Une vie, une destinée

Chapitre 33

Je découvre alors avec soulagement que c'est Enovan.

-Tu es fou ! je m'exclame, j'ai eu une peur bleue.

Il s'esclaffe et de petites fossettes apparaissent aux coins de ses joues.

-Je ne voulais pas que tu cries.

Je soupire, moi crier ? Il me connaissait mal.

-Que fais tu ici ? je demande

-Antoine m'a dit que tu te rendais ici pour accomplir une mission, alors je me suis dit que c'était le moment où jamais pour te revoir.

Je ne peux m'empêcher de rougir. Je dois sûrement passer pour une idiote ! Et dieu sait que je déteste ça.

-Par rapport à la dernière fois, je commence, tu sais quand tu m'as embra....

Je n'ai pas le temps de finir ma phrase qu'il pose ses lèvres sur les miennes. Choquée, je ne bouge d'abord pas puis finis par me détendre et glisse mes mains dans ses cheveux. Ses lèvres sont douces et chaudes et mon cœur palpite. Dès qu'il me touche, des frissons me parcourent le corps et j'ai l'impression que je vais exploser. Le baiser se prolonge lorsque je pense à ma mission. Je dois tuer William avant qu'il ne soit trop tard. Je me détache à contre cœur d'Enovan, le souffle court :

-J'ai une mission à accomplir, je murmure

Il passe sa main sur ma joue.

-Je sais.

Je prends sa main dans la mienne et entrecroise mes doigts aux siens. Je n'ai qu'une envie me blottir dans ses bras et poser ma tête sur son torse.

-Alors nous deux ?

Il sourit.

-Tu me plais Alia, et je n'arrête pas de penser à toi. Ça me rend fou.

Sa déclaration me touche tellement que je ne sais pas quoi lui répondre. Moi aussi il me rend fou mais je suis en train de jouer un double jeu avec Alex. Je ne veux pas le faire souffrir. Et puis à t'il réellement oublié Lohanne ?

-Je t'aime beaucoup aussi Enovan... je déclare finalement

Je dois lui dire la vérité à propos d'Alex, il a le droit de savoir.
Un bruit se fait entendre et je me retourne sur le qui-vive. C'est sûrement William. Je lance un regard désolé à Enovan et fonce vers la porte. Je lui dirais plus tard, ce n'est pas le moment.
J'ouvre la porte et m'engouffre dans la pièce. William est assis devant un miroir et rédige un message sur son portable. Il ne m'a pas vue encore. N'ayant pas pu prendre un pistolet étant donné ma tenue, je n'ai que ma stèle que je transforme en épée. Je m'approche de lui à pas de loup et glisse la lame sous sa gorge.

-Pas un geste, je déclare froidement

Je retourne sa chaise lentement et il me regarde avec stupeur.

-Alia Moore, cela fait longtemps.

Je maintiens ma position avec un regard menaçant.

-Je suis désolée mais je dois le faire, c'est pour le bien de tout le monde.

Il rit à gorge déployé et je fronce les sourcils. À quel jeu joue t-il ? Quand il se calme enfin, il répond :

-J'ai toujours su que je devais me méfier de toi. Tu fais partie des opposants n'est ce pas ?

Je déglutis s'il savait...

-J'aurai du m'en douter que tu passerais du mauvais côté, tu as rejoins Alex ?

-Ça suffit les questions, je m'écris, je ne suis pas là pour ça.

Il rit de plus belle.

-Qu'attends-tu alors ? Tue moi.