Chapitre 34 : La surprise

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-Partez !
Une course venait de démarer. Mais pas celle de Matei.

Pierrick ne pouvait détacher son regard du jeune brun...
Matei, dans son costume de bain plutôt moulant bleu foncé, bras croisés sur son torse brillant, discutait avec un garçon plus grand que lui et bien plus musclé aussi. Ils riaient ensemble quand le plus petit regarda alors par hasard vers les gradins et y vit le duo noiraud.
Un immense sourire fendit son visage à la vue de sa meilleure amie et de son petit ami, assis côte à côte dans les gradins, en train de le regarder.
Surtout Pierrick, qui avait la bouche légèrement entrouverte...
Matei désigna son poignet aux deux amis, sourit et leva son pouce dans leur direction. Ngôi Sao sourit et lui rendit son signe en levant son pouce elle aussi et en le saluant en agitant la main.

-Vous vous comprenez à distance par gestes ? fit Pierrick, les yeux grand ouverts, ce qui donnait une drôle de vision vu que le garçon avait de petits yeux souvent à moitié clos.
-Disons qu'on développe des capacités de communication assez poussées quand un enseignant sépare deux meilleurs amis en classe...rit la jeune fille en pensant aux années scolaires qui précédaient celles de son école actuelle, où ils devaient garder les mêmes places et ne les changeaient qu'une fois entre deux semestres.
-Et que vient-il de dire ? demanda Pierrick avec un air interrogateur.
-Il dit qu'on est pile à l'heure pour son tour.
-J'ai hâte de le voir à l'action ! dit Pierrick, tout excité, qui à la base, ce matin en se levant, ne s'attendait vraiment pas à aller voir son petit ami concourir dans une course aquatique !
-Tu as hâte de le voir avec les muscles mouvants, oui...chuchota Ngôi Sao, sourire en coin.
-Que dis-tu ? fit Pierrick en se tournant vers elle.
-Que tu as hâte de voir ses muscles bouger sous sa peau...
Pierrick rougit, Ngôi Sao était bien trop diabolique pour lui, et il ouvrit la bouche pour rétorquer quelque chose, avant de la fermer pour dire au final :
-Oui...Évidemment...
Pourquoi nier l'évidence ?

La jeune fille rit mais ne rajouta rien. Elle aimait bien embêter ce couple, que ce soit l'un, l'autre ou les deux ensemble, bien plus mignon que beaucoup d'autres. Contre toute attente, Pierrick se montrait tellement doux et tellement gentil contrairement à ce que son apparence laissait préjuger. On pourrait la qualifier de rebelle avec un côté un peu ténébreux et magnifiquement bien sculptée sous tous les angles, mais si on taillait la roche un peu plus en profondeur, on découvrait un jeune homme sportif, musicien, sensible et très gentil.
Ngôi Sao se dit alors que Matei avait eu de la chance que ce beau jeune homme entre dans sa vie, et pas que...
Il envahissait son quotidien et embuait son esprit, mais elle savait que Matei n'aurait délaissé cette sensation pour rien au monde.

Matei se mettait en position sur le plot qui servait de point de départ. Il venait d'enfiler son bonnet de bain en plastique horrible pour la chevelure autant que pour le crâne compressé, mais Matei depuis lors faisait abstraction de cette sensation semblable à un petit étau...Il avait mis également par-dessus des lunettes de plongée simple, transparentes et bleues, qui lui enserrait aussi le crâne comme un étau.
Ça devait être une manie, cet étau, chez les créateurs de ce sport aquatique !
Ngôi Sao crut que Pierrick allait bondir de son siège, enjamber la ballustrade des gradins et sauter dans la piscine pour rejoindre Matei quand ce dernier se pencha pour se mettre dans la position de départ correcte, faisant ressortir ses épaules carrées et les muscles de ses bras.
Elle garda une main vers Pierrick au cas où il lui prendrait des envies de noyade soudaines, puis entendit le signal du départ. Un coup de sifflet accompagné d'un sonore :
-Partez !

Se sachant observé, Matei usa alors de toute la détente possible, contenue dans ses longues jambes fines. Il sauta depuis son perchoir et, tête la première, entra dans l'eau avec une grâce inouïe que Pierrick imaginait bien ne jamais avoir lui-même, surtout avec son gabarit.
Des cercles concentriques apparurent là où Matei avait disparu, les pieds en dernier, après les quelques minuscules éclaboussures que son plongeon avait produit.
Le brun, à qui on ne voyait pas vraiment les cheveux en ce moment, réapparut un peu, beaucoup plus loin, et continua sa course en battant de ses jambes fines mais pourtant puissamment musclées, et en effectuant des mouvements de crawl très précis pour avancer le plus vite possible.
Il reprenait de temps en temps sa respiration sur le côté entre deux battements de bras pourtant on ne peut plus rapides.

Apprends-moi à t'aimerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant