Chapitre 17 - Dur réveil

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- Jane ?! Jane reste avec moi ! JANE !!!

J'entendais sa voix au loin mais j'étais incapable de lui répondre, quant à lui, il ne pouvait pas enlever ses mains de mes blessures, j'avais déjà perdu beaucoup trop de sang.

Alors on était là, comme deux cons : moi en train de crever à petit feu, et lui, impuissant, en train de s'inquiéter.

C'était une façon plutôt comique de mourir finalement. Quoi de plus risible que de commettre un pacte d'éloignement pour finir les mains dans ce qu'il y avait de plus vital chez moi.

- Qu'est-ce qu'il fout ce putain de toubib bordel ?! Jane, dis quelque chose s'il te plait...

Je me mis à rire nerveusement. Je commençai vraiment à perdre la boule.

- Attends... Tu te marres là ?

Sa question me fit rire de plus belle, même si cela faisait un mal de chien.

- Là ça devient grave...

J'entendis la porte s'ouvrir en grand.

- Elle est là ! dit Maya.

- Oh la vache, s'étonna Damien en voyant la flaque de sang dans laquelle San et moi baignions. C'est pire que ce que je croyais... On n'a pas le temps de l'emmener ailleurs. Mettez la sur le piano.

- Où est ce que je te mets ça ? demanda Mika qui venait d'arriver.

- Là, sur les tabourets, répondit Damien.

- Côte... Brisée... articulai-je péniblement.

- Comment ? s'enquit Damien.

- Elle dit qu'elle a une côte brisée, traduisit San. Elle a aussi une entaille d'une dizaine de centimètres sous la poitrine, une autre au niveau de la jambe, elle a pris un sale coup à la mâchoire et on dirait que ses mains sont brûlées.

- Ok...

- Damien, qu'est-ce qu'on fait ?! s'impatienta Maya.

- Aurélien, comme tu es derrière elle, tu vas l'attraper sous les bras. Mika et moi on va se mettre de chaque côté de son corps pour la porter jusqu'au piano en la gardant la plus droite possible.

Ils s'exécutèrent sur le champ, m'arrachant de nouveau hurlements de douleur.

- Elle a perdu énormément de sang. Je ne vais pas pouvoir en voler comme ça à l'hôpital ! J'ai déjà eu du mal à ramener tout le matériel.

- J'ai appelé Jake, affirma Maya, il était à la frontière Allemande. Il a sauté dans son jet dès qu'il a eu mon coup de fil, il sera dans une heure au plus.

- Je ne sais pas si elle tiendra une heure...

Comme pour confirmer ses dires, je crachai un nouveau jet de sang.

Tout le monde s'activait autour de moi mais je n'étais que spectatrice de mon sort, il n'y avait rien de plus frustrant.

- Vous lui avez déjà donné quelque chose pour la douleur ?

- Non, répondit Maya, on t'attendait.

- Je vais lui injecter une forte dose de Morphine, ça va la calmer un peu, mais je dois commencer à la recoudre tout de suite, pas le temps d'attendre que ça fasse effet.

- Entre nous, je crois qu'elle est plus à ça près, argua Mika.

- Très bien, je m'y mets.

Alors que je me tordais de douleur, San restait debout à me regarder comme pétrifié. Ses vêtement étaient tâchés de sang et il tremblait.

Le San et l'interdit (Fanfiction Orelsan)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant