Let's be different [BoyxBoy]

Plonger dans les abysses

- Emy est trop gentille c'est bizarre. Chuchotais-je à Lukas.
- Elle a probablement enfin fini par comprendre que son comportement était idiot.
- Du jour au lendemain ? Comme par l'action du Saint Esprit ? Du style La Vierge marie qui est tombée enceinte par le plus grand des miracles ? Je le regarde l'air dubitatif, absolument pas convaincu par sa réponse. Ça m'étonnerait sincèrement qu'elle ait décidé de se repentir durant la nuit.
- Tu vois le mal partout Ad. Tu sais, elle est bête mais pas la plus grosse des ordures. 

Je fais une moue déconcertée pour lui témoigner que je ne suis pas d'accord avec ce qu'il dit. D'accord, elle n'est pas un monstre non plus, elle n'a pas assassiné de petit chaton ou étriper des bébés mais cela n'empêche que c'est une mauvaise personne. Inciter au harcèlement ne l'a aucunement dérangé et même si elle s'est rendu compte que c'était mesquin et horrible de s'acharner comme cela sur quelqu'un, ça n'est pas pour autant que je vais lui pardonner. Le mal est fait et les dégâts sont bien présents. Les séquelles psychologiques seront présentes à vie. Et peut-être même physique si cette cicatrice au niveau de mon arcade ne disparait pas totalement.

- C'est calme, beaucoup trop calme.

Excepté les mots de haine que j'ai eu dans mon casier et les regards plus que méprisant d'une bonne partie des étudiants, rien de particulier ne s'est produit. Aucune insulte vocale, aucun coup. Et Emy qui est actuellement de l'autre côté du couloir ne me regarde même pas. Elle m'ignore totalement, comme si je n'existais pas et comme si je n'avais jamais existé. Ce qui est plus qu'étrange au vu de la haine viscérale qu'elle est censée me porter.

- Tu es parano.
- C'est totalement justifié. Il m'arrive toujours quelque chose et en particulier quand je m'y attends le moins. Typiquement hier soir...

Il tourne la tête dans ma direction et nous nous détaillons. Il acquiesce d'une brève grimace. Nous sommes actuellement assis dans le couloir, l'un à côté de l'autre. Lukas est plongé dans sa lecture. Je ne l'embête pas trop, la seule chose que je m'autorise à faire est de lui caresser tendrement l'avant bras. Des ''papouilles'' comme diraient les gens. Je me complais à caresser subtilement son bras. Ça ne semble pas le déranger du tout, bien au contraire même puisque tout naturellement il pose sa main sur ma cuisse et me laisse continuer. Ce moment moment de tendresse et de douceur me fait beaucoup de bien.

- Ça s'est pourtant plutôt bien fini grâce à ça. Dit-il, un sourire en coin. Je lui mets un petit coup de coude en levant les yeux vers le plafond.
- C'est pas la question.

Je vois que certaines regards indiscrets s'intensifient. Au vu de ce qu'il a dit, les gens doivent d'imaginer mille et une choses. Si seulement ils savaient qu'on a juste passé de longues minutes, de très longues minutes même à se peloter en s'embrassant follement. Je souris, trouvant ça assez hilarant de voir les regards ébahit ou ahurit des gens à cause de leur curiosité mal placée. 

- Je crois que je préférais quand elle me mitraillait des yeux.
- Faut savoir.
- Je te jure que je le sens mal.

Je fronce les sourcils et la toise discrètement. Qu'est-ce qu'elle mijote cette dépravée ? Quelque chose ne tourne pas rond. C'est comme le calme avant la tempête. Elle tourne la tête vers nous et les rapides secondes où elle nous regardent, ses yeux étaient emplis d'une profonde colère. Étrange... Je reste près de Lukas à le caresser délicatement, demeurant méfiant.

Le calme avant la tempête...

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Nous sommes dans les couloirs, c'est actuellement la pause midi, il est presque impossible de circuler. Le passage est bondé de monde ça en est étouffant. Tandis que je suis proche de Lukas et me tiens discrètement à son tee shirt, les personnes passant près de moi me frôlent, me touchent. Ces contacts indésirés me dérangent, je ne me sens aucunement à l'aise. J'ai toujours eu du mal avec la foule et cette situation me le confirme une fois de plus. Je tente de ne pas penser au fait que je suis complètement entouré de monde, que je n'ai aucune échappatoire.