Saison 4 : vingt ans plus tard Chapitre 2 : Fermiers
. La bête se redressa lentement, groggy, puis secoua la tête et regarda autour d'elle. Elle se dressa alors sur ses pattes arrières jusqu'à toucher le haut de sa cage, puis s'approcha d'Amy et passa une paluche entre les barreaux, comme s'il souhaitait attraper une personne. Des passants dans la rue prirent peur, ils s'enfuirent en criant, mais Amy resta hypnotisée par l'immensité de l'animal. La patte passa à deux mètres d'elle. Tout le convoi exceptionnel s'arrêta, et les conducteurs descendirent. Une seringue sortit d'un des murs de la cage et essaya d'endormir l'ours. Celui-ci bougeait tellement que la seringue se brisa. Les conducteurs poussèrent Amy en lui criant de ne pas rester là. La bête rugit. La jeune femme se retourna alors pour se mettre à l'abri.
. Les conducteurs parvinrent à maîtriser l'animal et se tournèrent vers Amy. L'un d'entre eux cria :
... – Cet ours ne s'est pas réveillé tout seul ! Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
. Amy prit la question pour elle, mais ils s'adressaient en fait à tous les gens s'étant réfugié à l'endroit où elle était. Une femme chevrota :
... – Je... Je crois que c'est de ma faute. J'ai acheté un gâteau au miel aphrodisiaque pour l'anniversaire de mon mari et je suppose que ça a dû exciter votre ours.
... – Vous aurez de mes nouvelles, ma p'tite dame ! Je vais vous coller un procès, ça j'vous l'promets !
. Amy chercha Artémus du regard tandis que la femme se faisait crier dessus. Lorsqu'elle le vit, elle se rua dans ses bras :
... – J'ai eu si peur ! murmura-t-elle.
. Depuis quelques jours, Artémus avait remplacé un père pour la jeune fille. Elle s'en rendait compte seulement maintenant. Son père, contrairement à sa mère, était toujours vivant. Elle s'était disputée avec lui avant d'aller habiter chez Artémus. Le grand écrivain avait toujours eu une place importante dans la vie de la jeune fille. Depuis toute petite déjà, elle rêvait de lui ressembler et de le rencontrer. Quand il l'avait acceptée comme stagiaire, ça avait été le plus beau moment de la vie d'Amy. Elle s'était même convaincue qu'elle était amoureuse de lui, grande romantique qu'elle est. Mais la différence d'âge de 34 ans rendait cette relation... malsaine. Amy avait alors décidé qu'Artémus serait un père de substitution pour elle, qui la protégerait de tous les dangers. Et l'humour de l'écrivain ainsi que les regards paternalistes qu'il lui lançait parfois rendaient cette relation père-fille possible.
. Après le câlin, Artémus se dirigea vers la femme et le conducteur. Il tendit une liasse de billet à celui-ci en lui disant :
... – Tenez, oubliez cette histoire et remontez dans votre camion.
. L'homme prit l'argent, et répondit :
... – Pour qui me prenez-vous ? Je vais quand même lui coller un procès, à cette petite dame !
. Il tourna néanmoins les talons et rentra dans son camion. La femme se dirigea alors vers Artémus. Elle était plutôt petite, brune aux cheveux longs, et portait un pantalon large et des bottes. Elle n'était évidemment pas sur son trente-et-un.
... – Je vous remercie, mais... Je ne vous connais même pas, lança-t-elle à l'écrivain.
. Celui-ci, qui arborait jusque-là un grand sourire, ravi d'avoir pu être un « héros », se figea, et répliqua :
... – Euh... Si, si, vous me connaissez.
... – Non, je suis désolée, vous ne me dîtes rien, assura la femme.
... – J'insiste, vous me connaissez. Je suis très célèbre. Mon nom est Artémus, continua l'écrivain, vexé.
. La femme semblait chercher dans ses souvenirs. Elle s'enquit :
... – Artémus, c'est votre prénom ou votre nom ? Je ne vous remets toujours pas.
. Froissé, l'écrivain bougonna :
... – Artémus, c'est mon pseudonyme. Tout le monde me connait sous mon pseudonyme. Mon prénom, c'est Fabien. Et mon nom de famille, c'est Del Conquisador.
. À ce moment-là, un homme s'approcha d'eux. Il était de taille moyenne, les yeux bleus, et parmi ses cheveux blonds en bataille se cachaient quelques brins de paille. Il demanda :
... – Shimy, que se passe-t-il ? Qui sont ces gens ?
. La dénommé Shimy se tourna vers l'homme, puis vers Artémus et sa stagiaire, pour finalement répondre :
... – Euh... Voici Fabien Del Conquisador et... Comment t'appelles-tu ?
... – Amy, répondit simplement la jeune fille, timide.
... – Amy, répéta-t-elle.
. Puis elle continua, présentant l'homme qui venait d'arriver :
... – Voici Danaël, mon mari.
. Il y eu un blanc, pendant lequel personne ne parla. Danaël attendait que Shimy dise pourquoi elle discutait avec ces gens-là, Artémus attendait que Shimy ou Danaël se rappellent de qui il était, Amy était trop timide pour prendre la parole et Shimy ne trouvait rien à dire. Enfin, la femme de Danaël prit la parole :
... – Merci pour votre aide, monsieur Del Conquisador. Nous allons vous payer ce que vous avez donné au conducteur.
. L'écrivain semblait s'indigner. Il protesta :
... – Je m'en fiche de l'argent !
... – Alors que voulez-vous ? s'impatienta Danaël.
... – Mais rien ! s'écria Artémus.
. Sous le regard insistant des deux mariés, il se décida à avouer.
VOUS LISEZ
Les pieds sur Terre
Fiksi PenggemarEt si les Légendaires vivaient sur Terre et pas à Alysia ? Ceci est une fanfiction sur Les Légendaires, une bande dessinée créée par Patrick Sobral. N'hésitez pas à dire ce que vous en pensez dans les commentaires, et à y exposer vos avis, vos atte...