Bonus : Chasse aux œufs

602 34 37
                                    

C'était Pâques.
Les parents de Pierrick avaient invité leur beau-fils, ou du moins officieusement, chez eux pour le week-end, histoire de faire plus ample connaisaance tout en fêtant en famille cette fête importante pour les Grobier.

-J'ai fini !
C'était déjà la fin de l'après-midi mais la famille tenait à cette chasse. Le père laissa alors sa femme chercher les œufs qu'il venait de camoufler dans le jardin, ou du moins la petite partie verte dans le parc qui leur était accordées. Pierrick ne pensait pas voir sa mère, si distinguée, élégante et raffinée, presque trop parfois, à genoux dans l'herbe en train de chercher des petits œufs en sucre ou en chocolat achetés pour l'occasion.
Finalement, quand les adultes eurent fini, ils retournèrent dans la cuisine pour partager ces petites sucreries en tête-à-tête en laissant le reste du paquet aux deux jeunes garçons. Matei regarda Pierrick, lui chipa le paquet ouvert des mains et lui dit en riant :
-Ne regarde pas, je vais les cacher !
Pierrick ne dit rien et se contenta de sourire en se retournant pour ne pas voir les cachettes secrètes des œufs qu'il aurait à trouver.

-C'est bon.
Matei s'assit sur une chaise du jardin et regarda alors son petit ami s'affairer dans l'herbe et les buissons pour chercher les œufs qu'il avait cachés.
Après plusieurs minutes, Pierrick finit par trouver toutes les cachettes de Matei et retourna vers lui, panier à la main.
-Bravo ! lui fit le plus jeune avec un sourire radieux.
Pierrick s'assit sur la chaise à côté de son petit ami. Il piocha dans le panier un œuf en sucre au hasard et le tendit à Matei, montant sa main jusqu'à la bouche désirable de ce dernier. Les joues du garçon rougirent d'un seul coup et il attrapa alors sans un mot la sucrerie entre ses dents avant de l'avaler.
Pierrick sourit avec une douceur inimitable et il caressa la joue de Matei avec sa paume et son pouce. Le brun se laissa aller dans ce geste tendre et il murmura :
-À mon tour. Donne-moi le panier...
Leurs visages étaient très proches, les deux partis aimant cette proximité intime.

Matei réprima alors un soudain gémissement.
Pierrick venait de descendre sa main au niveau de son entrejambe et enveloppait ce dernier avec sa paume et ses doigts. Il bougeait très légèrement sa main sur le pantalon de Matei qui se tendair de plus en plus à son contact.
-Pierrick...essaya de protester le plus jeune, les yeux mi-clos.
-Moi, j'aimerais d'autres œufs, Matei...lui susurra Pierrick à l'oreille, presque involontairement sensuel, se rapprochant encore plus de son amoureux.
-Pierrick ! protesta Matei avec plus de vigueur.

-Les garçons ?
Pierrick, ou plutôt sa main, délaissa aussitôt l'entrejambe de son petit ami et il se détacha légèrement de lui.
-Oui, Maman ?
-Ton père et moi, on sort pour fêter Pâques. On vous laisse veiller sur la maison. À ce soir !
-À tout à l'heure, Maman ! sourit Pierrick.
-Au revoir, fit Matei sur un ton poli.

Dès que la porte fut refermée, Pierrick jeta un regard en biais à son petit ami avec un sourire taquin.
-Quoi ? finit par lâcher le brun avec un air un peu paniqué devant le silence oppressant de son copain.
-J'ai faim, fit subitement ce dernier avec un ton guilleret et plus pour le moins du monde sous-entendu d'une quelconque manière.
Matei soupira en même temps qu'il souriait.
-Incorrigible...murmura-t-il alors en suivant le barbu dans la cuisine

Ils y préparèrent leur repas du soir en faisant cuire des œufs pour les manger avec des pâtes qu'ils venaient d'égoutter.
Pendant le repas, Matei n'avait de cesse de regarder Pierrick manger avec soin ses œufs. Lui les aimait au plat et Matei brouillés, ou sinon durs. Pierrick mangeait consciencieusement le blanc avant le jaune qui coulait avec ses reflets appétissants.
Quand le barbu vit que Matei le fixait depuis plusieurs minutes tout en mangeant petit bout par petit bout ses œufs brouillés, il rougit.
Les deux garçons terminèrent leurs pâtes en même temps et firent rapidement la vaisselle pour ne pas à avoir à la faire après ou la faire faire aux parents de Pierrick quand ils rentreraient, probablement tard, du restaurant.

Apprends-moi à t'aimerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant