Let's be different [BoyxBoy]

Quel est le problème ?

Je ne sais pas où est le proviseur et en toute honnêteté j'en ai rien à faire. Mon cœur est serré, il me fait mal et je me sens oppressé par plein de sentiments négatifs. Les derniers propos qu'il a tenu m'ont mis hors de moi. Ils ont fait remonter des choses si douloureuses que je n'ai pas réussi à me contenir. Des larmes de rage perlent aux coins de mes yeux. Je tremble comme une feuille face à une tempête des plus ardente. On m'agrippe par le bras. Je me tourne violemment, prêt à en découdre une deuxième fois. Je menace de taper mais je me rends compte qu'il s'agit de Lukas.

- Hey calme toi.
- Me calmer ?! C'est une blague putain ?!
- C'est que moi, je suis d'aucun côté vu que je sais même pas ce qu'il s'est passé.
- Il se passe que dans ta foutue classe ou je suis censé ''sympathiser'' il y a des connards d'homophobes.

Je me défais de son emprise. Pourquoi il a fallut que le prof lui demande à lui de venir nous amener chez le proviseur sérieux ? Je n'ai aucunement envie de le voir ou de lui parler. Lukas remonte à mon niveau.

- Et on t'a jamais dit qu'il fallait pas taper dans la merde car ça éclabousse ?

Je suis surpris par sa remarque. Je relève la tête, nos regards se rencontrent. Le ton à la fois répressif et conciliant qu'il a employé a pour effet de me calmer.

- J'ai perdu les pédales, ok ? Pas la peine de me faire la morale...

Je baisse la tête, honteux et mal à l'aise. Je suis quelqu'un qui a pour habitude de rester calme. Mais là, c'était beaucoup trop pour moi, des sentiments tellement douloureux ont pris possession de moi que je n'ai pas su résister à cette envie dévastatrice.

- Maxime est un mec qui n'a en cerveau qu'un pois chiche sérieux. T'es un garçon qui se maquille et si les gens sont pas content, ris leur au nez, ne va pas te battre tu vas t'attirer des ennuis.
- Mais je le sais merde ! J'ai juste pas réussi à me contrôler !

Il soupire et lève les yeux au ciel comme si je le consternais. Ce garçon est vraiment une force tranquille. Il impose du respect par sa prestance et malgré tout il est tendre et doux comme de la guimauve. C'est effrayant comme contraste mais c'est à la fois réconfortant et attirant.

- Et puis qu'est-ce que tu fiches là ? Tu veux voler à mon secours ?
- Tu te prends pour la prince que le magnifique prince que je suis doit secourir ?

Je lève les yeux au ciel et lui fiche un coup dans les côtes. Je suis loin de ressembler à une gonzesse malgré le visage fin que j'ai. Il ricane :

- Je suis le délégué donc à chaque connerie que tu vas faire tu m'auras sur le dos.
- Ho génial...

Super, il va plutôt devenir mon père que mon crush celui-là...

- Allez on va voir le proviseur.
- Merci de m'amener à la potence, Monsieur le bourreau.
- Je n'aurais pas eu à le faire si tu avais contenu ta colère.
- Plus facile à dire qu'à faire tu te prends pas des réflexions et des menaces toi.

Il ne répond pas. Je serre fermement les poings. Je suis tellement énervé. C'est toujours facile de dire aux gens de ne pas s'énerver quand on est un simple spectateur. Je traine des pieds et le suis en râlant.

- Je suppose que j'ai pas le choix et que si je viens pas tu vas me tirer par les oreilles ?
- Plus sérieusement, mieux vaut éviter de gros problèmes alors que tu viens d'arriver. Le proviseur t'écoutera, ta réaction était légitime.
- Mouais...

Je n'ai pas envie d'y aller. Le proviseur peut tout autant être homophobe et je pourrais également ne pas avoir mon dû et donc être le seul sanctionné. Ça me stresse. La peur monte en moi. Je n'ai pas envie que tout recommence et donc je commence à stresser... Je sursaute violemment quand je sens un doigt sur ma lèvre. Je relève brusquement la tête vers Lukas.