TOME 1 - Chemical Romance

Chapitre 42 : Is It Reciprocal ?

La journée se finit plutôt bien mais je n'arrête pas de penser à Oliver. Pourquoi a-t-il fait cela ? Etait-ce seulement sur un coup de tête ? Avait-il envie de le faire ? Trop de questions se posent dans ma tête. Je dois m'expliquer avec lui. Il n'a pas intérêt à changer de sujet ! Qu'est-ce qu'il lui a pris de faire ça devant les autres profs ? Je déteste être au centre de l'attention et il le sait très bien depuis le temps. Et s'il faisait comme si de rien n'était ? Il faut absolument que je mette les choses au clair. Je ne peux pas rester dans l'incertitude. J'en ai assez de devoir attendre que l'on vienne vers moi. Oliver avait raison, je dois aller vers les autres ! Je vais passer par la salle des profs en espérant qu'il soit encore là. J'espère qu'avec sa jambe, il n'est pas parti à pied. Ce serait complètement débile de sa part ! J'entre dans la salle des profs et l'aperçoit.

– Oliver, je peux te parler ?

– On peut en parler plus tard. Je suis en train de travailler avec Marjory.

– Tu me dis d'assumer mais arrête de tout remettre à plus tard. T'es vraiment impossible à vivre. Vivement que je déménage !

– Tu veux déménager ?

– On en parlera plus tard. Travaillez bien ! Et tu me préviens lorsque tu as terminé que je te ramène !

Il m'énerve quand il fait ça mais c'est aussi cela qui lui fait son charme. Sa provocation m'a fait tomber amoureuse de lui. Si c'était une erreur, qu'il me le dise mais je ne veux pas attendre avec l'espoir qu'il viendra vers moi. Je préfère avoir le cœur brisé tant pis si cela brise notre amitié. Le coup de pression qu'il a eu lorsque je lui ai annoncé que je déménageais. En même temps, il faut bien que j'y pense. Oliver n'a plus besoin de mon aide et je n'ai aucune raison de rester vivre chez lui. Je serai toujours présente en cas de soucis mais je n'ai plus rien à faire sous son toit sauf s'il me demande de rester. Je sais qu'il ne me le proposera jamais. Il faut toujours lui tirer les vers du nez pour qu'il parle. C'est pénible à la fin, je ne sais jamais ce qu'il souhaite. J'ai l'impression de le forcer à demander quelque chose comme s'il n'en avait pas envie. La dernière fois qu'il m'a proposée d'emménager, on a dû se balancer des saloperies afin qu'il ne cède. J'ai appris à le manipuler dans son propre jeu. Je suis devenue une experte en provocation.

Oliver a enfin fini de travailler avec Marjory. Elle sent qu'il y a une tension entre nous deux. Nous sortons de la salle des profs dans un silence mortel. Nous nous dirigeons dans la voiture. On a pu entendre les mouches voler durant ce trajet.

– Oliver, tu peux m'expliquer ce qu'il t'a pris ? Lui crié-je en déposant mon sac.

– Es-tu amoureuse ? Demande Oliver.

– Je voudrais bien le savoir, réponds-je.

– Le savoir serait fatal. C'est l'incertitude qui nous charme.

– Je n'en peux plus de vivre dans l'incertitude.

– Seule la peur sépare les gens, les isole. L'amour, lui, rapproche et unit.

– Le seul moyen de se débarrasser d'une tentation, c'est d'y céder.

– Retomber amoureux s'apprend, il suffit de s'autoriser à oublier le passé.

– Toi seul comptes pour moi, tu le sais bien.

Je voulais le dire à haute voix afin d'éviter toute confusion. Oliver prend mon visage entre ses mains et pose ses lèvres sur les miennes. C'est la réponse que j'attendais. Je m'installe à ses côtés sur le canapé et presse la tête contre son épaule.

– Je t'aime, chuchoté-je au creux de son oreille.

Des mots que j'ai longtemps gardés pour moi mais depuis que je les ai prononcés, c'est à croire que je ne sais plus rien dire d'autre.

– Moi aussi, je t'aime. Depuis toujours. Pour toujours.

Nos baisers deviennent de plus en plus intenses et très vite, je me retrouve sur lui. Une onde de chaleur me parcourt l'échine quand il me regarde. J'ai le souffle coupé. Je me demande si je m'habituerai jamais à sa beauté, sa peau bronzée, ses cheveux châtains, ses traits admirables, son corps mince comme sculpté, ses yeux semblables à l'océan. Le yin idéal de mon yang châtain pâle.

– Pas sur le canapé, me murmure-t-il en me portant jusqu'à la chambre.

Je dépose un léger baiser sur sa joue puis commence à me lever. Il me prends la main et m'attire à lui.

– Ne pars pas, ne me quitte plus, je t'en prie. Plus jamais.

– Même pas pour aller chercher un verre d'eau ?

– Même pas.

Le temps nous aura bien mis des bâtons dans les roues mais nous avons réussi à nous trouver l'un à l'autre. Après de longues années, je vois à quoi ressemble le véritable amour. Je t'ai aimé Charlie mais pas aussi intensément qu'Oliver. Il m'a toujours fait sourire. Il est mon bonheur et à chaque fois qu'il était là même si je ne le voyais que deux secondes, j'étais heureuse. Tu ne me méritais pas et je pense que l'on était pas fait l'un pour l'autre. J'aurai aimé que tu rencontre le véritable amour.

– Carla ?

– Tu ne veux déjà plus de moi ? Rigolé-je.

– C'est vrai cette histoire de déménagement ?

– Tu n'as plus besoin de moi ici. Tu arrives très bien à te débrouiller seul.

– Même après ce qu'il vient de se passer ?

– Je ne m'imposerai pas ici. On vient de se mettre ensemble. Attends, on est ensemble ?

– Si tu veux bien partager ma vie, ce serait avec plaisir que je partagerai la tienne.

– Je veux être avec toi.

– Alors tu restes ?

– Bah bien sûr abruti !

– Répète un peu ce que tu viens de dire, me dit-il en commençant à me chatouiller.

– Non, Oliver, arrête, lui supplié-je.

– Pas temps que tu n'auras pas répété ce que tu viens de dire.

– Non, Oliver, arrête.

– Pas cette phrase, celle d'avant.

– Je disais que j'avais de la chance de t'avoir.

– C'est ça mais bon, il est vrai que tu es chanceuse d'avoir un homme beau, fort et intelligent comme moi.

– Ça va les chevilles, pas trop gonflées ?

– Franchement, elles se portent bien mais toi tu vas bientôt décéder sous les multiples chatouilles de l'horrible Oliver Williams.

Mon dieu, je déteste les chatouilles et il le sait très bien. Il connait mes points faibles. Il sait que je crains plus des hanches que du cou.