Epilogue

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Sa chaleur sur mon corps, sa passion qui m'enrobe. Tout son être qui me fait me sentir moi et seulement moi, sans artifice, sans aucun mensonge et aucun masque. Les yeux fermés, les mains crispées contre son corps qui est à moitié allongé sur le mien. Je me perds alors dans mille et un rêve, tous plus fous les uns que les autres. Des rêves ou Lukas et moi restons ensemble pour toujours, où nous finissons le lycée sans problème, à deux. Où nous poursuivons ensuite nos études, prenons un appartement ensemble et ensuite où nous attendons patiemment de pouvoir concrétiser notre amour au grand jour devant sa famille et la mienne. Le mariage ne m'a jamais intéressé, j'ai toujours trouvé ça trop lointain, trop abstrait mais au final, je veux sentir cette bague à mon doigt. J'aimerais pouvoir me perdre dans mes pensées à jamais, pour l'éternité, revivre pour toujours ces derniers instants.

La sensation de ses doigts qui se perdent encore et encore dans mes cheveux, ses lèvres qui cherchent les miennes et les trouvent finalement pour déposer sur elles une impression de brûlure dévorante. Un sourire se perd sur mon visage. Un sourire tiraillé, il n'est pas satisfait, il n'est pas envieux, il est juste lassé et amer. Il regrette. La douceur qui se propage entre mes doigts me fait du bien, elle apaise mes douleurs et ma peine.

J'aime cette réalité alternative. C'est un endroit où j'ai le droit au bonheur, où je me plais à rêver d'une vie plutôt banale où l'amour et l'euphorie me permettent d'être une personne meilleure. Où rien n'est un obstacle. Je vis désormais dans une société qui me permet d'être un homme libre et extatique la plupart du temps. Je raffole de cette dimension où tout semble plus simple.

L'effet papillon...

Un évènement a fait basculer toute ma dimension.

Les moments qui ont suivi ces mots d'amour qui ont passé mes lèvres étaient parfaits. Je les visualise, je les sens encore. Ils sont gravés dans mon corps. Les odeurs, les sensations, les couleurs, les sons, tout est comme enregistré de manière indélébile dans mon cerveau. Et quand je suis dans cet état où tout n'est que futilité, je n'ai qu'à appuyer sur la touche pour me repasser à nouveau cette soirée. La lumière tamisée de la lune offre une vision parfaite des traits de Lukas. Son sourire se reflète à l'infini dans mes orbes admiratrices et son parfum s'engouffre dans mes narines, me rendant fou. Je me rappelle quémander encore et encore des baisers de sa part. Ces derniers plutôt chastes et même farouche par moment. La caresse voluptueuse de ses croissants de chair qui se frayent un chemin jusqu'à la peau sensible de mon cou me font frissonner tandis que nos mains se chevauchent en explorant le corps de l'autre. La timidité et la passion se mélange pour donner naissance à une combinaison des plus ravissantes. Cet instant est chaste et parfait. Sa présence me fait perdre les pédales petit à petit et au fur et à mesure des instants plus coquins et assurés font surface, seulement pour quelques brèves secondes. Mais durant ces brèves secondes je me sens tout autre. Une autre personne qui peut accorder sa confiance et son amour à cet amant qu'il possède et qui le fait être la personne qu'il aurait du être depuis si longtemps.

Sa main entre mes cuisses, contre mon torse, frôlant même mes fesses et se noyant dans les tissus qui recouvrant ma peau. La mienne qui suit son chemin tel un miroir, qui s'amuse à découvrir son être dans une passion des plus pures. Cette excitation a beau me rendre fou, elle me plait et me donne envie de continuer sans jamais m'arrêter.

- Adkyn ! On passe à table.
- J'ai pas faim. Ma voix acerbe résonne dans ma chambre glaciale. Cette pièce est vide de toute once de joie depuis bien longtemps déjà.
- Viens manger avec nous pour une fois.
- Hors de question, fous moi la paix.

Je barricade alors la porte de ma chambre avec une chaise, la calant habilement de sorte à ce que ma mère reste coincée à l'extérieur et que moi je puisse rester tranquillement dans mon cocon blafard et presque morbide. Alors que rapidement ma colère se calme, je me pose dans mon lit, au dessus de cette vapeur qui pénètre mes poumons et trace un chemin lumineux sur son passage. Elle fait revenir la lumière et l'extase en moi. Ce sourire refait alors surface, me faisant oublier tout trouble. La quiétude revient, reprend possession de mon être.

Let's be different [BoyxBoy]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant