La fin de la journée se déroula sans problèmes. Je sais me faire discrète quand il faut. Il est dix-huit heures cinquante-cinq et j'arrive à la gare. Il faut que je me dépêche de rentrer, pas le temps de passer par le cinéma. Maudit travaux ! Chaque minute est précieuse, chaque seconde compte. La prochaine fois je prends le train, enfin si il y a une prochaine fois...
Encore le réveil, je sens que je vais encore dormir en cours comme toujours surtout qu'on est jeudi et que les matières que j'ai aujourd'hui sont inintéressantes. Je descends les escaliers après mettre bien réveillée puis je me dépêche de me préparer. Je trouve toujours une excuse pour quitter cette maison le plus rapidement. Vu l'heure qu'il est, j'ai largement le temps de passer par le cinéma. En effet, dès le début de l'année, j'ai menti à mes parents en leur disant que je prenais le bus pour être tranquille au moins à un moment de ma vie. J'ai besoin de respirer et prendre l'air. Je ne dois pas l'oublier. Avant à la maison, elle était là... désormais ce n'est plus le cas. Rien ne me retient ici, rien ne me retient de te retrouver, rien ne me retient de te rejoindre...
Je pars en direction du cinéma, puis je me dirige vers l'arrêt de métro le plus prêt, c'est-à-dire, le cimetière. Cet endroit me fait toujours flipper, surtout le soir quand je rentre, jamais je n'ai osé entrer au cimetière, peut-être qu'un jour j'aurai le courage... Pour le moment, je ne peux pas, c'est encore trop tôt. Dans dix ans ou peut-être l'année prochaine, qui sait ? Elle me manque énormément mais je n'ai pas encore fait mon deuil même si cela fait deux ans qu'elle a disparu. Je me sens encore coupable, tout est de ma faute. Tout a toujours été de ma faute. Je n'aurais jamais dû naître. Pourquoi mes parents m'ont conçue ? J'en ai pas la moindre idée et je ne le serais jamais. Si j'ose leur poser la question, ça va mal se passer. Je monte dans le bus où je retrouve Tim et Enora.
– Salut ! Ça va ? dis-je en entamant la conversation.
– Très bien et toi ? Répond Enora.
– Bien.
– Comment ça se fait que tu prennes cet arrêt ? Me demande Timothy.
– C'est long à expliquer...
– On a le temps, je te rappelle qu'on est dans le métro et vu les travaux en ce moment, on n'est pas près d'arriver, me lance Enora.
– J'ai pas envie d'en parler, peut-être une prochaine fois...
– D'accord !
Les deux commencent à parler sur des sujets inconnus pour moi, des sujets littéraire, poétique ou romantique. Je n'ai pas la tête pour des débats là-dessus dès le matin. Je dois me reposer afin de ne pas sombrer en mathématiques. Je décide de mettre mes écouteurs.
J'arrive au lycée avec dix minutes de retard, comme d'hab ! Nous arrivons avec Enora et Timothy en cours de maths avec une prof qui s'énerve pour un rien. En deux secondes, elle change d'humeur. Nous toquons puis entrons en cours une fois que la prof soit venue nous ouvrir.
J'attends avec Eva et Timothy mes camarades qui sont en espagnols. La sonnerie retentit. Les secondes de ma classe sortent. Nous nous dirigeons en vitesse vers la cantine pour avoir une grande table et ne pas faire la queue. Nous mangeons puis la fin du repas touche à sa fin.
– Tu viens on sort ? Me demande Thomas.
– Non, je vais attendre Rachel.
– D'acc, à tout'.
– C'est gentil de m'attendre, me dit Rachel.
– C'est normal, j'attends toujours que tout le monde ait fini avant de sortir de la cantine, lui réponds-je.
Je discute avec Rachel de tout et de rien, jusqu'à ce qu'elle finisse son repas. Nous prenons nos plateaux puis débarrassons. J'ouvre la porte en galérant, au début j'arrivais même pas, il fallait juste pousser fort. Comme de par hasard, nous croisons mon prof de physique qui me regarde en souriant et en secouant sa tête de droite à gauche. J'espère qu'il ne m'a pas vu en train de galérer à ouvrir la porte. Je suis rouge comme une tomate et je continue ma route, en l'ignorant en suivant Rachel. A vrai dire, je rougis très facilement. Certaines personnes me font plus d'effets que d'autres mais c'est surtout par gêne et honte que je rougis. Rachel s'arrête d'un coup devant des gens assis sur un banc qui me sont inconnus.
– Carla, je te présente Lina, Ava et Flavie, mes amies depuis très longtemps et Armelle, une amie française de Lina qui vient d'arriver cette année à Bristol.
– Salut ! Réponds-je.
– Radiohead ou Muse ? Me demande Flavie d'entrer.
– Les deux sont supers pourquoi ?
– Alors, Lina et moi, on adore Radiohead et on déteste Muse alors que Flavie c'est le contraire. Armelle, elle n'a pas choisi de camp comme toi.
– C'est trop dur de choisir, mais dans ce cas là je choisis les Red Hot !
– Ça aussi c'est un très bon groupe. Tu as des bons goûts musicaux à ce que je sache, lance Rachel.
– Merci, enfin quelqu'un de neutre ! Au fait, tu connais Téléphone ? Me questionne Armelle.
– Un super groupe français, ça ne m'étonne pas que vous écoutiez ça.
– Tu connais parce que de toutes les personnes que j'ai rencontré en Angleterre, vous êtes les seules à connaître.
– C'est trop bien. Ce sont de bonnes paroles avec un bon rythme surtout ça c'est vraiment toi ou la bombe humaine ! J'espère qu'un jour, ils seront réconciliés et qu'ils passeront en concert en Angleterre.
Déjà la sonnerie ! Nous n'avons pas vu le temps passer. Nous nous dirigeons dans nos bâtiments puis dans nos salles respectives. A cause d'Armelle, j'ai la chanson de Téléphone dans la tête et je n'arrive pas à m'enlever les paroles de ma tête. Quelque chose en toi, ne tourne pas rond ! Un je ne sais quoi qui me laisse con ! Quelque chose en toi ne tourne pas rond ! Mais autour de moi tout tourne si rond ! Impossible de me concentrer avec cette musique dans la tête. Je commence à faire le rythme sur la table.
– Mademoiselle Foster ! Vous n'êtes pas en cours de musique ! Soit vous arrêtez, soit vous sortez ! Me reproche ma professeure.
– Excusez-moi, je ne recommencerais plus ! Lui réponds-je gênée.
Rachel me lance un regard et me sourit. Elle comprend ma douleur. Rachel est une personne à ne pas lâcher et avec qui une grande amitié pourrait bien se former. C'est une fille pas très grande avec des cheveux frisés montrant son origine martiniquaise mais avec une peau pâle et des yeux bleus.
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TOME 1 - Chemical Romance
RomanceJe m'appelle Carla Foster, j'ai quatorze ans. Je vis à Salisbury avec mes deux parents et mon frère. je suis rêveuse, têtue, timide, intelligente, drôle et très maladroite. Je vais faire ma rentrée en seconde à l'Ashton Park School of Bristol. Je s...