- Holà guapa !!! Qué haces ?
- Je dors ! marmonnai-je.
- Dormir, dormir, tu dormiras quand tu seras muerte hija !
- Andrea, je t'en prie, j'ai travaillé toute la nuit, je me suis couchée il y a à peine deux heures, j'ai une grosse journée qui m'attend, laisse moi dormir encore.
- Allez, ne dis pas des bêtises, viens, j'ai besoin de toi. Allez, allez debout !
Depuis le temps que je connaissais Andrea, je savais qu'elle ne me lâcherait pas tant que je ne serais pas debout.
- Ça va, ça va, t'as gagné, je me lève !
- Mais bien sûr qué tu vas te lever !
Andrea était en France depuis plus de 20 ans, et pourtant, elle prononçait encore les e "é" et les u "ou". D'ordinaire, je trouvais cela adorable, mais ce matin là, je n'avais qu'une envie, c'était de l'étrangler à chaque mot qu'elle disait.
- Allez, allez, plus vite ! Oh madre mia ! Tu as vu ta tête ? Non mais est-ce que tu t'es regardée ?? Mama je vais mettre un tiempo loco à rattraper ça !
- Ça c'est ma tête quand tu me réveilles après deux heures de sommeil, alors si t'es pas contente, t'es gentille et tu reviens dans quatre ou cinq heures.
- No, no, no, on n'a pas le temps hija ! La Japan expo approche et j'ai besoin d'un modèle pour mes costumes !
- Et tu me réveilles pour ça ?
- Mais, je te dis que ça presse ! Allez, on n'a plus le temps de discuter.
J'ai rencontré Andrea sur un plateau de tournage miteux. Mika m'avait demandé de venir le chercher parce qu'il n'arrivait à rien ; le producteur était un connard, le scénariste un incompétent, les acteurs des divas, et le réalisateur, un alcoolique devenu quasiment aveugle et sourd. Alors j'étais venue, j'avais traversé le plateau et je m'étais arrêtée derrière deux techos qui regardaient des rushs. Je fus frappée par le rendu visuel. Je me demandais comment on pouvait avoir une image aussi accrocheuse, des visages si lumineux et mis en valeurs, avec une équipe aussi mauvaise.
Je me suis alors mise à observer autour de moi, et je l'ai vue. Andrea était là, elle courrait partout, faisait retouche sur retouche, elle ne s'arrêtait pas une seule seconde. Elle tenait absolument à ce que tout soit parfait, et elle y arrivait.
A ce moment là, je ne me suis pas posé plus de questions. Je suis allée la voir, je lui ai fait une offre qu'elle n'a pas pu refuser et je l'ai embauchée en tant que maquilleuse au sein de mon équipe. Mais maquilleuse était un terme trop faible. A dire vrai, Andrea était une magicienne. Elle pouvait faire ressembler n'importe qui à n'importe quoi, et ce en un rien de temps.
De fil en aiguille, elle a gravi les échelons et maintenant elle gère l'esthétique de tous les gros projets. Or, le gros projet du moment, c'était la Japan expo.
- Alors, en quoi tu vas me déguiser aujourd'hui Dea ?
- Tu sais le film que tu vas faire là ?
- Quel film ?
- Le machin avec les gens bizarres.
- Mais encore ?
- Le truc avec les méchants ! Qué es... Sucid escual !
- Je vois... Et donc ?
- J'ai eu une idée pour le costume de la chica là, tu sais, celle qui a un nom de bonbon !
- Harley Quinn ?
- Voilà ! On m'a demandé du moderno et beh je vais leur en donner moi du moderno ! Au moins ça me permettra d'avoir des retour sur le look avant de faire le film, je saurai si les gens aiment mon travail ou non.
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Le San et l'interdit (Fanfiction Orelsan)
FanfictionLa vie de star, très peu pour moi. J'ai toujours été plutôt une femme de l'ombre, quelqu'un qui aime l'art mais qui préfère sublimer celui des autres plutôt que d'exposer le sien. J'avais décidé de vouer ma vie à cela, je ne vivais que pour mon trav...