu'on ressentait quand on perdait toute confiance en une des personnes en qui on croyait le plus au monde.

En boule dans un coin du canapé, j'entendis la porte s'ouvrir et je priai pour que ce ne soit pas Maya qui revenait.

- Salut... ?

San. Je l'avais presque oublié. Pour simple réponse, je hochai la tête.

- Tout va b...

Se rappelant sûrement que je lui avais ordonné de ne plus poser la question, il s'abstint de me demander comment j'allais et vint directement s'asseoir près de moi.

- Tu veux que je repasse demain ?

Je fis non de la tête.

- T'as besoin de quelque chose ?

Je fis non une nouvelle fois.

- T'as froid ?

Je haussai les épaules. Je n'en avais aucune idée. Je me sentais juste mal.

- Tu veux en parler... ?

Je ne pris même pas la peine de bouger pour lui répondre.

- Ok... 

Je sentais qu'il ne savait pas trop comment réagir. Moi non plus d'ailleurs.

- Tu sais, j'ai pas mal réfléchis ces dernières semaines, poursuivit-il. 

Il attendit une réaction de ma part, mais il n'en fut rien.

- Bref... Je suis pas très doué pour parler...

Finalement, il se dirigea vers la table de mixage et y brancha quelque chose.

J'entendis des notes de piano jouer tandis qu'il revenait s'asseoir près de moi.

- Je suis dans le premier Mario, à chaque fois je crois que j'ai fini le jeu ça repart à zéro...

Il continua comme ça pendant environ quatre minutes. Je sentais que c'était encore frais, pas tout à fait fini. Ce que je comprenais surtout, c'est qu'il était en train de me dire qu'il était paumé lui aussi. Et je trouvais ça plutôt rassurant.

- C'est pas mal, conclus-je.

Il ne répondit pas mais il eut un bref sourire en coin. Je lui demandai pourquoi.