Le calme régnait à nouveau dans le studio. Je ne saurais dire pourquoi, mais dès que nos ébats étaient terminés, une forme de gêne s'installait entre nous. Est-ce qu'on était vraiment faits pour être en couple ? Ou est-ce que cette attirance qu'on ressentait depuis le début n'était que purement sexuelle ?
- Je sais pas à quoi tu penses, mais je t'entends réfléchir d'ici, m'interrompit San.
- Je suis désolée, m'excusai-je.
- Qu'est-ce qui te tracasse ?
- Rien.
- Je sais pas si le fait de te pénétrer a développé chez moi un sixième sens, ou si c'est mon charme inégalé qui te fait perdre tes moyens, mais je te trouvais bien meilleure menteuse avant.
- On va manger froid.
- Vu ton amour pour la bouffe, je veux bien croire que ça te préoccupe, mais ça m'étonnerait que ce soit juste ça...
Je restai silencieuse un moment, les yeux fermés. Il fallait que je prenne une décision : trouver un mensonge convaincant ou lui dire la vérité.
La porte de mon esprit se mit à grincer. Un nouveau choix s'offrait alors à moi : affronter cette harpie de conscience, ou tout avouer. Maintenant.
Et merde.
- Ben... Disons que... Enfin... Je sais pas comment tu le vis... Mais... T'as pas l'impression que...
- Que ?
- ... Qu'on se conduit un peu comme des bonobos ?
- Putain. Merci, souffla-t-il, comme soulagé.
Je fronçai les sourcils, incrédule :
- Merci de quoi ?
- Te vexe pas hein, j'adore coucher avec toi, genre vraiment, mais là, je crois que je commence à atteindre mes limites.
- Si c'est si épuisant que ça, on peut savoir pourquoi t'as pas arrêté de me sauter dessus ?
- T'as croisé un miroir récemment ? C'est difficile de se retenir...
- Vu ton amour pour les femmes, je veux bien croire que ça te préoccupe, mais ça m'étonnerait que ce soit juste ça...
- Touché, admit-il.
- J'ai l'impression qu'on agit comme si on avait quelque chose à compenser.
- Tu ne parles pas pour moi là j'espère.
- Il en faut donc si peu pour que tu te mettes à douter de tes capacités ?
- Non, mais c'était juste pour être sûr.
- Ben voyons.
- Tu veux qu'on remette ça pour vérifier ?
- Je croyais que tu commençais à atteindre tes limites ?
- Je peux peut-être faire un effort, si tu demandes gentiment.
- Je crois que c'est précisément le problème.
Il soupira longuement avant de rétorquer :
- Ok. Toi d'abord.
- Tu choisis bien ton moment pour jouer les gentleman toi.
- Ça te dérangeait pas quand c'était Monsieur Parfait qui jouait les gentleman.
- Je rêve. Comment est-ce que tu peux encore penser à lui ?
- Parce que t'y penses jamais toi ?
- Non ! Et encore heureux. J'ai mieux à penser figure toi.
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Le San et l'interdit (Fanfiction Orelsan)
FanfictionLa vie de star, très peu pour moi. J'ai toujours été plutôt une femme de l'ombre, quelqu'un qui aime l'art mais qui préfère sublimer celui des autres plutôt que d'exposer le sien. J'avais décidé de vouer ma vie à cela, je ne vivais que pour mon trav...