Saison 2 chapitre 33

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Saison 2 : Quelles seraient leurs aventures ? Chapitre 33 : Seuls dans les bois


Jadina

-Qui est Anathoz ? Demande Razzia.

Shimy s'assoit par terre, défaite. Elle explique :

-Dans la mythologie Astrienne, on raconte que parmi les neuf dieux qui ont créé le monde, il en était un qui voulait prendre l'ascendant sur ses pairs pour devenir ainsi un être suprême qui régnerait sur l'univers entier, autrement dit... Un mastergod ! Ce dieu perverti était Anathos, le dieu représentant la fin de toute chose, la destinée. Il fut à deux doigts d'obtenir le pouvoir désiré en fusionnant trois grands artefacts divins en une arme à la puissance sans limite avec laquelle il détruisit la Terre première du nom sous les yeux des autres dieux totalement impuissants ! Mais le destin joua un mauvais tour à Anathos : l'arme divine était trop instable et leur nouveau maître ne put contenir très longtemps leur incommensurable énergie destructrice. La moitié de la galaxie fut détruite avec le corps physique d'Anathos. Par contre, son essence, son âme si vous préférez, survécut au terrible cataclysme. Les autres dieux, pour éviter qu'une telle chose se reproduise, enfermèrent l'essence d'Anathos dans une prison enterrée très loin sous la surface de la Terre, sous l'île d'Astria. Une prophétie raconte qu'un jour, le dieu maléfique aura la force de se réincarner sur la Terre. Mais à une condition : il faut que sa réincarnation porte sa marque. Celle... que j'ai sur le front.

-Aaah ! C'est for-mi-da-ble ! Si j'ai bien compris, nous sommes poursuivis par des espèces d'hommes sauvages qui croient que Shimy est la réincarnation d'un dieu maléfique ! m'exclamé-je.

-Y'a des jours comme ça... commente Ténébris.

Danaël lève lentement, trèèèèès lentement la tête vers Shimy. Tout à coup, il crie :

-PAUVRE IDIOTE ! C'est à cause de toi et de ton stupide besoin de rébellion que nous sommes maintenant seuls, perdus dans les bois, poursuivis par des indiens qui veulent notre peau !

-Da... Danaël... murmure Shimy.

Je trouve sa réaction disproportionnée. Shimy doit se sentir déjà assez mal, pas besoin d'en rajouter !

-Je suis... Désolée !

Et voilà qu'elle se met à pleurer ! Bravo, Danaël, tu es content ?

-Viens par ici, toi, lui dis-je en l'entraînant à l'écart.

Je compte lui dire que ce n'était pas la chose à faire, que Shimy se sent déjà assez mal comme ça, mais il m'interrompt :

-Jadina, je... Je t'aime.

Je suis sous le choc.

-Tu me... Pardon ?

-Jadina, je suis fatigué de faire comme si on n'avait pas de sentiments l'un pour l'autre ! Veux-tu sortir avec moi ?

Je reste un moment sans parler. Il a du interpréter ça comme un refus, car il se détourne et me dit :

-Non, rien. Oublie.

Il commence à revenir vers les autres, mais je le retient :

-Attends.

Je ferme les yeux, prends une grande inspiration, et les rouvre.

-Oui, Danaël. Ma réponse est oui !

Je me précipite vers lui, au départ pour le serrer dans mes bras, mais cela finit en embrassade. Nos lèvres se rencontrent et s'unissent dans un baiser. C'est une étrange sensation. Ce n'est pas mon premier baiser mais... Ce petit fourmillement, cette chaleur au niveau de la bouche et du cœur... C'est une évidence : nous ne pourrons finir qu'ensemble.

Razzia

Je m'assois à l'écart. J'ai besoin de réfléchir. D'assimiler tout ça. De... Je ne sais pas en fait. C'est la première fois de ma vie que je me retrouve dans une telle situation. Seul. Dans une forêt. Poursuivi par des hommes sauvages sataniques. Et c'est une expérience dont je me serai bien passé. Soudain, je sens une présence derrière moi.

-Qu'est-ce que tu fais ? me demande Tenessy.

-Ze réfléchis, répliqué-je d'un ton sec.

-C'est bon, pas obligé de me parler comme ça. Tu te prends pour qui ? Les autres tolèrent ma présence à défaut de m'apprécier, mais toi, tu... Tu sembles me détester.

- Non, Ténébriz. Ze ne te détezte pas. Mais lorzque ze penze à toi, ze zont touzours les zouvenirs d'ombres de notre zéparazion qui remontent. Quant aux zouvenirs heureux... Un voile de triztezze z'est abattu zur eux.

-Et bien tu devras faire avec, me répond-t-elle. Parce que moi...

Elle me fait basculer en arrière, et je me retrouve sur le dos, son visage penché sur moi. Et je me rends compte qu'elle est vraiment très belle.

-Quand je pense à toi, ceux qui reviennent sont les souvenirs... de lumière.

Elle m'embrasse, et je retrouve tout ce qui m'a manqué. Comment ai-je pu vivre sans ces baisers pendant aussi longtemps ? Nous n'aurions pas dû nous séparer. Parce que là, effectivement, ce sont des souvenirs lumineux.

Pour une fois, j'arrête de réfléchir et me laisse aller dans ce doux baiser...

Shimy

-Ça va ? me demande Gryf.

Jadina a entraîné Danaël à l'écart, Razzia s'est isolé et Ténébris l'a suivi. Nous nous retrouvons donc seuls.

-Non. J'ai froid.

Il fait beau mais le vent est frais.

-Viens là. Je... Hem... Te tiendrai chaud, dit-il en me prenant l'épaule et me rapprochant de lui.

-Hum ? Euh... Merci ! dis-je en rougissant.

Après un petit moment de silence, durant lequel je reste blottie contre lui, je lui murmure :

-Gryf... Promet-moi quelque chose ! Promet-moi que tu t'enfuiras le plus loin possible si jamais ils revenaient...

-Shimy... Je te promets... Que dalle !

-Crétin ! m'écrié-je en lui donnant une claque. Tu ne comprends pas ce qu'il se passe ? Si ils revenaient, ils s'en prendront à moi. Ils m'enlèveront, me feront je-ne-sais-quoi ! Et... Et si tu es avec moi...

-Tout ce que je te promets, c'est que si ça arrive... Si ils t'enlèvent à moi, alors... Je n'aurai plus de raison de vivre !

-Gryf... murmuré-je, émue.

-Et puis...

Sa main effleure la racine de mes cheveux ayant retrouvée sa couleur brune.

-J'adore ta vraie couleur !

Sa main glisse jusqu'à derrière ma nuque. Il approche doucement mon visage du sien... Jusqu'à ce que nos lèvres se rencontrent. Et là, l'explosion.

L'explosion de sens, et en même temps... Je ne pense rien. Je ne pense rien, mais je sens. Je sens ses lèvres contre les miennes, sa douceur et en même temps sa fougue... et sa passion, sa légèreté... Sa perfection.

Je pleure. Non pas par émotion, mais parce que je ne retiens plus mes larmes. Quelque chose s'est débloqué en moi.

Les pieds sur TerreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant