Let's be different [BoyxBoy]

Confrontation

Nous sommes dans le bureau du proviseur Lukas et moi. Le proviseur ne nous a pas engueulé, il ne nous a pas fait de remontrances, pour le moment nous sommes tout simplement en train d'attendre. Je suppose qu'on attend Monsieur Rodriguez et éventuellement Maxime. Je ne sais pas s'il est revenu de l'hôpital. La bagarre de hier était réellement violente et nous n'avons pas revu Maxime du reste de la journée. Beaucoup de personnes ont sifflés Lukas dans les couloirs ou ils lui ont lancé des pouces levés, l'air de dire : bien joué. Leur réaction était plutôt surprenante. Grace à cette altercation ma vidéo n'a plus tournée, c'est désormais celle de la bagarre entre Lukas et Maxime qui tourne.

Je ne me sens plus oppressé dans les couloirs. Parfois j'ai encore des regards indiscrets et déplacés mais ils sont nettement bien moins présents qu'il y a quelques jours. De plus, savoir que Maxime n'est pas là me rassure énormément, je ne dois pas me cacher ou rester collé comme une sangsue à Lu' à chaque secondes de cette journée.

Emy a harcelé de messages Lukas hier, c'était insupportable. Ce dernier ne lui a pas répondu une seule fois et encore heureux. J'ai failli le faire à sa place pour lui rabattre son caquet et qu'elle fiche en paix Lukas.

Alors que nous attendons patiemment dans le bureau, la tension monte. Plus les minutes passent moins je me sens serein et je peux en dire qu'il en est de même pour Lukas. C'est un délégué exemplaire, il a d'excellentes notes, il est doué, il est réfléchit, mature et responsable, ça ne correspond aucunement à son profil de se battre. Autant moi, ça se comprend, je me suis déjà plus ou moins chauffé avec Maxime. J'espère que Lukas n'aura aucune retombée trop grave, je m'en voudrais sincèrement.

- On attend quelque chose en particulier ou c'est une forme de torture psychologique ?

Le proviseur sourit simplement à la question de Lukas et la laisse en suspend alors qu'il vaque à nouveau à ses occupations. Il tape sur le clavier de son ordinateur. C'est une blague ? Lukas et moi nous regardons, ne comprenant pas la situation. Peut-être que c'est comme chez certain psy ? Il attend qu'on parle en premier ? J'ai des doutes là dessus quand même. Je peine à déglutir, le stress prend possession de moi et je me mets à triturer mes doigts.

La porte s'ouvre derrière nous. Je me tourne lentement pour savoir de qui il s'agit et la vision qui s'offre à moi que glace le sang. Mes yeux s'ouvrent en grand et mon cœur semble s'arrêter l'espace de quelques secondes au moins. On est dans la merde.

- Désolé pour le retard.
- Ce n'est rien, asseyez-vous qu'on puisse mettre tout ça au clair.

Maxime est accompagné de notre professeur, monsieur Rodriguez. Ce dernier prend place entre moi et Maxime. Ce dernier a le nez cassé, difficile de ne pas le remarquer au vu de l'énorme plâtre et bandage qui étreint son nez. A la fois je me dis qu'on est foutu et qu'on va avoir de sérieux problèmes mais à la fois je ne vais pas mentir, je suis heureux de le voir dans cet état. Il l'a bien cherché et j'espère qu'il a mal. Lukas n'a que quelques bleus et quelques rougeurs pour mon plus grand bonheur.

- Je peux savoir ce qui vous a pris ?

La question du proviseur est toute simple et pourtant elle reste sans réponse. Lukas reste muet tout comme Maxime qui ne prend même pas la peine de se défendre ou de rejeter la faute sur nous ce qui me parait étrange et suspect de sa part.

- Ne jouez pas à ça avec moi ou sinon les sanctions seront encore plus lourdes.

Toujours rien. Je suis sincèrement surpris. Je toise discrètement Maxime, il fixe ses genoux et ne prend pas la peine d'essayer de répondre.