Saison 4 chapitre 3

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Saison 4 : Vingt ans plus tard Chapitre 3 : Orchidia


. Shimy prit la parole :

... – Merci pour votre aide, monsieur Del Conquisador. Nous allons vous payer ce que vous avez donné au conducteur.

. L'écrivain semblait s'indigner. Il protesta :

... – Je m'en fiche de l'argent !

... – Alors que voulez-vous ? s'impatienta Danaël.

... – Mais rien ! s'écria Artémus.

. Sous le regard insistant des deux mariés, il se décida à avouer :

... – D'accord, en réalité, je cherche des compagnons de voyage. Je me suis fait voler beaucoup d'objets de valeur et je me rends à Orchidia pour les récupérer.

. Un détail interpella Amy, qui prit la parole malgré sa timidité :

... – Mais... Comment savez-vous que Samaël est allé à Orchidia ?

. Est-ce que le vol avait un rapport avec le père d'Amy, qui habitait là-bas ? Ou avec un autre membre de sa famille ? Ou alors est-ce parce qu'Orchidia est la ville natale d'Amy ? Dans quel but ? Amy n'osait pas imaginer une autre hypothèse : peut-être qu'Artémus mentait, qu'il ne savait pas du tout où se trouvait ses affaires volées mais souhaitait juste parler avec le père d'Amy ou un autre membre de la famille de la stagiaire. Peut-être même que cette affaire de vol avait été entièrement inventée par Artémus ?! Amy ne laissait pas longtemps ses doutes la perturber. Elle avait une confiance infinie en Fabien Del Conquisador, et ne l'imaginait pas mentir ainsi.

. La question sembla néanmoins embarrasser l'écrivain, qui essaya de trouver un moyen de la contourner. Mais, quand il répondit, il eut l'air sincère :

... – J'ai trouvé un papier chez moi, là où étaient mes affaires dérobées. Il me demandait d'aller à Orchidia si je souhaitais les revoir. Je ne sais pas ce que veut celui qui m'a volé, mais il m'a bien déconseillé d'aller voir la police, donc je souhaite qu'il y ait des gens qui m'accompagnent.

. Artémus semblait sincère, pourtant Amy savait qu'il mentait. Si le papier disait de ne pas aller voir la police, pourquoi était-il allé au commissariat pour identifier le voleur ? Cela n'avait pas de sens. Néanmoins, elle se dit qu'il avait sûrement ses raisons et que ça ne servait à rien de le mettre dans l'embarras devant Shimy et Danaël.

... – Oh... Je suppose qu'ils vont vous demander une rançon. Ces objets sont importants pour vous ? demanda Shimy.

... – Ils ont surtout une valeur sentimentale, répondit Artémus. Donner de l'argent ne me dérange pas, mais rencontrer des bandits me fait un peu peur, à vrai dire. Si je suis accompagné d'autres personnes, j'aurai moins peur.

... – Mais... Pourquoi nous ? se renseigna Shimy.

. L'écrivain sembla pris au dépourvu :

... – Euh, je ne sais pas... On va dire que je n'ai pas beaucoup d'amis, et puis l'occasion s'est présentée, je n'allais pas laisser une personne dans le besoin alors que je pouvais l'aider !

. Danaël et Shimy se retirèrent ensuite pour décider s'ils les accompagnaient ou pas.

. Ils n'allaient pas refuser d'apporter de l'aide à quelqu'un qui les avait aidés, en leur évitant un procès qui plus est. Quitter la ferme pouvait être un problème, mais s'ils demandaient à quelqu'un d'en prendre soin durant leur absence, aucun problème. De plus, ils allaient culpabiliser s'ils refusaient. Ils décidèrent donc d'accepter, et Danaël appela son frère pour lui demander de s'occuper de la ferme quelques jours. Ikaël avait l'habitude de les remplacer lorsqu'ils partaient en vacances, et ça ne le dérangeait pas du tout.

***

. Jadina ajouta du rouge sur ses lèvres déjà écarlates et ramena son épaisse tresse devant son oreille, sublimant ainsi son look de femme fatale. Elle était prête à partir travailler.

. Son maquillage voyant contrastait avec sa tenue décontractée : elle portait un sweat-shirt à capuche blanc avec des inscriptions illisibles en doré, ainsi qu'un jogging vert, style « street ».

. Normalement, ses hommes devaient avoir déjà commencé l'opération. Elle prit son manteau en sortant de chez elle, mais le noua sur ses épaules au lieu de s'en vêtir. Jadina ferma son appartement à clé, et se rendit à pied sur son lieu de travail. Ledit lieu était en fait une cave à laquelle on pouvait accéder par des escaliers extérieurs. Le véritable propriétaire ne venait jamais par ici, et le groupe de Jadina avait déjà cassé le cadenas qui en scellait l'entrée. Dans ces sous-sols, ils organisaient tous leurs petits trafics. Prise d'otage de données, vente d'informations d'entreprises à des concurrents... Et leur petit « commerce » marchait plutôt bien, à vrai dire.

. Ce jour-là, ils allaient « juste » se renseigner à propos de l'emploi du temps d'une personne que quelqu'un a demandé d'enlever. Un enlèvement était assez risqué, jusque-là ils se contentaient de cyber-attaques, mais la récompense était grosse. Ses hommes avaient fait pression sur Jadina, elle avait été obligée d'accepter l'offre, mais ne pouvait s'empêcher de penser qu'ils s'attaquaient à un trop gros poisson.

. Comme elle l'avait demandé, ses hommes avaient déjà commencé l'opération. Ils étaient déjà dans l'ordinateur, il suffisait maintenant de trouver l'emploi du temps de la cible (dont ils ne connaissaient même pas l'identité, preuve de la dangerosité de cette "mission"). Ce fut très rapide, il était tout simplement sur le bureau. Jadina demanda à l'un de ses camarades de l'ouvrir, et elle le prit en photo avec son téléphone. Simple mesure au cas où le transfert ne se déroulait pas bien. À propos de transfert, elle donna l'autorisation de le commencer. Cette opération était délicate, les cinq hommes devaient être parfaitement synchronisés. Deux d'entre eux devaient s'assurer que personne ne puisse remonter jusqu'à eux, l'un empêchait la police de voir le transfert s'effectuer, un autre devait effectuer le transfert, et le dernier allait devoir accélérer le processus.

Soudain, un bruit ressemblant à une alerte signalant la présence d'un virus se fit entendre. Elle provenait de tous les ordinateurs à la fois.

... - Qu'est-ce qui se passe ? s'écria Jadina.

L'un des hommes lui répondit :

... - Oh non ! Nous sommes attaqués par la police ! Elle est en train de tracer notre adresse IP !

Jadina était assez sang-chaud. Elle était sur le point de cracher sur ses hommes toute leur incapacité, mais elle essaya de se contrôler afin de résoudre le problème. Si la police arrivait à tracer leur adresse IP, elle mettrait au maximum quinze minutes à arriver ici. Fallait-il donc fuir ? Non, Jadina ne voulait pas abandonner tout leur matériel haute gamme. Et l'emporter prendrait trop de temps.

... – Faites de votre possible pour contrer cet assaut !

... – Capitaine, même notre matériel ne peut pas repousser ce genre d'assaut !

. Jadina réfléchit. Elle devait prendre une décision, et vite ! Enfin, elle trouva la solution. Elle était toute simple. Mais ils misaient gros. Elle se précipita vers l'unique prise de la pièce en s'exclamant :

... - Repousser, non ! Mais y échapper, si !

Et elle débrancha la multiprise à laquelle tous les ordinateurs étaient branchés.

Les pieds sur TerreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant