Un nouveau départ (4/4)

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New-York, le 3 septembre 1915


Alors que Candy s'endormait en larmes, à New-York avait lieu l'inauguration de la Clinique Montgomery. Après avoir longuement hésité, Albert avait finalement décidé de s'y rendre et c'est Allan qui l'accueillit chaleureusement à son arrivée à la clinique.

- Albert, je suis vraiment content que vous vous soyez décidé à venir, dit-il en lui serrant la main vigoureusement.

- Bonjour, Allan, répondit Albert en souriant. Pour être franc, j'ai longuement hésité à venir, être ici revenait à dire que la famille André connaissait voire investissait dans votre projet. Mais je me suis dit qu'après tout, nous avons à peu près le même âge vous et moi, et vous n'aurez qu'à dire que je suis un vieil ami. Et comme nous sommes tous les deux originaires de Chicago, ça sera parfaitement plausible...

- Je vous ai promis que je resterai discret, Albert. Et puis, je crois que je commence vraiment à vous considérer comme un ami, alors ce ne sera pas un véritable mensonge ! Mais venez, je vais vous faire visiter, les premiers invités n'arriveront pas avant une heure.

- Avec plaisir, allons-y !

Après la visite, ils s'installèrent dans le bureau d'Allan en attendant le début de la réception.

- Albert, quand vous êtes intervenu dans ce projet, vous m'avez demandé deux choses. Mais vous ne m'avez pas interdit de vous poser des questions : c'est votre sœur qui souhaitait que je soigne Suzanne Marlowe ou c'est vous ? Et pourquoi ?

- Vaste sujet, Allan. Je ne sais trop comment commencer, c'est une si longue histoire... Savez-vous que Suzanne est fiancée ? Et bien ces fiançailles sont intervenues après son accident et ne sont que la conséquence de son invalidité, j'en ai bien peur.
Son fiancé est un ami de longue date et... ma sœur Candy connait et apprécie énormément Suzanne, ce qui me donnait deux bonnes raisons de le faire. Et Candy m'a dit à maintes reprises tout le bien qu'elle pensait d'elle, toute la bonté et la gentillesse de Suzanne.
Maintenant, au risque de vous paraître présomptueux, je crois que Suzanne et Terry commettent une grave erreur en s'engageant l'un envers l'autre.
Et pour être totalement honnête, j'ai le secret espoir qu'en retrouvant son autonomie et en reprenant son métier, Suzanne retrouve le goût de vivre et qu'elle prenne conscience qu'elle mérite d'être vraiment heureuse.
Ainsi, elle pourra cesser de s'abriter derrière une relation née des circonstances et du devoir, elle comprendra peut-être alors qu'elle a droit à une relation basée sur de réels sentiments d'amour.

- Et bien, Albert, vos révélations me laissent perplexe. J'ai rencontré Suzanne il y a quelques jours et votre ami Terrence et sa mère l'accompagnaient. Il n'est pas resté très longtemps mais je crois que je l'ai détesté presque immédiatement, dit Allan les yeux baissés.
Non pas que je doute qu'il soit quelqu'un de bien mais... comprenez-moi, Suzanne est un être si fragile, si délicat et s'il est effectivement plutôt attentionné envers elle, je trouve que son regard reste froid, sans aucune chaleur.
J'ai trouvé qu'elle méritait mieux que ce garçon. Sa conduite envers elle est tout-à-fait honorable mais en le voyant, j'ai acquis la certitude qu'il ne l'aimait pas autant qu'il le devrait. En tout cas, pas à la hauteur de ce qu'elle est en droit d'attendre de l'homme qu'elle aime.

- Vous avez raison, j'en ai bien peur, répondit Albert. Comment avez-vous trouvé Suzanne ? Avez-vous bon espoir pour elle ?

- Et bien, elle est... elle a... je suis sûr de réussir à l'aider, Albert. Elle repartira d'ici en marchant, comptez sur moi pour cela ! C'est un être sensible et fragile mais elle réussira.

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