Chapitre 13 : Provocation

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Nous sommes mercredi. J'ai deux heures de physique-chimie avant de pouvoir rentrer chez moi. Je me rends au lycée en train afin d'arriver à l'heure. Celui-ci arrive avec cinq minutes de retard mais je serais quand même à l'heure en cours.

J'arrive en avance pour une fois. J'attends le prof avec mes camarades. Je discute un peu avec Léna.

Le prof arrive à huit heures et demie, pour une fois que je suis en avance, c'est lui qui est en retard.

– Bonjour à tous ! Installez-vous en silence par groupe de quatre.

Avant d'aller m'installer aux côtés de Léna et Charlie, je m'avance vers la paillasse du prof.

– Monsieur, Manon sera en retard, il y a des embouteillages sur la route.

– Ça marche ! Je peux te parler à la fin du cours c'est important.

Je pars m'asseoir sans lui donner ma réponse. J'en ai marre qu'il me demande de rester à chaque fin de cours. Il me veut quoi à la fin ?! Le cours commence à mon plus grand bonheur sauf quand j'apprends que nous faisons encore de la chimie !

Au bout d'une heure de TP et l'arrivée de Manon, notre groupe a fini l'activité. Je lève la main pour indiquer au prof que l'on a fini.

– Wesh ! Sérieux, ça fait dix minutes qu'on lève la main et lui il s'en va voir un autre groupe comme ça, je retiens, chuchoté-je.

Manon se tourne vers moi. Elle a dû entendre ce que j'ai dit vu qu'elle a un sourire en coin.

– Qu'est-ce que vous vouliez me demander ? Questionne M. Williams.

– On a fini ! Lui réponds-je, un peu agressivement mais en souriant.

– J'ai rien d'autre de prévu donc avancez-vous dans vos devoirs ou autre, répond-t-il en partant.

Super, génial ! Une heure à poireauter ! Je déteste ce prof, il me saoule. Comme nous avons fini l'activité, le prof nous a demandé de ranger nos tables et chaises. Ça nous fait ça de moins à ranger à la fin du cours. Je pourrais partir vite de cette salle ! Comme nos tables étaient devant, je me retrouves au deuxième rang à côté de la fenêtre, toute seule parce que Manon et Léna se sont mises à côté, à une table derrière moi. Charlie est parti aider un groupe. J'ai la flemme de bouger pour aider des gens qui comprennent rien à la physique et qui veulent faire L ou ES. Je sors mon carnet de croquis et commence à dessiner.

– Tu sais dessiner ? M'interrompt Ovide.

– Non, non, je dessine mais je ne sais pas dessiner ! Lui réponds-je.

– Ça va, tu n'es pas obligée de me parler comme ça.

– Question con, réponse con !

M. Williams me lance un regard noir. Je retourne à mon dessin tandis qu'il sort son téléphone. Je l'observe du coin de l’œil. Sa coque de téléphone est rose ! Je rigole intérieurement mais je ne peux m'empêcher de sourire. Après réflexion, ce téléphone est peut-être à sa femme. Bizarre vu qu'il ne porte pas d'alliance. Peut-être à sa copine alors ? Ou à sa fille ? Ou à lui, il aime peut-être le rose.

– Qu'est ce que tu as à sourire ? Me demande-t-il.

– Vous n'avez pas des élèves à aider ?

– J'ai posé ma question avant !

– Je ne répondrai pas à votre provocation !

– Très bien ! Tu y répondras en heure de colle !

– J'en ai rien à faire de vos heures de colles injustes, puis allez aider les groupes qui lèvent la main depuis une demi-heure !

– Cette discussion n'est pas terminée.

– Comme le cours !

Enfin la sonnerie ! J'ai cru ne jamais sortir de l'ennui. Je me dépêche de ranger mes affaires pour sortir rapidement et discrètement de la salle. Manon sait qu'elle n'a pas besoin de m'attendre pour aller en sport vu que je ne peux faire que Danse et Tennis de table et que le cycle d'en ce moment est Basket et Acrosport.

Je sens une pression sur mon avant-bras. Ça fait extrêmement mal. Je sais très bien qui c'est et qu'il ne serre pas mais rien que d'effleurer mon bras me fait mal. Je me retourne. Tiens Monsieur Williams.

– Laissez-moi tranquille, s'il vous plaît !

– Je sais très bien que ce n'était pas rien ce qu'il s'est passé lundi !

– Si vous savez, pourquoi vous m'emmerder tout le temps ?

– Je m'inquiète, tu sais que tu peux parler, ça libère parfois.

– Pourquoi me confirai-je à quelqu'un en qui je n'ai pas confiance ?

– Je ne te parle pas de confiance, on s'en fout de ça mais je suis là si tu veux parler.

– J'aimerai mais je ne peux pas.

Une larme commence à couler le long de ma joue. Je ne peux pas craquer, pas devant lui. Il faut que je quitte cette pièce au plus vite ! Je m'avance vers la porte sous le regard de mon professeur.

– Montre-moi tes bras ! M'ordonne-t-il en me tenant le poignet.


TOME  1 - Chemical RomanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant