Saison 2 chapitre 40

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Saison 2 : Quelles seraient leurs aventures ? Chapitre 40 : Discussion


Danaël

Une pierre jetée l'eau claire du lac. 1, 2, 3, 4 ricochets. J'aime bien être ici. On n'a pas le droit de s'éloigner à ce point du camp, mais j'aime bien être seul. Quand il n'y a personne avec moi, aucune « partie » ne l'emporte sur l'autre. Lorsque je suis avec Jadina et les autres, la « part » de moi qui ne veut pas changer a envie de retourner discuter avec eux, d'oublier la mission que m'a confiée la femme et de sortir avec Jadina.

-Danaël ! me crie cette dernière en arrivant derrière moi.

Quand on parle du loup... Je voulais être seul ; c'est raté, on dirait. Je ne me retourne pas à l'annonce de mon prénom. Comment est-ce qu'elle m'a retrouvé ?

-Danaël !

Jadina semble en colère. Elle s'approche. J'ai envie de pleurer. Je suis déchiré entre mes deux « personnalités ».

-Danaël !

Jadina se plante devant moi, les mains sur les hanches. Malgré sa colère apparente, elle a les larmes aux yeux, et semble avoir pleuré récemment. Je me force à baisser le regard. La regarder me fait trop mal.

-Pourquoi tu as fait ça ?

Elle me montre son bras. Je ne réponds pas. De toute façon, si j'ouvre la bouche, je vais pleurer.

-Je croyais que tu m'aimais !

Elle tombe à genoux et se met à pleurer. J'ai un choc. J'aurais pu lui dire la même chose ! Elle m'avait dit qu'elle m'aimait, et... Soudain je me rends compte que l'argument « elle aime en fait Halan » ne tient pas la route. Alors... Est-ce qu'elle m'aime vraiment ?

J'ouvre la bouche pour le lui demander mais tout à coup, les larmes envahissent mes yeux et coulent sur mes joues. Nous restons un moment tous les deux à pleurer à quelques mètres l'un de l'autre, puis je me reprends.

Il faut que j'aille voir la seule personne à qui je peux faire confiance. Lui expliquer mon problème, lui raconter mon « trouble de personnalité ». Je me lève silencieusement. Jadina ne m'entend pas, trop occupée à pleurer. Je détourne le regard et, avant que je n'aie eu le temps de changer d'avis, je me mets à courir vers la forêt. J'imagine Jadina ouvrir les yeux. Elle me crie :

-Non, Danaël, s'il te plait !

Je continue de courir.

Les branches m'égratignent les bras. J'ai distancé Jadina depuis longtemps, et enfin j'arrive au camp indien. Des gardes se postent devant moi. Ils ne vont pas me laisser passer.

-Ecartez-vous ! leur criai-je. Je viens voir la shaman du camp !

Celle-ci vient me voir, son habituel sourire collé au visage.

-Ah, Danaël, tu as finis ta mission ?

Lorsque que je la vois, je n'ai plus aucun doute. Au diable Jadina et son égocentrisme. Elle ne pense qu'à elle alors que de toute évidence, je vais mal.

Les gardes s'écartent et je m'avance.

-Non, murmuré-je, honteux.

Elle fronce les sourcils.

-Venons dans ma tente pour discuter de tout ça.

Je la suis sans un mot. Je m'en veux de ne pas avoir réussi ma mission. C'était facile, pourtant ! Je me demande ce que je vais faire pour me racheter...

Soudain, je me rappelle que je devais lui demander quelque chose. Mais impossible de m'en rappeler ! J'essaie de toutes mes forces, mais je n'y arrive pas.

Quand nous arrivons dans sa tente, j'arrête d'y penser. Tout ici est en or. Je suis particulièrement impressionné par une rose dorée et une statue d'ange de taille réelle. Enfin, je suppose que c'est un ange, car il porte une auréole...

Elle se retourne vers moi et me demande :

-Alors, Danaël, que s'est-il passé ?

J'ai vraiment honte. Comment ai-je pus la décevoir ? Mon visage se décompose et je me mets à pleurer dans ses bras, comme un petit garçon. C'est la mère que je n'ai jamais eu.

-Je... vous... jure que... j'ai... essayé ! sangloté-je.

-Chuut, me dit-elle. Je suis certaine que tu as fait de ton mieux. Mais à partir de maintenant, je ne tolèrerai pas d'autres erreurs, compris ?

-Oui, réponds-je.

Elle me sourit et ajoute :

-Et à partir de maintenant, tu m'appelleras... Kalandre !

Les pieds sur TerreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant