Chapitre 4

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J'en profitai pour prendre une douche rapide et me laver les cheveux. Une fois séchée, et coiffée (avec les doigts puisque j'avais oublié ma brosse dans un de mes sacs), je contemplai ce que j'allais devoir porter. Ce n'était pas horrible en soit. Simplement pas mon style : des collants noirs légèrement transparents avec une ligne à l'arrière des jambes, une jupe en velours côtelé assez courte couleur bordeaux, un débardeur très décolleté et un fin chemisier noir à mettre par dessus. J'hésitai encore quelques temps avant de me décider : de toute façon, que pourrait-il arriver de pire ? Avoir froid ? Ces vêtements n'étaient pas ridicules, ce n'était donc pas une de ces blagues comme dans les films pour ados américains.

J'attrapai les collants et les enfilai avant de passer le débardeur, le chemiser puis enfin la jupe. Elle était TRÈS courte, surtout sur moi, du haut de mon mètre soixante-douze mais j'ignorai la petite voix qui s'en plaignait dans ma tête et sortis après un dernier regard au miroir. Sky m'attendait assise sur le lit du bas, concentrée sur son portable. Quand elle leva les yeux, elle me sourit de toutes ses dents, qui étaient anormalement blanches ! Sérieusement, personne ne pouvait avoir des dents aussi belles !

- Tu es par-faite ! applaudit-elle ;

- Merci... répondis-je en regardant ailleurs, gênée.

- Bon, je comptais t'aider à ranger tes affaires maintenant mais on a pas vraiment le temps... Donc on le fera ce soir, ça te va ?

Je haussai les épaules, ça m'était égal, j'étais juste de plus en plus angoissée à l'idée de ce qu'elle allait fatalement me révéler dans les prochaines secondes : pourquoi avait-elle tant tenu à m'habiller ?

J'attendis qu'elle reprenne la parole et qu'elle avoue enfin ce que je voulais savoir depuis tout-à-l'heure mais :

- Alors allons-y !

Elle se leva sans me regarder et s'avança vers la porte.

- Euh, Sky ? Tu devais pas m...

- Ah oui ! J'oubliai !

Soulagée de la voir se retourner j'attendis impatiemment la suite. Elle s'avança rapidement vers moi puis me dépassa pour arriver au bureau, d'où elle sortit une clé qu'elle ne tendit :

- Ta clé de chambre, ce serait bête que tu ne puisses pas rentrer ce soir ! dit-elle en riant, comme s'il n'y avait pas quelque chose de plus urgent à dire !

- Sky ! m'indignai-je.

Elle fit comme si elle ne m'avait pas entendue et sortie dans le couloir tout en disant :

- N'oublie pas de prendre un sac avec un cahier et un stylo !

J'obtempérai et la rattrapai en courant dans le corridor :

- Sky tu...

- Dis Avri, tu vivais seulement avec ton père ? demanda-t-elle soudain, de but en blanc.

Surprise, je me pris les pieds dans quelque chose et me rattrapai in extremis au mur :

- De... comment tu sais ça, toi ?

- Bah il t'a amené ici tout seul et votre démonstration d'affection prouvait vous n'étiez pas souvent séparés mais tu n'as pas évoqué une seule fois ta mère.

- Ah.

Que répondre à ça ?

- T'inquiète, j'ai vécu la même chose, reprit-elle alors que nous progressions dans le couloir ;

- Ah ?

Bon sang, je devais réussir à dire autre chose, on aurait dit un disque qui sautait.

- Ouais... Ma mère est morte quand j'étais petite, expliqua-t-elle ;

AVRIL [Édité chez Hachette]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant