Une marque indélébile

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- J'hésiterai pas à vous planter un à un. Toi le premier.

La phrase que j'ai osé prononcé et l'audace avec laquelle je l'ai fait me surprend fortement.

- T'es complètement taré ma parole. Toutes les pédales sont aussi folles que toi ? Rit-il.
- Je menace à nouveau de mon couteau : Tu veux voir ?

Cette tension qui s'alourdit au fur et à mesure des secondes ne cesse de croitre perpétuellement, donnant encore plus impact à mes mots, à mes gestes.

- Moi j'ai pas signé pour ça. Dit un des potes de Maxime en levant les bras en l'air, il part immédiatement, la queue entre les jambes.

- Espèce de pouille mouillée ! Crache Maxime avant de l'insulter et de se moquer de lui.

Est-ce que j'aurais sincèrement le courage de faire quoi que ce soit ? D'agir si jamais je me sens en danger ou menacé ? J'ai ce couteau dans les mains, ce fixe par ailleurs ce dernier, me sentant hypnotisé par la lame qui luit à la lumière des lampadaires. Ce doux rayonnement n'enivre. Je me perds l'espace de quelques instants dans mes pensées mais je reviens bien vite à moi lorsque la voix de mon bourreau résonne :

- Approche toi d'un seul pas et on lui éclate sa petite gueule.

Maxime s'accroupit face à Félix qui est toujours au sol. Maxime le prend par le col et le menace de son poing serré. Sa petite bande ne tarde pas à entourer leur victime.

- Et crois moi, tu vas connaître le même sort. Vous essayez de conspirer contre moi ? Tu crois que je vous ai pas vu ? Tu t'attaques à la mauvaise personne.

Mon cerveau bout, de nombreuses idées passent en revue dans ma tête. J'essaie d'imaginer tous les scénarios possibles. Partir en courant quand ça va dégénérer et abandonner à contre cœur Félix, me défendre de ma lame aiguisée, tenter de manipuler par la parole pour leur faire peur. Toutes ces propositions se bousculent, je ne sais quoi faire. La peur me gagne, bien que je fasse comme si de rien était pour ne pas que la situation tourne à leur avantage, je me sens dépassé.

Mais il est trop tard. Tout s'enchaine et se déchaine.

- Tu veux vraiment retourner à l'hôpital ? Questionnais-je Maxime. Parce que je peux m'arranger pour que tu n'en ressortes pas de si tôt.
- Tu auras jamais le courage de faire quoi que ce soit. Tu es faible, fragile, regarde toi, tu fais pitié. 

La bande de Maxime glousse suite à ses pics, moi je n'y prête pas attention.

- Quand tu me supplieras dans un bain de sang de t'aider on verra qui fera pitié. Ma voix cassante et sèche coupe court aux moqueries. Tout le monde me regarde, effaré. Pour une fois dans ma vie c'est moi qui ai les dessus, je le remarque et honnêtement ? Cette sensation est délicieuse. Savoir qu'on engendre la peur, la méfiance et l'angoisse. Savoir qu'on est pas celui pris en victime mais au contraire, être celui qui a le pouvoir. Cette sensation de satisfaction profonde gronde en moi, elle tente de s'emparer de mon être. Je me sens confiant.

- Casse toi au lieu de faire le malin. Fulmine le maître de la violence dans ce bahut. 

Il n'a pas l'air aussi effrayer que les autres. Il pense probablement que je ne suis pas capable de me rebeller contre lui. Sauf qu'il a tout faux. Pris d'un élan d'audace je me décide à sortir mon portable et me mets à filmer.

- Dis bonjour Maxime ~ Vous aussi d'ailleurs. M'adressais-je aux autres qui sont présents. Ces derniers tournent la tête ou se cachent le visage.
- Tu cherches à faire quoi la petite merde ?
- Prouver que je me défends contre coups et blessures. Approche d'un seul centimètre de moi et je te plante, ce sera de la légitime défense et crois que moi cette vidéo va très vite se retrouver au commissariat. Tu penses que j'aurais pas les couilles de le faire ?

Let's be different [BoyxBoy]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant