Chapitre 22 - Branle-bas de combat

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Mille cent trente-huit pages.

Je venais enfin de venir à bout de Ça et il y avait quasiment autant de post-it collés que de pages dans le bouquin.

J'avais décidé de rentrer assez tard la veille, histoire que personne ne vienne me poser un milliard de questions sur où j'étais passée. Pour compenser, j'avais travaillé tout le reste de la nuit afin de pouvoir ensuite attaquer le script.

Dès les premières lueurs du jour, tout le monde dans la boîte commença à s'activer. Je les entendais courir dans tous les sens et je me demandais ce qui pouvait bien valoir une telle agitation. Lony fut le premier à entrer en studio.

- Boss ! On a un problème.

- C'est pas trop tôt, un peu plus et j'aurais fini par croire que vous comptiez vous en sortir sans moi !

- Impossible que le bateau coule sans son capitaine à bord. Il faut que vous veniez voir ça.

Il n'attendit pas ma réponse avant de tourner les talons. Je lui emboitai le pas.

Tout en marchant, il commença à m'expliquer à quoi était due cette folie ambiante.

- On nous attaque, Boss. C'est aussi simple que ça.

- Explicite.

- Nos actions sont en train de chuter. Quelqu'un s'est arrangé pour faire baisser les prix du marché afin de nous racheter en masse.

- Et c'est pas tout, enchaina Mika qui avait bifurqué sur notre chemin, certains artistes ont l'intention de se faire la malle. Ils ont des offres qui tombent de partout, des contrats en or, et la plupart sont prêts à vendre leur âme pour un zéro.

- Attendez, j'en ai d'autres ! compléta Maya qui nous rejoignit à son tour. Certains fournisseurs nous lâchent, et d'autres nous poursuivent pour des impayés de quelques centimes datant de plus de deux ans !

- On est complètement submergés Boss, sur tous les fronts.

- Qu'en dit le grand patron ? demandai-je à Lony.

- Il a pris un avion pour le Tibet il y a deux jours, impossible de le joindre.

- Quand est-ce que toute cette merde a commencé ?

- Il y a dix minutes, me répondit Maya. A sept heures tapantes ce matin, tout s'est déclenché en même temps.

- C'est pas du hasard, ajouta Mika, tout ça est bien trop calculé.

- Débranchez tous les serveurs, ordonnai-je.

- QUOI ?! s'exclamèrent-ils tous trois en s'arrêtant net.

- T'es malade ?! m'admonesta Maya.

- Je dois avouer qu'elle marque un point, Boss. On ne peut pas tout couper, on mettrait en stand by tous les projets en cours, ça nous ferait prendre un retard monstrueux et en prime on ne ferait qu'augmenter l'angoisse de tout le monde.

- Elle a raison, argua Mika qui venait de comprendre. Je fonce. Explique leur. J'espère arriver à temps.

Il ne perdit pas une seule seconde de plus et partit en courant.

- On peut savoir ce qui tourne pas rond chez vous ?

- J'admets que je suis perdu moi aussi, Boss.

Je me remis à marcher en direction de la salle de conférence et les deux autres me suivirent au petit trot.

- On va se faire hacker, si ce n'est pas déjà fait. Il essaie de nous noyer sous une montagne d'informations contradictoires pour brouiller les pistes. Il pense que le temps qu'on comprenne son jeu, il sera trop tard. Les serveurs sont toujours opérationnels, mais c'est aux environs de sept heures que tout le monde se reconnecte sur le réseau. Il a voulu nous prendre par surprise, mais avec un peu de chance, on sera assez rapides.

Le San et l'interdit (Fanfiction Orelsan)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant