Chapitre 32 : La rencontre doublée de la surprise

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-Enchantée, Pierrick ! Ravie de te rencontrer !
Sandrine fit la bise au jeune barbu qui venait d'arriver. Matei retira ses chaussures et sa veste et s'empressa de prendre celle de son petit ami pour l'accrocher sur le porte-manteau.
Sandrine s'approcha de sa casserole fumante. Elle avait préparé un bon curry qui embaumait toute la maison de ce bon fumet.
Matei, qui avait quitté la maison pour aller chercher Pierrick à la gare, demanda à sa mère où étaient son père et sa sœur. Elle lui répondit qu'elle les avait envoyés faire des courses de dernière minute pour leur faire l'entière surprise.
Oui, car elle seule savait que son fils devait amener son petit ami à la maison aujourd'hui ! En fait, elle seule savait que son fils avait un petit ami, tout court !

Cela faisait à peu près cinq jours que les deux amoureux ne s'étaient pas revus, à cause des vacances. D'un côté, ces dernières étaient bien pratiques pour se reposer, procrastiner tout le jour et tout ce qui allait avec, mais de l'autre côté, Matei ne pouvait pas voir Pierrick cinq jours par semaine comme d'habitude en cours.
Par contre, Matei songea que ça devait grandement avantager Ngôi Sao. Son petit ami, Marveen, habitait à trente minutes de train et ne se trouvait pas dans la même école qu'eux. La jeune fille profitait toujours de ses semaines de vacances pour voir son cher et tendre le plus possible ! Normal, quand on aime.

-Installe-toi, dit Matei à son petit ami. Je vais déjà te servir à boire. Qu'est-ce que tu prends ?
-Est-ce que vous avez de la limonade ? demanda un peu timidement le sportif.
Malgré son assurance et sa nette confiance en soi, il était tout de même un peu intimidé devant la mère de son petit ami. Ils ne sortaient pas ensemble depuis si longtemps que ça, et puis ce genre de situation, pour tout couple, était forcément source d'intense stress...
Matei confirma une fois une amoire ouverte. Il alla prendre dans le congélateur des glaçons, histoire de refroidir un peu mieux que ça cette limonade pétillante, puis servit un verre à Pierrick et à lui-même.
Sa mère avait disposé les places autour de la table de façon à ce que les deux amoureux soient côte à côte et qu'elle-même soit en face du beau noiraud.

-On est rentrés ! firent deux voix dans l'entrée.
-Venez manger ! C'est prêt ! fit Sandrine avec un petit sourire en coin, que Matei remarqua depuis sa place.
-Mais...Comment ça ? fit une voix féminine.
-Et les courses ? renchérit une seconde voix, masculine cette fois-ci.
-Prétexte ! lança Matei, rieur, soutenu par le regard tout aussi amusé de sa mère.

Le père et la fille arrivèrent dans la cuisine après avoir retiré leurs chaussures et ils restèrent figés en voyant un inconnu à table.
-Nous avons un invité ! dit Sandrine, en retirant sa lourde casserole du feu, expliquant l'évidence.
-J'avais vu, merci...dit le père.
Matei s'empressa de dire, les joues imperceptiblement rosées :
-Je vais faire les présentations. Pierrick, voici mon père et ma petite sœur. Papa, Éléonore, je vous présente Pierrick, mon petit ami.
Il n'avait presque laissé aucun silence entre le déterminant et le groupe nominal qui suivait. Le père s'avança alors et serra la main du garçon avec un grand sourire jovial.
-Enchanté, Pierrick. Appelle-moi Michel, tout simplement !
-De même...Michel, hésita Pierrick, ayant failli utiliser une forme de politesse.

Quand le jeune noiraud regarda la sœur de son petit ami, attendant une poignée de main ou une bise de sa part, il ne vit que des yeux écarquillés et une bouche bée.
-La vache ! dit-elle pour toute présentation.
La jeune fille de seize ans ouvrit et ferma sa bouche quelques fois comme une lotte mise hors de l'eau avant de se mettre une claque mentale pour se remettre et revenir sur Terre. Elle avança la main et sourit avec ses magnifiques dents à sa nouvelle connaissance :
-Ravie de te connaître, Pierrick. Je suis Éléonore, la sœur de cette chiffe molle de Matei !
Il prit la main tendue de la jeune fille brune.
-De même, répondit Pierrick, ne sachant pas trop à cause de son regard si elle rigolait ou si elle était très sérieuse.
Matei serra ses dents devant l'évidente provocation de sa sœur et il finit par rétorquer, narquois :
-En attendant, la chiffe molle a un petit ami, et pas toi !

Apprends-moi à t'aimerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant