New-York le 30 août 1915
Le lundi suivant, Allan Montgomery était à New-York dans son nouveau bureau et attendait son premier rendez-vous avec Suzanne Marlowe.
Il se sentait bien dans ce bureau, de grandes baies vitrées lui donnaient une vue plongeante sur Central Park. Sa table de travail était installée dans l'un des angles de la pièce et faisait face à un élégant et confortable salon aux lignes résolument modernes. L'épaisse moquette bleue du sol contrastait avec les murs d'un blanc immaculé couverts d'aquarelles et de toiles impressionnistes. L'ensemble était chaleureux et l'atmosphère de la pièce était apaisante.
Que de chemin parcouru depuis sa première rencontre avec le représentant de la famille André. Il avait certes entendu parler du grand-oncle William mais ne s'attendait pas à rencontrer celui était pratiquement devenu un ami et qui lui avait vite demandé de l'appeler Albert, comme le faisaient ses amis et sa famille.
Allan avait rapidement été séduit par ce jeune homme. Il était si différent de ce qu'il avait tout d'abord imaginé : un jeune milliardaire excentrique, trop gâté par la vie. Albert était ce que bien des mères auraient qualifié de beau parti, de haute stature, blond avec de grands yeux bleus et doté d'un physique avenant. Il était l'un des célibataires les plus convoités de Chicago.
Cependant, Albert était un personnage calme, réfléchi, avisé, un véritable humaniste mais c'était aussi un être solitaire et secret, très cultivé. Il semblait bien peu attiré par le monde des affaires et ses mondanités, mais il y évoluait cependant avec un grand brio.
Si, de prime abord, il avait craint les exigences d'Albert ; il avait découvert chez ce dernier une grande générosité sans pour autant comprendre les raisons qui le poussaient à agir. Mais qu'importe...
Un coup bref, frappé à la porte, le détourna de ses pensées.
- Oui, entrez, dit-il en se levant pour accueillir ses visiteurs.
Louise, sa secrétaire fit entrer dans la pièce madame Marlowe, accompagnée d'un jeune couple. Le jeune homme, au visage sombre et préoccupé, poussait avec beaucoup de précautions et d'attentions le fauteuil roulant d'une jeune femme aux longs cheveux blonds.
Quand Allan regarda Suzanne, il fut bouleversé par la beauté angélique de la jeune fille. Quand son doux regard bleu se posa sur lui, il sentit son cœur battre plus vite qu'il ne l'aurait souhaité. Il se rappelait tout-à-fait l'avoir admirée au théâtre à Chicago mais n'aurait jamais imaginé la rencontrer dans de si sombres et si dramatiques circonstances.
Il salua madame Marlowe qui lui présenta Suzanne et son fiancé, Terrence Grandchester. Son cœur se serra en découvrant que Suzanne était fiancée et il envia ardemment le jeune homme qui n'avait pas encore desserré les dents, se contentant d'un bref hochement de tête pour le saluer.
Allan avança d'autorité la chaise roulante de Suzanne vers l'accueillant et confortable salon qui occupait un angle de son bureau tout en s'adressant à madame Marlowe et au jeune homme :
- Je vous en prie, asseyez-vous, dit-il en prenant lui-même place dans un fauteuil à côté de Suzanne.
Louise entra alors et déposa sur la table basse un plateau comportant du thé et du café qu'elle servit aux visiteurs. Alors qu'elle quittait la pièce, Allan prit la parole et s'adressa directement à Suzanne.
- Suzanne, permettez-moi de vous dire tout d'abord que je suis très ému de rencontrer l'actrice qui m'a bouleversé dans le rôle de Cordelia. Vous su apporter à ce personnage une humanité bouleversante et je ne me souvenais pas avoir autant souffert de la mort d'un personnage de théâtre avant vous.
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Les collines de la vie
أدب الهواة"Au pays de Candy"... "Candy Candy"... Un dessin animé puis un manga qui ont bercé mon enfance sans jamais n'avoir eu de fin... J'ai commencé à écrire cette suite pour Candy, il y a très très longtemps... Candy et Terry se retrouvront-ils un jour ?