Lunes de miel (1/3)

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Paris, le 14 septembre 1917

Quand ils arrivèrent à l'hôtel, il furent conduits avec discrétion dans la suite du dernier étage de l'hôtel. Après avoir passé le vestibule, Candy entra dans un immense salon.
Des panneaux de bois peint ornaient les murs dans des teintes subtiles. Les tentures de soie habillaient la pièce avec goût donnant une atmosphère harmonieuse et accueillante reflétant l'élégance française. Et les grandes fenêtres s'ouvraient sur une immense terrasse qui donnait une vue magnifique sur Paris, la Concorde et les Invalides.

Candy s'avança avec émotion sur la terrasse, bouleversée par la magie des instants qu'elle vivait. Elle se sentait terriblement nerveuse à l'idée de la nuit qui s'annonçait. Ses études et son métier d'infirmière lui avaient donné une connaissance très académique de ce qui aller se passer mais son cœur lui chantait une toute autre musique. Elle le sentait s'affoler à mesure que les secondes s'écoulaient. Cette tension folle était née au moment où ils étaient entrés dans l'hôtel quand elle prit conscience de ce qui les attendait. Tout cela était bien réel, Terry était désormais son mari et elle s'apprêtait à devenir sa femme au sens biblique du terme.


Terry ferma la porte de la suite et se dirigea vers Candy. Elle était sur la terrasse et lui tournait le dos, admirant la vue qu'ils avaient depuis le balcon. Tout avait été parfaitement organisé par Eléonore, les lumières tamisées donnaient à la pièce une ambiance romantique. Des lys blancs embaumaient la suite de leur parfum capiteux. Il sortit sur la terrasse, s'approcha d'elle et passa ses bras autour de sa taille ; elle se laissa aller contre lui et posa ses mains sur les siennes.

- As-tu faim, ma chérie ? lui demanda-t-il doucement. J'ai vu qu'il y avait plein de bonnes choses sur la table : des fruits frais... du champagne...

- Je crois que je suis trop tendue pour avaler quoi que ce soit, lui dit-elle à voix basse. Et puis j'ai mangé avant la représentation de ce soir. Mais ne te préoccupe pas de moi et mange ce que tu veux, ajouta-t-elle.

- Tu accepterais de prendre un peu de champagne pour fêter ce moment avec moi ? murmura-t-il tout contre sa tempe.

- Avec plaisir, dit-elle doucement, cela me rappellera la nuit où je t'ai vu pour la première fois. On m'avait offert du champagne et je crois que ça m'a tourné la tête... à moins que ce ne soit toi.

Elle se tourna pour rencontrer le regard iridescent de Terry et elle frémit sous la vague d'émotions qui la submergea. Il prit cela pour un frisson de froid et la prit par les épaules pour l'accompagner dans le grand salon.

Elle s'installa sur le canapé pendant qu'il remplissait des flûtes de champagne. Il s'approcha d'elle et lui tendit une flûte avant de prendre place à ses côtés.

- Je t'aime madame Candice Grandchester, dit-il d'une voix rauque en trinquant avec elle.

- Moi aussi, monsieur Terrence Grandchester, répondit-elle en rougissant.

Il goûtèrent le breuvage pétillant sans se quitter des yeux. Quelques minutes plus tôt, elle lui avait avoué qu'elle était tendue et Terry se rappela que pour elle, ce serait la première fois.
Il se sentit remué et inquiet de la savoir effrayée par ce qui allait se passer entre eux durant cette première nuit qu'ils passeraient ensemble. Il la désirait depuis si longtemps qu'il craignait que son impétuosité ne la terrorise. Il se devait de la mettre à l'aise et de la rassurer.

Il se leva pour déposer sa flûte et se tint debout face à elle, la main tendue.

Elle prit sa main avec un regard interrogateur et se leva à son tour. Il l'attira contre lui pour déposer un doux baiser sur sa bouche. Quand leurs lèvres se séparèrent, la jeune femme enfouit son visage dans le cou de son mari en le serrant contre elle.

Les collines de la vieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant