Chapitre 17

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Aethra ignorait si elle était ravie ou déçue par l'attitude de Tom. Il s'était enfui après qu'elle l'eût embrassé. Si d'abord elle avait eu envie de le pourchasser à travers le parc, elle avait ensuite estimé que c'était là une bien mauvaise idée : le jeune homme était troublé. Elle l'avait vu dans le regard qu'il lui avait lancé avant de prendre ses jambes à son cou.

L'héritière de Gryffondor exécuta une dernière ronde avant de retourner au dortoir de sa maison. Quand elle arriva, toutes ses camarades dormaient à poings fermés. Heureusement. Elle allait pouvoir profiter seule de la situation qu'elle venait de vivre.

Jamais elle n'oublierait la sensation de ses lèvres posées sur celles de Tom Jedusor. Si d'abord il avait été hésitant – pour ne pas dire réticent – il avait fini par céder et se montrer plus entreprenant. Il avait répondu à son baiser avec une tendresse et une fermeté incroyables. Aethra dut rougir en pensant à cela : il n'en avait sûrement pas conscience, mais il embrassait divinement bien ! Ou plutôt, diablement bien. Oui, cela lui correspondait mieux.

Aethra rêverait d'avoir une autre occasion de revivre ce moment. Mais cette fois, elle aimerait que Tom soit moins hésitant. Elle pensa que le baiser n'en serait que meilleur encore.

Mais lui, avait-il conscience de cela ? Elle ne le pensait pas.

La jeune femme se mit rapidement en chemise de nuit et ferma les paupières. Elle s'endormit mais des rêves étranges lui rendirent visite.

Elle progressait dans un long couloir sombre. Les seules lumières provenaient des murs, où des torches en fer forgé projetaient des flammes vertes. Devant elle, une porte en bois était entrouverte. Le cœur battant, sa baguette étroitement serrée dans sa main gauche, la jeune femme marchait vers cette porte, par-delà laquelle elle entendait des voix. Des voix d'hommes au timbre grave. L'une d'elles était froide et menaçante.

Aethra voyait des éclairs de lumière. Les deux hommes qui se faisaient face se livraient actuellement à un duel. Les sorts fusaient de part et d'autre. Des cris de colère ou de douleur agrémentaient les lueurs qui dansaient dans l'embrasure.

Une peur sans nom nichée en elle, Aethra leva un bras tremblant et poussa la porte, qui s'ouvrit dans un grincement sinistre.

Là, un vent magique souffla et une lumière éblouissante, verte, remplie la pièce. Aethra ferma les yeux. Elle entendit un bruit sourd par terre, comme quelque chose de lourd qui venait de tomber sur le parquet. Aethra rouvrit les yeux et baissa la tête. Sur le sol se trouvait le corps inanimé de son frère aîné Erwan. Les bras en croix, les yeux ouverts, le jeune homme ne respirait plus.

Aethra se mit à genoux près de lui et posa une main sur son front. Des larmes salées humidifièrent ses yeux. Elle tremblait de tous ses membres.

La Lionne dans les crochets du Serpent - LDH 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant