Fidèle à lui-même, François-Victor nous attendait debout devant la voiture, droit comme un I. Nous avions quelques minutes de retard ; fait qu'il eut la délicatesse de ne pas nous faire remarquer.
- Messieurs, dames, bien le bonsoir.
- Bonsoir Victor, comment allez-vous ? sondai-je.
- À merveille, je vous remercie. Si vous voulez bien prendre la peine, nous invita-t-il en nous ouvrant la portière.
Tout le monde monta à bord à 22h14 tapantes, et notre chauffeur démarra la voiture.
À côté de moi, San et Nylie échangeaient des messes-basses dans le but de deviner où nous allions. Vu notre proximité, il était inévitable que j'entende absolument tout. Du coin de l'œil, je les voyais aller sur le téléphone de San pour chercher tous les événements qui avaient lieu ce soir là. Partant, ils firent toutes sortes de pronostics.
Amateurs.
Ils avaient réellement une faible estime de mes capacités pour croire que j'allais les emmener quelque part où n'importe qui pouvait se rendre en faisant une simple recherche internet. Ceci étant, je m'abstins de faire le moindre commentaire. Leur obstination était plutôt une aubaine pour moi, car cela les distrayait suffisamment pour qu'ils ne fassent pas attention à la route plus que ça. Quoi qu'il en soit, l'itinéraire que nous avions mis en place avec François-Victor était plutôt astucieux. Il était prévu qu'il fasse de légers détours pour brouiller les pistes et qu'il emprunte l'entrée réservée au personnel par un tunnel. Une fois garés dans le parking sous-terrain, la réaction de Nylie ne se fit pas attendre :
- T'as l'intention de nous séquestrer pour demander une rançon ?
- Toi non, San me rapportera bien plus d'argent.
- Ouf ! souffla cette dernière.
- Eh ! la réprimanda le principal intéressé. Bonjour la solidarité.
- Quand il s'agit de sauver sa peau, c'est chacun pour soi.
- Celle là, je m'en souviendrai... Et puis, de toute façon, je vois pas à qui tu vas la demander la thune, puisque c'est moi qui l'ai.
- Ben... J'aurai plus qu'à te torturer, conclus-je.
- Oh ! Je pourrais t'aider ? se proposa Nylie.
- Scalpel ou pince coupante ?
- Pourquoi pas les deux ? me rétorqua-t-elle. Ou alors on pourrait le chatouiller jusqu'à ce qu'il craque.
- Ok. Vous êtes cinglées, certifia San d'un calme résigné.
- Et si vous sortiez plutôt de la voiture, histoire d'être fixés ? les enjoignis-je.
En effet, je savais qu'à la seconde où ils allaient mettre un pied en dehors de l'habitacle, le suspense allait partir en fumée. Et c'est exactement ce qui se produisit, du moins concernant Nylie. Elle avait à peine entendu les trois premières notes de la musique entêtante qui se jouait à fond dans tous les hauts-parleurs, qu'elle se mit à faire des bonds de trois mètres tout en criant de joie. San mit quelques secondes de plus, mais il n'y avait rien de plus reconnaissable au monde pour une âme d'enfant que les mélodies lobotomisantes qui tournaient en boucle dans la demeure de Monsieur Walt Disney.
- TATA T'ES LA MEILLEEEEEUUUUURE !!!!! hurla Nylie en me sautant au cou. Comment t'as fait ?????
- J'ai négocié pour qu'on nous laisse utiliser le parc pendant que le personnel se charge de nettoyer, remplir les rayons des magasins, etc. On sera pas tous seuls tous seuls, mais y aura personne d'autre que nous dans les attractions. En plus, j'ai de quoi les faire fonctionner. On fera office de testeurs.
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Le San et l'interdit (Fanfiction Orelsan)
FanficLa vie de star, très peu pour moi. J'ai toujours été plutôt une femme de l'ombre, quelqu'un qui aime l'art mais qui préfère sublimer celui des autres plutôt que d'exposer le sien. J'avais décidé de vouer ma vie à cela, je ne vivais que pour mon trav...