Oyez, oyez, jeune public et âmes sensibles, merci de vous abstenir de lire ce chapitre qui comporte presque exclusivement des scènes à caractère choquant.
La personne qui m'avait appelée était un homme assez grand, de carrure massive, plutôt avenant. Il portait un costume visiblement sur mesure, avec des chaussures impeccablement cirées et une montre dont le prix aurait fait pâlir un chirurgien. Il était chauve et rasé de près mais ne ressemblait pas à Statham pour autant.
- On se connait ? demandai-je intriguée.
L'homme avança tranquillement vers moi avant de répondre.
- Pas encore.
Je connaissais déjà la réponse à ma question avant même qu'il ne l'ait prononcée. Je n'oubliais jamais un visage, et celui-ci m'était parfaitement inconnu.
Il s'arrêta à une distance raisonnable, c'est-à-dire suffisamment près pour que je le vois en détails mais trop loin pour que je ne puisse l'atteindre.
L'instant d'après, j'entendis de légers bruits de pas atour de moi.
- Mais cela ne saurait tarder, poursuivit-il.
Je n'eus pas besoin de me retourner pour savoir que quatre hommes venaient de se placer derrière moi. Inutile d'être un génie pour comprendre que j'allais avoir des problèmes d'une seconde à l'autre. De gros problèmes. Comme dirait mamie : "ça sent le roussi". Maintenant que je savais ce qui m'attendait, il fallait réagir, et vite.
Il ne me restait pas cent cinquante mille solutions. Comme je le faisais avec mon frère à l'époque, je devais faire en sorte qu'ils se servent de leurs muscles, et moi de ma tête. Un esprit sans faille dans un corps furtif. Je me mis alors à réfléchir en mode éclair.
Si je voulais m'en sortir, il me fallait anticiper chaque mot, chaque geste, chaque déplacement. Le moindre détail comptait.
La première chose à faire était de gagner du temps. Tout bon joueur sait que pour gagner la partie, il faut parfois savoir jouer la montre.
- Néanmoins, vous semblez savoir qui je suis, enchaînai-je. Peut-être pourriez-vous faire les présentations afin de rétablir l'équité ?
- Vous parlez bien Mademoiselle, c'est là votre point fort n'est-ce pas ?
Il ne répondait pas à mes questions, mais au moins il entrait dans mon jeu. La deuxième partie du plan consistait à observer.
Les quatre hommes s'étaient placés tout atour de moi, parfaitement à équidistance les uns des autres. A première vue, ils mesuraient tous entre un mètre quatre-vingt et deux mètres. Ils avaient également une carrure impressionnante. Impossible de les avoir par la force, il faudrait donc être plus rapide. Une fois qu'ils auraient mis la main sur moi, il n'y aurait plus d'issue possible. Je devais donc trouver une brèche avant que mon temps ne soit écoulé.
- C'est un de mes nombreux talents en effet ; quoi que, on m'a dit récemment que j'avais une jolie voix ? Voudriez-vous que je vous chante un petit air ?
- Inutile, nous n'allons pas tarder à vous entendre vous égosiller.
- Voyons, ce n'est pas une façon de s'adresser à une dame, surtout pour un gentleman tel que vous. Soit dit en passant, vous avez un certain sens du style que je trouve remarquable.
Aucun moyen d'escalader, aucun accès aux immeubles de ce côté. Si j'atteignais le fond de la ruelle, je pourrais passer par dessus le mur le moins haut qui menait dans la rue qui longeait l'arrière de l'agence. C'était ma seule chance de m'en sortir.
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Le San et l'interdit (Fanfiction Orelsan)
FanficLa vie de star, très peu pour moi. J'ai toujours été plutôt une femme de l'ombre, quelqu'un qui aime l'art mais qui préfère sublimer celui des autres plutôt que d'exposer le sien. J'avais décidé de vouer ma vie à cela, je ne vivais que pour mon trav...