Let's be different [BoyxBoy]

Cauchemar

- Lâchez-moi ! Couinais-je tandis que je me débats.

On me tient par les bras et on me traîne quelque part. Encore dans ce fameux couloir je suppose... Il sont 5 autour de moi. Une bande de potes qui comme à leur habite s'amusent à me harceler. Ils rient tous pendant qu'ils me tirent par les bras et me font mal. Par moment je sens même des mains posées contre mes fesses. Un haut le coeur m'arrache un frisson de dégout mais je reste muet. Je suis habitué, plus je me défends moins ca se passe bien.

- Bon accélère le PD.

Cette insulte ne me fait plus réellement d'effet. Je l'ai entendu tellement de fois que je ne cherche même plus à rectifier le fait que je ne le suis pas. A quoi bon, ils sont bornés de toute manière. Une fois arrivée dans ce petit couloir on me jette au sol en me donnant un coup de pied dans les reins. Je m'écroule donc à genoux, en geignant à cause de la douleur qui se propage en moi. Ce couloir est toujours désert, très peu de personnes passent devant et donc ils en profitent pour m'amener ici et faire ce qu'ils ont à faire.

- Tu me dégoutes à couiner comme une fillette sérieux. Tu fais pitié, t'es dégueulasse. Regarde ta gueule de travelo sérieux.

Et je me prends un coup de genoux dans le menton. Les larmes roulent sur mes joues toutes seules. Le gout métallique du sang me donne la nausée. Il m'attrape par les cheveux et me fait relever la tête vers lui. Son sourire malsain tord mon estomac. Je constate qu'un filet de sang coule le long de mon menton. Je l'essuie péniblement.

- T'as pas compris que même en te maquillant tu pourras pas cacher ta gueule répugnante ?

Toujours la même rengaine. Et comme à mon habitude je ne réponds plus. Je préfère laisser couler. Certes, je me fais frapper, toucher, abuser même... Mais même quand je me défends ca ne change rien. Au contraire c'est pire. J'ai de plus en plus peur de me défendre. Ils deviennent violent au fur et à mesure que les jours passent, c'est de pire en pire et je suis mort de trouille dès que je les aperçois dans mon champ de vision. Les mots sont bloqués au fond de ma gorge et mon corps n'est plus capable de bouger d'un seul ridicule millimètre.

- Pourquoi les tafioles comme toi ressentent le besoin de faire passer pour des gonzesses ? C'est pour mieux qu'on vous repère, pour mieux vous faire baiser après ? Parce que là tu pues la pédale à des kilomètres.

Je le sais, il me le répète tellement que ca n'a plus d'impact sur moi. Je fais face à son regard dédaigneux. Qu'est-ce qu'ils vont me faire cette fois ? Il continue à m'insulter et à me rabaisser tandis qu'il sort quelque chose de sa poche.

- Attends, t-tu fais quoi là ?

Voyant la lame sortir de sa poche je prends peur. Mon coeur s'affole et je commence à me débattre. Mon corps tremble complètement, je tiens à peine sur mes genoux. Il passe le bout de la lame sur ma joue, riant face à l'effroi que je dégage.

- Bah alors, tu as peur ?
- Range ca... Tu sais très bien que tu peux me faire ce que tu veux... T'as pas besoin de ca.

Bégayais-je. Ma voix chevrote, j'ai du mal à articuler. Je le sers quotidiennement de poupée gonflable si on peut dire. J'ai plus que l'habitude d'être pris en gang bang, je me laisse faire. j'ai envie de vomir, je pleure à chaque fois en silence mais je ne dis plus rien. Me défendre me coute à chaque fois des blessures, des côtes cassées ou autre, alors que quand je me laisse faire, ils font leur affaires et s'en vont sans me frapper plus que cela. Plus qu'un an avant que je m'en aille... Plus qu'un, je vais survivre après je ne subirai plus tout cela...

- Allez c'est pas drôle, range ce truc...

J'essaie de rire, comme pour le calmer mais je récolte juste un coup d'oeil bref et sans émotion.