Chapitre 35 : British Army

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Déjà deux ans sont passés. Charlie a fini sa formation, il doit désormais s'engager. Je ne veux pas qu'il parte mais j'ai aussi envie qu'il réalise ses rêves. Je ne veux pas qu'il les abandonne pour moi. Il a déjà assez reculé le moment. Un jour où l'autre il faudra qu'il y aille. La seule promesse qu'il a à tenir, c'est de revenir vivant à mes côtés et fonder une famille. Il a deux rêves qui sont opposés : être militaire et fonder une famille. La seule chose que je ne veux pas , c'est devenir une jeune veuve avec trois enfants à charge. Il reviendra, les adieux vont être douloureux. Je savais qu'il devait, un jour ou l'autre, partir. Avec l'aide de ses parents, j'ai organisé une fête de départ, pas pour qu'il regrette de partir mais juste au cas où. Je suis pessimiste mais s'il ne revient jamais alors au moins, personne ne s'en voudra de ne pas lui avoir dit adieu avant. Il ne nous oubliera pas. Le jour où il pensera à nous, il se souviendra de ce jour : son départ où toutes les personnes qu'il aime étaient présentes. J'espère que cette fête ne lui fera pas changer d'avis et qu'il réalisera son rêve, quoiqu'il en coûte.

Lydia et Robert, les parents de Charlie, finissent de mettre en place les derniers préparatifs. Charlie arrive très bientôt. Nous avons préparé un buffet et avons fait de la place pour danser. L'appartement n'est pas non plus super grand donc nous nous sommes limités niveau invités. Je lui ai fait croire que j'avais totalement réaménagé l'appartement afin de le convaincre de mettre un bandeau sur ses yeux. Nous arrivons au studio. J'espère qu'il va aimer la surprise. J'ouvre la porte.

– SURPRISE ! Crient les invités.

Charlie enlève le bandeau et me sourit. Je l'embrasse et le prends dans mes bras.

– Merci, me chuchote-t-il.

– Je me suis dit que ça te ferait plaisir de faire la fête avant ton départ.

Il m'embrasse une dernière fois puis il part saluer tout le monde. Tout le monde a fait le déplacement même ceux qui ont quitté l'Angleterre. Nos fidèles amis sont là : Lina, Flavie, Armelle, Charles et Rachel, Megane et Mathis. Ses parents et bien sûr ma famille : Lulu, Max, Ludo, Marjory et Oliver. Malheureusement, Elody est présente aussi vu qu'elle accompagne Oliver. Je pensais qu'ils n'étaient plus ensemble, j'ai dû mal comprendre. J'ai eu la chance d'être aidée par Lydia et Robert. Ils sont géniaux ! Charlie a de la chance d'avoir des parents qui le soutiennent dans son projet.

La soirée se déroule parfaitement. Charlie semble comblé. J'aurais aimé qu'il reste à mes côtés mais je ne peux pas le retenir. Il doit vivre sa vie. Il m'a toujours soutenue même dans les moments difficiles entre nous alors je dois faire de même. Je suis contente pour lui. Il mérite d'être heureux peu importe où il est, que ce soit avec ou sans moi. Je préfèrerais qu'il soit heureux avec moi mais si la guerre et l'Afghanistan est son rêve alors qu'il y aille.

– Mademoiselle Foster, voulez-vous m'accorder cette danse ? Me propose Charlie.

– C'est avec plaisir que j'accepte Monsieur Washington !

Nous partons danser un slow. Nous voyons les gens seuls qui s'éclipsent discrètement au buffet. Rachel danse avec Charles, Oliver avec Elody, Lydia avec Robert, Maxence avec Ludivine, Mathis avec Megane, Lina avec Armelle et Marjory avec Ludovic. Si j'entends encore une fois Lina me dire qu'elle n'est pas en couple avec Armelle je la tue. De même pour Ludo, il s'est bien foutu de ma gueule avec Marjory ! Le slow se termine dans la joie et la bonne humeur. Maintenant, place au rock ! Je suis obligée de le danser avec Oliver, c'est notre danse, je ne peux la danser avec quelqu'un d'autre que lui.

