– C'était la seule question à ne pas poser, répond Lulu.
– Qu'est-ce que tu me caches, tu peux tout me dire ?
– Je voulais tout te raconter depuis le début.
– Maintenant, tu en as trop dit alors raconte moi tout !
– Pour répondre à ta question, je pourrais continuer la danse que si j'ai un donneur avant mi-août...
– Un donneur ?
– Elle a besoin d'une greffe de rein, c'est de cela dont on voulait te parler, pas des vacances, intervient Madame Carter.
– Vous avez fait les tests ?
– Bien sûr mais aucune personne de la famille n'est compatible !
– Alors je vais faire les tests. Je sais qu'il y a seulement une infime chance pour que je sois compatible mais ça vaut le coup d'essayer.
– C'est pour cette raison que l'on ne voulait pas te le dire, affirme Lulu.
– Tu aurais dû me le dire dès le début. Pourquoi me le cacher ?
– On voulait pas avoir de faux espoirs parce que je te connais. Je sais que si je te l'avais dit plus tôt, tu aurais voulu faire les tests ! S'exclame Ludivine.
– Il fallait m'en parler, je vais peut-être donner de faux espoirs mais comme on dit qui ne tente rien n'a rien.
– T'es vraiment la personne la plus gentille que je connaisse Carla mais il ne faudra pas être déçu si les tests sont négatifs ! Intervient une fois de plus Laure.
– J'ai le droit de donner mon avis aussi ! Carla, si jamais par miracle tu es compatible, tu es vraiment sûre et certaine de vouloir vire avec un seul rein, sachant que le deuxième sera dans celui de ta partenaire ? Me demande Ludivine.
– Oui, je veux vraiment le faire, je ne veux pas arrêter de danser avec ma partenaire de toujours sachant que je peux lui sauver la vie en lui donnant une partie de moi !
– C'est la plus belle preuve d'amitié qui existe, t'es la meilleure mais attendons d'avoir les résultats des tests, affirme Lulu en me prenant dans ses bras.
– Evitez de vous enflammer, je ne veux pas gâcher votre joie mais les chances sont infimes. Nous ferons les tests lundi matin si ça ne vous dérange pas, vous avez besoin de repos, dit Laure avant d'ouvrir la porte d'entrée de la maison.
Je suis assise inconfortablement dans une chaise bleue entourée d'inconnus. J'attends mon tour pour les tests. J'espère que ce sera positif. Il faut garder l'espoir dans ces cas-là. Je suis nulle en SVT mais je sais que les chances de compatibilité sont fines.
– Mademoiselle Carla Foster ! Appelle d'un coup le médecin.
– Oui c'est moi, bonjour, réponds-je.
– Bonjour, entrez et installez-vous.
J'entre donc dans la pièce blanche, accompagnée de Lulu et sa mère. Je pense que nous stressions toutes surtout Lulu, je ne l'ai jamais vu comme ça. Le médecin ferme la porte derrière lui puis nous explique la démarche.
Je m'installe donc dans le fauteuil. Le médecin me demande de tendre le bras. Je tends le bras puis il me fait une prise de sang, puis des examens.
– Voilà c'est terminé ! S'exclame le médecin.
– Alors docteur, elles sont compatibles ? Demande Laure inquiète et impatiente.
– Hélas, il faudra patienter quelques heures, vous pouvez choisir de rentrer chez vous, nous vous contacterons dès que les résultats arriveront ou vous pouvez rester. Il y a une salle à disposition si vous le souhaitez, affirme le médecin.
– Merci docteur, remercie Laure.
Nous nous installons donc dans la salle, Laure vient de partir nous chercher à manger me laissant seule avec Lulu.
– Alors comment tu te sens ? Lui demande-je.
– Bien et toi ?
– Ça va, un peu stressée...
– Moi aussi, j'aimerai tellement avoir un rein, ça fait trop longtemps que j'attends et je suis loin dans la liste. Ce n'est pas quand je serais morte ou clouée dans un lit d'hôpital, qu'il faudra me donner un rein.
– Depuis combien de temps ?
– Combien de temps de quoi ?
– Ne fais pas mine de ne pas savoir. Depuis combien de temps tu attends un donneur ?
– Depuis maintenant six mois.
– Six mois et tu ne m'en as pas parlé ! Je te faisais confiance, je suis vraiment heureuse que ta famille m'est accueillie mais tu aurais du me le dire !
– Je voulais te le dire mais avec tes problèmes chez toi et le procès, je ne voulais pas te rajouter un stress supplémentaire.
La mère de Ludivine revient avec des sandwiches à la main. Je n'ai pas trop le cur à manger mais je mange un peu pour prendre des forces, histoire de supporter la nouvelle du médecin.
La porte s'ouvre d'un coup laissant place au médecin qui m'a fait les analyses. Il demande à Laure de le suivre dans son bureau. Ça ne sent pas bon ! Avec Lulu, on fait les cents pas, ça nous stresse. Généralement, quand les médecins prennent seulement les adultes, c'est pour qu'il annonce plus facilement la mauvaise nouvelle à leur enfant. Après, ce n'est qu'une supposition. Laure revient nous voir accompagnée du médecin en charge de notre dossier.
– Les filles, il faut que je vous parle.
– Maman, tu me fais peur, dis moi tout suite qu'on n'est pas compatibles ! S'exclame Ludivine.
– Au contraire, vous êtes compatibles à cents pourcents mais ce n'est pas de cela que je voulais te parler.
– Mais c'est génial ! Par contre cents pourcents, c'est clairement impossible à part si..., interviens-je.
– Si vous êtes surs, me coupe le médecin.
– Comment peut-on être surs et sans le savoir ? Demande Ludivine.
– Tu as été adopté, avec ton père, on n'arrivait pas à avoir d'enfants.
– Eloïse aussi est adoptée ?
– Non, j'ai réussi à tomber enceinte quelques années après t'avoir adoptée.
– C'est pour ça que tu as accueilli Carla à la maison, tu savais que l'on était sur et tu as joué la comédie, jusqu'à ce que je lui parle du rein et qu'elle propose. N'est-ce pas ? Demande Lulu.
– Non, je te jure que je n'étais pas au courant. Je t'ai élevée comme ma propre fille et si j'avais su qu'il y avait deux enfants à la naissance, j'aurai adopté les deux. Surtout vu ce qu'à vécu Carla. Je suis vraiment désolée pour ça, ajoute Laure.
– Ce n'est pas de votre faute, vous ne devez pas vous en vouloir. C'est donc pour cela que personne de la famille n'était compatible et vous le saviez très bien.
– Je ne veux pas gâcher vos déclarations et vos explications mais ce serait bien de fixer une date pour la greffe, les papiers à signer, ainsi que les risques. Je n'ai pas toute la journée, intervient le médecin.
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TOME 1 - Chemical Romance
RomanceJe m'appelle Carla Foster, j'ai quatorze ans. Je vis à Salisbury avec mes deux parents et mon frère. je suis rêveuse, têtue, timide, intelligente, drôle et très maladroite. Je vais faire ma rentrée en seconde à l'Ashton Park School of Bristol. Je s...