Le San et l'interdit (Fanfiction Orelsan)

Chapitre 7 - Tu vas me l'accorder cette danse

- Alors, remis de tes émotions ? fis-je en revenant.

Il rougit.

- Tu comptes m'en faire une comme ça tous les jours ?

- J'oserais pas, je te fais déjà assez d'effet comme ça , répondis-je avec un clin d'œil. Bon, si on s'y mettait.

- Ok.

- Du coup, tu veux sortir un album avec le film, mais tu veux le faire en mode comédie musicale ou en mode bande originale standard ?

- Les deux en fait. J'avais pensé à un truc genre comédie « semi-musicale ».

- Ça c'est du concept ! Va falloir le déposer, tu tiens un truc là. Sur l'histoire en revanche, on a un peu trop d'idées qui partent dans tous les sens pour le moment. Sachant que c'est ton premier film, je pense qu'il vaut mieux rester dans du classique, c'est-à-dire un truc que tu connais ou que tu sais déjà faire.

- Ouais, je voudrais bien un truc un peu dans la continuité du premier album. Genre ce qu'il se serait passé si Gringe et moi on n'avait pas percé, en gardant un peu l'idée des différentes heures de la journée.

- Donc une comédie semi-musicale/buddy movie ?

- Un peu ouais.

- Pour simplifier le truc, ce serait pas mal de faire comme au théâtre et de respecter la règle des trois unités : un jour, un lieu, une intrigue.  Pour faire un bon film, on n'a pas forcément besoin d'un scénar complexe, en revanche, si l'histoire est téléphonée, il faut mettre le paquet sur tout le reste : mise en scène, script, jeu des acteurs, bande son, costumes, maquillage, etc. Tu as des exigences particulières ?

- Ouais, y a pas mal de potes que je veux faire jouer mais ils sont pas forcément acteurs.

- C'est pas un problème, au contraire, ça donnera plus d'authenticité aux personnages. A part les acteurs, y a d'autres gens que tu veux absolument ou je m'en occupe ?

- Tu comptes t'occuper des décors, du maquillages, des costumes, de la post prod, de la mise en scène et tout le reste ?

- Ben, c'est mon job en fait.

- Est-ce qu'il y a un truc que tu ne sais pas faire ?

- La cuisine. Je suis capable de faire sauter ta baraque en faisant cuire des pâtes. Je crois que c'est un don en réalité.

- Au moins, même quand tu fais un truc mal, tu le fais à fond.

- C'est le moins qu'on puisse dire ! T'as de la chance de m'avoir parlé de comédie « semi-musicale », sinon je te faisais débarquer cinquante danseurs pour une choré à la West Side Story.

- Ça aurait pu être cool, mais sans moi. Je sais pas danser. Genre pas du tout. Je peux sauter sur place à la limite.

- Comment ça tu ne sais pas danser ?! Tout le monde sait danser ! T'as jamais vu Footlose ou quoi ?

- Je t'assure que je suis une vraie brelle, j'ai aucun sens du rythme, comme si mon corps faisait un rejet chronique.

- Un rappeur qui n'a pas le sens du rythme, mieux vaut entendre ça que d'être sourd ! Lève-toi.

- Quoi ? Maintenant ? Pourquoi faire ?

- Lève-toi te dis-je !

- Non.

- Ne m'oblige pas à aller chercher la batte !

- Non.

- Lève-toi ou je te jure que je te fais bouffer du natto par les trous de nez !