Saison 3 : Quels dangers devraient-ils affronter ? Chapitre 33 : mystérieux pdv
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. Assis tranquillement dans un fauteuil de la caravane de Kalandre, je sirote un bon vin blanc en regardant par une fenêtre les petites lueurs que projettent les feux de camps. Ces « fidèles » sont si crédules, c'est pathétique ! Kalandre entre alors dans la caravane. Je lui lance :
... – So... Alors, comment vont les petits moutons ?
. Je suis parfaitement bilingue, mais, ayant vécu la majorité de ma vie aux Etats-Unis, j'ai quelquefois envie de parler anglais plutôt que français. Je sais que Kalandre parle anglais, mais j'aime impressionner les français par ma maîtrise de leur langue.
... – Mes Fils d'Astérion ne sont pas des moutons ! réplique la soi-disant prophétesse.
. J'esquisse un sourire. Je me demande toujours si elle croit vraiment en ses dieux ou si elle tire un quelconque profit des fidèles. Peut-être veut-elle juste être célèbre ?
... – En parlant d'Astérion, ton frère a appelé, dis-je avec désinvolte en vidant ma coupe.
. Kalandre se mord la lèvre, l'air de ne plus pouvoir me supporter. Elle enlève son manteau et son châle, les accroche à un patère, puis se précipite à sa tablette qui traine sur un meuble et, après m'avoir lancé un coup d'œil signifiant qu'elle aurait préféré que je ne sois pas là, elle appelle son frère via Skype. Il décroche à la dernière sonnerie.
... – Coucou Astérion ! Comment tu vas ? sourit-elle à la caméra.
. Je vois, par-dessus l'épaule de Kalandre, son frère « MÔsieur le chef d'entreprise » assis dans un fauteuil, en train de lire un papier sûrement très important (du moins plus important que sa sœur) et écoutant d'une oreille distraite sa cadette lui parler.
... – Je suis occupé, petite sœur. Rappelle plus tard, répond-t-il d'un ton pincé.
. Je me ressers un peu de vin tout en ne pouvant pas m'empêcher d'écouter la conversation de la fratrie :
... – Mais... Tu ne m'as pas appelée ? demande Kalandre.
... – Si... C'est pour te dire que j'arrête de financer ta secte, répond Astérion avec pragmatisme.
. Je suis indigné. Non mais quel toupet ! Je vais maintenant être l'unique parrain de cette secte de cinglés, ce qui signifie devoir payer deux fois plus alors que mon but est seulement de réaliser un article sensationnel ! D'un autre côté, si je suis le seul, peut-être Kalandre va-t-elle enfin m'accorder le droit d'aller voir et de prendre en photo ses fidèles... Moui, c'est pas si mal que « MÔsieur le chef d'entreprise » arrête de financer sa sœur... N'empêche que j'ai assez perdu d'argent dans cette affaire !
... – Mais... murmure Kalandre d'une voix brisé.
... – Y a pas de « Mais... », sœurette. Jusqu'à maintenant, j'ai accepté ton délire avec tes dieux, tes « Dynahis » que tu obliges à te servir et tes fidèles qui portent mon nom. Mais là, avec ton voyage jusqu'à une « Terre Promise », ça va trop loin. J'arrête de te donner de l'argent, et je ne répondrai plus à tes appels, jusqu'à ce que tu mènes une vie normale.
. Je ne peux pas m'empêcher de constater la différence entre Astérion, « MÔsieur le chef d'entreprise », pragmatique, réaliste et froid, et Kalandre, « la soi-disant prophétesse », si sûre d'elle accompagnée de ses Dynaméis et de ses fidèles, mais pourtant si démunie et pitoyable lorsqu'elle parle à son frère...
. Les larmes aux yeux, Kalandre réplique :
... – Eh bien tu n'auras même plus besoin d'arrêter de me répondre, car je ne t'appellerai plus. Mais je vais te prouver que mes projets sont réalistes et qu'ils aboutiront. Tu verras, lorsque j'aurais achevé mon voyage jusqu'à la Terre Promise, tu me demanderas pardon d'avoir douté de moi.
. Astérion se redresse sur le fauteuil et demande, légèrement plus intrigué :
... – Qu'est-ce que tu as en têt...
. Kalandre a arrêté la communication.
. Elle pleure maintenant, et essaie de me cacher ses larmes. J'essaie de sortir distraitement mon appareil photo pour immortaliser ce moment (je pense déjà au commentaire figurant sous la photo : « La soi-disant prophétesse pleurant après avoir parler avec son frère »), mais elle tourne la tête à ce moment-là et me dit :
... – Mon cher, je ne sais pas exactement ce qui vous pousse à financer mon projet alors que vous ne croyez pas en ma cause, mais...
. J'hausse un sourcil en un geste qui m'a l'air charmeur et déclame :
... – Ma chère, j'imagine que tu as autre chose derrière la tête qu'un simple voyage religieux.
. Elle fronce les sourcils. Haha ! Alors, j'ai bon.
... – Tout juste, mon cher. « Ce que j'ai derrière la tête », je ne l'ai encore jamais dit à personne. Mais vous, je vais vous le dire, car j'ai besoin d'aide pour parvenir à mes fins.
. Elle me raconte alors son projet. J'ai envie de rire. Je demande, en essayant de me contrôler :
... – Sérieusement ?
. Son regard me répond : elle ne rigole vraiment pas. Je déglutis péniblement. C'est vraiment une folle !! Ma première pensée est de prévenir la police, mais si je sors, elle me tuera. Je peux aussi refuser de l'aider sans prévenir la police, mais il y a une chance qu'elle me tue, et puis... C'est horrible de penser ça, mais étant le premier journaliste sur les lieux, je vais être célèbre dans le monde entier. Et je pourrais également la faire chanter et avoir la permission de filmer ses fidèles. J'essaie de me convaincre que participer à son projet est la meilleure chose à faire, mais pas moyen. Ce qu'elle veut faire me dégoûte. Soudain, une idée me traverse l'esprit. Et si, au lieu de l'aider, je jouais l'agent double et sabotais son projet ? Je serai encore plus célèbre, je serai un héros !! Il y a même de quoi écrire un nouveau livre ! Et je n'aurais rien sur la conscience !
. Je reprends mon sourire de façade que je portais avant qu'elle m'annonce son projet.
... – Eh ben dis donc, ma chère, c'est un projet, ça. Et tu veux que je t'aide ? Bon, j'accepte. En échange, laisse-moi la permission de sortir de cette caravane et de me dégourdir un peu les jambes quand je veux.
. Elle réfléchit un peu, mais elle a besoin de moi, elle le sait. Vais-je enfin obtenir ce que je veux ?
... – D'accord, vous avez le droit de sortir, mais vous devez porter notre uniforme.
. Je suis étonné. Je ne m'attendais vraiment pas à ce qu'elle accepte. Elle est vraiment naïve !
. Ravi de pouvoir enfin prendre des photos des fidèles, je souris, porte la coupe à mes lèvres et murmure :
... – Parfait.
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Les pieds sur Terre
FanfictionEt si les Légendaires vivaient sur Terre et pas à Alysia ? Ceci est une fanfiction sur Les Légendaires, une bande dessinée créée par Patrick Sobral. N'hésitez pas à dire ce que vous en pensez dans les commentaires, et à y exposer vos avis, vos atte...