Il y a deux sortes de personnes dans ce monde.
Il y a les optimistes, qui continuent d'espérer et de trouver tous les bons côtés aux pires situations, bien que tout soit déjà perdu d'avance.
Puis, il y a les nihilistes, qui préfèrent constater plutôt que de se battre. Ou du moins s'ils se battent, ils étaient assez doués pour faire semblant.
Je faisais plutôt partie de la première catégorie. Oui, faisais.
On ne pouvait pas dire que j'étais l'incarnation du bonheur. J'étais une solitaire qui avait fini par véritablement s'accommoder de sa propre compagnie, contre son gré, se laissant vivre au fil des années, sans y accorder réellement d'importance.
Et pourtant, ma vie toute entière avait fini par en être bouleversée, au point que ma vision du monde ne change complètement, me dégoûtant définitivement de ma propre existence.
C'est seulement après avoir vécu que l'on peut se rendre compte à quel point le bonheur est à portée de main.
Tout le monde a le droit au bonheur ; c'est un fait. Mais est-ce que nous en connaissons vraiment son sens ? Sa définition ? Sommes-nous réellement capable de sentir sa présence ? Pouvons-nous être possédés par lui ? Certains en abusent-ils, tandis que d'autres en sont privés ?
Peut-être pouvons-nous comparer ce bonheur à de la drogue ? Ou même à de l'argent. Certains en sont réduit à n'avoir plus que de l'espoir. L'espoir de trouver ou de retrouver le bonheur. Le bonheur caché, le bonheur volé... Le bonheur perdu.
Alors, ils affichent ce visage faussement heureux pour tromper les autres et se tromper eux-mêmes.
Ils savent qu'ils n'y auront peut-être pas le droit et ils continuent de vivre, sans vivre. Ils n'essayent même plus. Ils se contentent d'espérer en silence.La vérité ? Le bonheur n'existe pas. Ce n'est qu'un vague sentiment, apparaissant seulement après un événement passé, nous faisant tomber dans la nostalgie, l'amertume et la souffrance de ne pas avoir eu l'occasion d'en profiter lorsque nous le pouvions encore, nous tournant constamment vers le passé.
Ironie des choses ; quand nous sommes malheureux, nous nous en rendons pleinement compte. Histoire de nous faire prendre conscience un peu plus fort que le bonheur n'est qu'un mirage, et que tout le monde n'est pas capable d'avoir le recul nécessaire pour le réaliser.
Alors, oui, je faisais partie de la première catégorie. La catégorie des naïfs. Et maintenant, je ne veux plus me battre. Je n'en ai plus envie. Pourtant, je n'ai pas le choix. Je suis obligée si je désire vivre et je me donnerai l'illusion de le faire, bien que le déclic ait déjà eu lieu.
Je me battrai. Surtout maintenant. Mais en étant nihiliste.
Désolée d'abandonner. Je sais que je vais en décevoir plus d'un. Surtout lui, qui était persuadé que le bonheur existait et qui m'y a fait croire jusqu'au bout.Peut-être bien que mon bonheur, c'était lui. Et il a fini par s'évaporer, comme tout le reste.
Mais après tout, peut-être n'était-ce que la fin prévisible du livre de ma vie ? Et dans ce cas, il serait peut-être intéressant que je vous le partage ? Vous comprendriez sûrement mieux tout ce charabia.
Alors, voudriez-vous me laisser vous ouvrir les yeux ?
Kerrie Heckwood.
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À portée de main [en longue réécriture...]
General Fiction« Le temps n'a jamais été notre ennemi. Plutôt notre ami. » Kerrie Heckwood venait de trouver un job de fleuriste en alternance avec ses cours à la faculté. Elle espérait que ce travail l'aiderait à pallier à ses problèmes fréquents, qu'ils soient i...