– Va le rejoindre, et amuse-toi ! Me conseille Charlie.

– Ça ne te dérange pas ?

– C'est votre danse, on aura notre danse à nous mais je sais que celle-ci te tiens à coeur.

– Merci, lui dis-je en lui embrassant la joue.

Je pars rejoindre Oliver mais celui-ci est déjà entrain de danser avec Elody. Génial ! Et moi qui pensais que c'était notre danse, c'est raté. Qu'est-ce que je peux être idiote parfois ?

Je retourne auprès de Charlie.

– Tu ne danses pas ? Me demande-t-il.

– Il m'a remplacée. Je pensais que c'était notre danse mais non, il danse avec n'importe qui.

– Tu n'as pas besoin de lui. S'il est capable de te faire ça, c'est que ce n'est pas un vrai ami. Je ne dis pas cela parce que je ne l'apprécie pas mais je le supporte pour toi. L'amitié c'est comme l'amour, si c'est à sens unique ça ne pourra jamais fonctionner.

– Tu as raison. Merci de faire ça pour moi. Je t'aime.

– Je t'aime aussi, me répond-il en m'embrassant.

La soirée vient de se terminer. Tout le monde est parti exceptés les parents de Charlie. Ils veulent être là pour le départ de leur fils unique. Je les comprends, c'est dur de laisser partir loin les personnes que l'on aime.

J'ai très mal dormi cette nuit. Me dire que demain je me réveillerai seule m'est encore inimaginable. Il part ce matin pour l'Afghanistan et je ne sais quand je vais le revoir. Le petit déjeuner se déroule dans un silence de mort. Je n'aime pas tellement parler pendant le petit déjeuner mais les parents de Charlie n'ont pas l'air d'avoir beaucoup dormi. Lydia a pleuré toute la nuit et je les ai entendus se disputer à propos de l'avenir de Charlie. Moi qui pensais qu'ils étaient à fond derrière leur fils, je me suis trompée. Le dire à Charlie avant qu'il ne parte serait trop risqué.

Nous sommes tous les quatre à l'embarquement. Tous les militaires de la promotion de Charlie sont présents ainsi que leurs familles. Je ne veux pas qu'il parte mais l'heure a sonné.

– Soldats, c'est l'heure d'y aller, ordonne le commandant.

– Je ne veux pas que tu partes, dis-je.

– Ecoute-moi bien, je te promets de revenir, me répond Charlie en prenant mon visage en coupe.

– Ne fais pas une promesse que tu n'es pas sûr de tenir.

– Je t'aime ne l'oublie pas. Ça j'en suis certain !

– Ne dis pas ça, lui dis-je en laissant mes larmes couler.

Je l'embrasse langoureusement avant de le laisser filer...

Un mois est passé et je n'ai toujours pas de nouvelles de Charlie. J'ai du mal à me concentrer sur mes études. Si je loupe mes études, je peux dire adieu au concours et adieu la vie de prof. Il doit avoir une bonne raison de ne pas m'avoir contacter. L'appartement est bien triste sans lui. J'essaye de ne pas penser à lui tout le temps mais ça devient de plus en plus compliqué. J'ai besoin de lui. De temps en temps, je joue dans des bars accompagnée de Ludo, Lulu et Max. Cela permet de m'évader de ce monde. Ils sont toujours là en cas de besoin. Ils viennent chaque week-end pour me changer les idées. On joue, on danse, on rigole et on travaille. J'aide Max et Lulu dans leurs études. Maxence étudie le droit à Cambridge tandis que Ludivine étudie les mathématiques au même endroit. Nous nous voyons assez souvent surtout lors des rencontres entre Oxford et Cambridge. Ils deviennent mes ennemis le temps d'une journée.

TOME  1 - Chemical RomanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant