Un + Un = Trois (3/3)

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New-York, le 28 janvier 1919

Candy termina sa lettre pour mademoiselle Pony et Sœur Maria. Elle avait passé un merveilleux Noël en leur compagnie avec tous ses amis, sa famille et les enfants de l'orphelinat.

Pour le Nouvel An, Terry avait invité Candy à dîner dans un restaurant panoramique de New-York. C'était la première fois qu'il fêtaient ensemble l'anniversaire de leur rencontre, sept ans plus tôt. Et comme pour leur rappeler la magie de cet instant, une forte brume s'était levée sur l'Hudson et ils rentrèrent chez eux avec l'impression que le passé les rattrapait.

La vie de Candy à New-York avait pris un cours régulier mais l'hiver durait et sa grossesse commençait à lui peser. Elle avait de plus en plus de mal à se mouvoir alors même qu'elle trépignait d'envie d'aller courir et de reprendre une activité. Le médecin lui avait dit qu'elle devrait attendre encore deux semaines au minimum mais elle trouvait le bébé très "pesant" ces derniers jours.

Terry était beaucoup plus absent ces derniers temps, les répétitions d'Henri VIII avaient commencé et il travaillait toute la journée jusque tard dans la soirée. Il arrivait en général à vingt-et-une heures passées mais il lui avait promis de rentrer plus tôt ce soir-là.

C'était son anniversaire et elle tenait à ce qu'ils le fêtent ensemble. Éléonore devait venir à vingt heures pour dîner avec eux et Jane avait préparé un copieux dîner pour l'occasion. Elle s'était à présent absentée pour faire des courses et ne reviendrait pas avant quelques heures.

Il était à peine quinze heures et Candy décida d'aller marcher jusqu'à la colline de la propriété d'où elle avait une magnifique vue sur l'Hudson. Son ventre la tiraillait par intermittence depuis la fin de la matinée après son bain et elle avait essayé de s'allonger mais cela ne l'avait pas détendue.

Même si elle marchait péniblement, l'air vivifiant lui fit du bien et elle se sentit régénérée par le soleil qui brillait sur la neige et donnait au paysage une luminosité extraordinaire. Arrivée sur la colline, elle se rendit compte que son ventre la tiraillait de plus en plus et elle décida de s'asseoir pour se reposer un peu.

Elle se sentit vite mieux et décida de rentrer à la maison pour boire une tasse de thé. Cependant, en se relevant, une douloureuse contraction lui coupa le souffle et elle se plia en deux de douleur.

"Oh non ! Pas ici ! Calme-toi Candy, pensa-t-elle en inspirant profondément. Tu sais bien qu'il te reste largement le temps de rentrer à la maison. Et puis je n'ai même pas perdu les eaux. Il faut quand même que je me dépêche, les premières contractions ne devraient pas être aussi douloureuses... Pourquoi est-ce que ça m'arrive maintenant alors que Jane et Arthur sont sortis... Allez, Candy..."

Elle commença sa progression vers la maison mais une nouvelle contraction douloureuse la laissa à genoux dans la neige. Elle essayait de maîtriser sa respiration sans la bloquer et réussit à retourner chez elle tant bien que mal mais elle se sentait inquiète. Les contractions étaient de plus en plus fréquentes et bien trop rapprochées, ça ne devait pas être aussi rapide normalement.

Elle prépara une bassine propre et mit de l'eau à bouillir dans une immense casserole. Après ça, elle s'assit dans le vestibule près du téléphone et appela son médecin en lui expliquant la situation, il lui promit d'arriver avant une demi-heure et lui recommanda de rester allongée.

Il était seize heures et elle appela ensuite Éléonore et lui demanda de venir en insistant sur le fait qu'il était inutile de prévenir Terry pour l'instant.

- Tu es vraiment sûre, dit Éléonore d'un ton inquiet ?

- Oui, je suis sûre. Je suis infirmière, faites-moi confiance ! Ça va encore durer des heures et Terry sera rentré largement à temps et...

Les collines de la vieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant