Chapitre 38 : Saint-Valentin

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Aujourd'hui, Matei suait.
Mais pas parce qu'il craignait une future compétition de natation, pas parce qu'il avait un examen...
Non, ce jour-là était simplement la fête des amoureux.
La Saint-Valentin !

Matei savait que Pierrick considérait cela comme un événement un peu commercial, opportun pour faire des offres et des bénéfices faciles pour les magasins mais Matei venait d'une famille pour qui il était assez important de déclarer son amour continu.
Ça avait beau être une fête très commerciale, il lui avait juste acheté une boîte de chocolats, de manière assez symbolique, et pas trop chère non plus pour empêcher son copain de dire qu'il avait raison en disant que c'était une fête commerciale.
Et quoi qu'il en soit, commerciale ou non, Matei y accordait de l'importance.
Point final.
C'était mignon et il avait envie de signaler à son petit ami à cette occasion qu'il l'aimait. Surtout pour leur première fête de Saint-Valentin ensemble ! Et c'était tout.

C'était un vendredi. Matei avait proposé à Pierrick de venir chez lui et Sandrine, sa mère, ayant bien flairé l'affaire en mettant en parallèle l'invité et la date, avait organisé un après-midi cinéma avec son mari et sa fille, qui terminait ses cours plus tôt que son frère.
Le noiraud avait accepté mais il devait repartir vers sept heures trente le soir pour pouvoir arriver à temps, vers huit heures, à une audition de guitare qu'il devait donner devant des spectateurs. Il devait rejoindre ses parents directement là où il devrait se produire devant un public, comme chaque année son enseignante de guitare, une femme à l'air austère mais en réalité très gentille, l'organisait.
Il avait insisté auprès de ses parents pour passer au moins un petit moment avec son petit ami. Sa mère l'y avait autorisé à contrecœur.

Pierrick et Matei arrivèrent vers six heures à la maison, qui était donc vide à leur arrivée. Le brun savait que la séance du reste de sa famille se terminait vers six heures trente, alors le temps qu'ils rentrent, il ne serait que sept heures moins le quart...
Matei grinça des dents en pensant qu'ils n'auraient pas assez de temps ensemble, malgré le fait qu'il se sentait prêt à franchir le pas avec son petit ami.
Ses parents et sa sœur rentreraient, ils mangeraient tous ensemble à cinq, avant que Pierrick ne parte pour attraper son bus et rejoindre, sans trop de souci normalement, sa propre famille.

Ils montèrent rapidement dans la chambre de Matei qui fit asseoir son petit ami sur son lit.
-Ferme les yeux.
Pierrick sourit sans le vouloir mais s'exécuta. Il entendit Matei s'affairer autour de lui dans sa chambre et crut percevoir un bruissement d'emballage en plastique.
-Tends tes mains.
Pierrick sourit de plus belle, les yeux toujours clos, et obéit. Il sentit quelque chose de plutôt lourd atterrir dans ses mains et autre chose de plutôt humide se coller à ses lèvres, lui faisant perdre son sourire pour se concentrer sur le toucher de ce baiser si doux.
-Voilà, conclut Matei en se détachant de la merveilleuse bouche de son petit ami.

-Qu'est-ce que c'est ?
Pierrick ouvrit les paupières après avoir posé cette question quasiment rhétorique. Il écarquilla ses yeux quand il vit dans ses mains un paquet, effectivement en plastique, de chocolats.
C'était tout bêtement des carrées simples, de toutes les couleurs, emballés individuellement dans des papiers multicolores.
-Mais...Matei...Tu...
Le jeune brun, s'étant assis entre temps sur ses genoux sur son lit à côté de Pierrick, rougit sous ses lunettes, et l'interrompit en serrant les poings doucement, de peur que Pierrick ne lui fasse un reproche :
-Je sais que...Que tu trouves que la Saint-Valentin, c'est commercial. Mais on est ensemble depuis six mois alors je trouvais que c'était l'occasion de te dire que...Et bien, que je t'aime tous les jours plus forts. Et que, parce que je t'aime, je t'ai acheté un petit cadeau...Joyeuse Saint-Valentin, Pierrick !

Le noiraud en resta pantois. Il ne savait que dire.
Oui, il trouvait que la Saint-Valentin était une fête très commerciale au vingt-et-unième siècle.
Mais en même temps, son adorable petit ami était si mignon...
Un sourire béat et attendri apparut tout seul sous sa dense barbe noire.
-Matei...Je ne sais même pas comment te résister...
Le regard du jeune garçon s'illumina et Pierrick se pencha pour embrasser son petit ami. Un baiser de remerciement qui fit plaisir à Matei comme jamais ! Puis, Pierrick ouvrit l'attache du paquet et prit un chocolat au lait à l'intérieur. Il le déballa avant de le manger.
-Comment tu sais que j'aime le chocolat ? sourit le jeune homme.
-Voyons, seul un pourcent des gens n'aime pas le chocolat ! rit Matei avec franchise.
-C'est vrai...Tu fais partie de ce pourcent-là ? fit le noiraud, un sourire en coin.
-Non, bien sûr que non ! rit encore une fois Matei.

Apprends-moi à t'aimerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant