Il était bel et bien là, ses bras me serraient contre lui et j'étais complètement étalée sur son torse.
Eh bien, tu n'as pas fait que le retrouver... Pauvre Jeff !
Même si ma conscience se moquait de la situation et de notre actuelle position, je ne pouvais pas me résoudre à bouger. Comme si un seul mouvement allait effacer le sortilège qui avait fait apparaître Diego ici. Peut-être étais-je morte ? Peut-être avais-je décidé de nier la vérité et de m'en construire une autre, illusoire, dans laquelle je survivais et je retournais à Schooltime ?
En même temps, si c'était le cas, tu ne te poserais pas la question...
Pas faux...
Néanmoins, cela ne m'empêcha pas de le tenir fort contre moi, comme s'il fallait l'empêcher de s'échapper. Et étrangement, Diego ne ronchonna pas. Il se contenta de me caresser le dos, d'un geste apaisant et doux qui me rassura peu à peu.
- Voilà, c'est fini... murmura-t-il à mon oreille.
Lentement, ses mots prirent sens dans mon esprit, et enfin, je décidai de me détacher de lui, luttant contre mon instinct qui me criait de rester collée comme de la glu et de ne plus jamais partir.
Si nous avions été dans un jour normal, nous aurions sûrement commencé à rire d'un air gêné après s'être retrouvés plaqués l'un contre l'autre. Nous aurions ensuite parlé et il m'aurait tout expliqué – pas parce qu'il en avait envie, mais parce que j'étais bien trop curieuse et têtue pour le laisser s'en tirer sans explication.
Mais nous n'étions pas dans un jour normal. Déjà, nous étions au milieu de la nuit, et surtout, face à nous, quatre garçons nous fixaient avec des yeux mauvais qui brillaient dans le noir. Leur silhouette s'élevait dans l'obscurité, formant une ombre menaçante sous les lampadaires.
- Maintenant petite, attends moi, j'ai quelque chose à faire.
Je n'eux pas le temps de dire quoi que ce soit, même pas le temps de réagir : il était déjà de l'autre côté de la rue, en train de s'avancer vers ce groupe de pervers. Et pour une fois, même si ce garçon semblait vraiment avoir un problème de gestion de la violence (souvenir de lui tirant sur nos adversaires avec un grand sourire à l'appui), cela ne me dérangea pas. Pire, je retirais un certain plaisir à l'idée de le voir s'en prendre à ceux qui avaient voulu m'agresser.
- Qu'est-ce que tu fais Johnny Depp ? Lança Gabriel d'un ton moqueur.
Je tiquai en entendant ces mots. Ça sonnait comme une insulte mais... J'ai honte de dire ça : il fallait bien avouer qu'après un bref coup d'œil, mon nouvel ennemi juré avait raison. L'acteur et l'agent possédaient tous deux un petit air du style « je suis un beau gosse mais je suis un peu fou aussi ». Bon, ce n'était pas vraiment le problème du moment...
Là, tout-de-suite, si je n'avais pas été en train de mourir de froid, je me serais assise en tailleur pour admirer le spectacle de ce qui allait fatalement arriver. Pauvres abrutis qui avaient osé s'en prendre à moi... Ils n'avaient aucune idée de ce qui les attendaient... J'en salivais d'avance.
- Comment est-ce que ce culero vient de m'appeler petite ?
Cela me démangeait de lui rappeler que je n'étais pas « petite » mais ce n'était pas la meilleure des idées de m'embrouiller avec lui alors qu'il bouillonnait de rage. Aussi, je me contentai de répéter avec un grand sourire :
- Johnny Depp, mais tu sais, je pense que c'était de l'admiration... Ce garçon est très... fasciné par ta beauté il me semble...
- Nan mais qu'est-ce qu'elle raconte cette...
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AVRIL [Édité chez Hachette]
Teen FictionAvril intègre Schooltime, un internat au fin fond du Texas. Elle est nouvelle, timide, et se retrouver isolée de cette façon ne fait que l'impressionner plus encore. Cependant Avril est curieuse et, comprenant que l'internat dissimule un terrible se...