Gyr

Prologue: De vivre à survivre

Ils sont une centaine à bord de l'Aube, un petit vaisseau de transport au compte de La Mine. Une bonne centaine de passagers bien différents les uns des autres qui patientent le temps du court trajet de Nuit vers Freya, des planètes contrôlées par la confédération.

Vous le savez, ce voyage n'atteindra pas sa destination initiale: quel intérêt aurait un trajet banal? Ce qui marque, c'est l'inattendu.

Soudain, l'Aube émet une lumière inhabituelle, vacillante dans la noirceur infinie. Un feu, peu banal dans un vaisseau aussi récent.

Bien entendu, il ne se propage pas, les systèmes de sécurité ouvrent immédiatement un conduit d'aération vers le vide. Mais, l'inattendu que nous cherchons se produit: une fuite dans le réservoir de dioxygène compressé, un manque d'air respirable inattendu dans l'Aube.

Notre vaisseau en détresse voit alors la panique gagner ses occupants, mais encore une fois, pourquoi s'intéresser à cela? Des vaisseaux disparaissent de façon régulière, mais ne croyez pas qu'ils sont peu sécurisés! Une vingtaine de pertes par an n'est rien comparé à l'immense territoire couvert et aux millions de vaisseaux qui chaque jour sillonnent l'infini. Il se trouve que Freya, la destination du vaisseau, est une planète aux confins des territoires explorés, entourée de systèmes inconnus d'une terrifiante beauté.

L'Aube est en perdition à proximité d'un de ces systèmes stellaires innommé. Voici l'inattendu. Un système composé de plusieurs planètes, isolé, loin des astres où l'on vit.

Le moment du choc entre le sol imbibé de pluie de la planète Gyr et les coupoles d'atterrissage de l'Aube est empreint de soulagement, de peur et d'appréhension mêlés.

C'est ainsi que la centaine de personnes suffoquant dans l'Aube voit se coucher le soleil de la monotonie, et se dessiner l'inquiétant visage de l'inconnu dans le crépuscule qui tombe sur Gyr.