Reprendre le travail fut plus simple une fois que ma conscience m'eut cloué le bec, même si je ne pouvais m'empêcher de penser régulièrement à San. Je n'osais toujours pas lui envoyer de message de peur de paraître trop collante, mais au moins je me posais moins de questions.J'avais finis par rallumer mon téléphone, consciente que tôt ou tard il me faudrait bien assumer la flopée de mails, rendez-vous, événements et autres tâches en tous genres que j'avais accumulée. Une fois sa crise de convulsions définitivement terminée, je synchronisai le téléphone avec mon ordinateur pour me faciliter la tâche.
Cela faisait des heures carrées que je faisais du tri, et j'étais encore bien loin d'avoir terminé lorsque la porte du studio s'ouvrir. J'aperçus alors Maya et Mika, debout dans l'entrebâillement, me regardant avec un sourire en coin et les yeux d'un enfant de cinq ans. Je me doutais que ça finirait par arriver. J'étais même presque étonnée qu'ils ne soient pas venus me retrouver plus tôt. Il faut croire que ma mission d'infiltration discrète avait plutôt été un succès. Les deux compères avaient à présent les mains cachées derrière leurs dos, semblant porter quelque chose. Je me demandais ce qu'ils pouvaient bien manigancer.
J'aurais peut-être dû réfléchir avant à ce que j'allais leur dire. En fait, je réalisais que je ne savais pas quoi dire pour la simple et bonne raison que je ne savais pas ce qu'il y avait réellement entre San et moi.
Le couple n'avait pas bougé d'un pouce, me fixant toujours avec le même regard. Une chose était sûre, tant que je ne dirais rien, ils ne bougeraient pas. Cette histoire avait déjà trop duré, et je n'avais aucune envie de revoir ma conscience débarquer en furie pour me dire que mes considérations sont sans intérêt. Dans ce cas, je n'avais plus qu'à me contenter de la vérité :
- Désolée de vous avoir lâchés ces deux derniers jours...
Ils haussèrent simultanément le sourcil droit, en attendant visiblement davantage.
- Et... poursuivis-je.
Ils haussèrent le deuxième sourcil.
- Mika...
Je feignis un air contrit et grave, avant d'ajouter avec un sourire en coin :
- Je te dois une chemise.
Ils se jetèrent alors tous deux sur moi en poussant de grands cris de joie, me noyant dans une nuée de questions que je ne parvenais pas à comprendre distinctement, mais dont le sujet ne faisait aucun doute.
- Vous comptez me laisser respirer un jour ? finis-je par les interrompre.
Même après qu'ils se soient légèrement écartés de moi, Mika avait toujours le sourire jusqu'au oreilles et Maya n'arrêtait pas de sautiller sur place.
- Alors je suis pardonnée... ? me demanda cette dernière en faisant la moue.
- On a qu'à dire qu'on est quittes, lui concédai-je.
De joie, elle se mit à sautiller de plus belle.
- Allez Jenny, dis les trois mots magiques, s't'euh plait ! Dis les, dis les, allez vas yyyyyyyy, dis les !!! m'empressa Mika, visiblement impatient.
- Abra cada bra ?
- C'est un seul mot, rétorqua mon ami, soudainement blasé.
- Sésame ouvre toi ?
- Non plus !
- Bibidi, bobidi, boo ?
- NON ! Les mots magiques c'est "J'ai baisé" !
- Ah ! m'exclamai-je simplement.
Ils me foudroyèrent du regard et je pris quelques secondes pour savourer ce moment et les observer, avant de reconnaître, satisfaite :
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Le San et l'interdit (Fanfiction Orelsan)
Fiksi PenggemarLa vie de star, très peu pour moi. J'ai toujours été plutôt une femme de l'ombre, quelqu'un qui aime l'art mais qui préfère sublimer celui des autres plutôt que d'exposer le sien. J'avais décidé de vouer ma vie à cela, je ne vivais que pour mon trav...