Chapitre 27 : Polémique

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Dès le matin, Yann râlait.
Et violemment en plus !
Il pestait contre tout le monde et crachait sur les homosexuels.
En fait, il avait bu. Avec Mathias, ils avaient trop picolé pendant la soirée, si bien qu'Apinasha avait dû le soutenir pour rentrer et que dans la chambre, il était dans un état incroyablement inconscient...
Les garçons de la chambre, dont en tout cas trois homosexuels, se dirent que ça irait un peu mieux demain quand l'homophobe aurait un peu décuvé.

La deuxième journée commença pour Matei deux heures avant celles des autres. Il se levait tôt, il faisait encore nuit. Yann était toujours comme assommé par l'alcool et les autres dormaient. Massimo et Noël se réveillèrent une heure après Matei, puis suivit avec difficulté Pierrick, trente minutes après le duo.
Quand ils durent réveiller Yann pour descendre déjeuner, Pierrick se prit un coup dans la figure, pas trop violent mais un coup quand même, car Yann se réveillait d'un rêve mouvementé, après sa nuit à décuver. Heureusement que Pierrick était un sportif endurci par le MMA ! Il ne saignait même pas du nez. Yann finit par sortir de son sommeil avec un marteau qui tambourinait avec une violence inouïe dans son crâne...Il porta sa main à sa tête.
-Aïe...
-Tu n'aurais pas dû boire autant, hier soir...le réprimanda Massimo en soupirant.
-Ça va ! lui lança Yann avec hargne.

Ils descendirent déjeuner, rejoignant leurs amies déjà en bas. D'une oreille, Ngôi Sao entendit Lì s'exclamer, avec une voix pâteuse :
-Yann, ta tronche ! Tu as la même gueule de bois que Mathias, dis-moi !
-La ferme ! lui intima le garçon. Tu as autant bu que nous, Lì !
-Mais je tiens mieux, apparemment ! le nargua-t-elle.
Yann ne dit plus rien et Ngôi Sao constata que Lì, malgré ses origines asiatiques, tenait très bien l'alcool, contrairement à ce que les clichés préconisaient. C'était un peu comme Xiù, qui contrebalançait presque tous les stéréotypes sur les filles et les asiatiques...
Leur enseignant principal prit la parole et annonça à ses élèves qu'aujourd'hui, ils feraient une sortie en forêt pour voir de célèbres grottes et après le repas vers une heure de l'après-midi dans les alentours de ces grottes, ils rentreraient ici pour visiter un château.
Matei eut un sourire, que Pierrick remarqua, car il adorait dans l'histoire la période médiévale, avec tout ce qui faisait partie de la royauté et des nobles.

Après leur petit déjeuner, ils remontèrent dans leurs chambres pour finir de se préparer et, entre autres, mettre de bonnes chaussures de marche. Visiter une grotte préconisait de ne pas faire sa diva et donc de ne pas mettre des hauts talons aiguilles...À vos risques et périls !
Une fois dans la chambre, les filles se mirent à discuter entre elles :
-Tu as vu Yann, au petit déjeuner ?
-Bien sûr ! répondit Helena en regardant son interlocutrice, Ngôi Sao. Il était rouge tout du long ! Il a vraiment trop bu hier soir. Il n'aurait pas dû...
-Il devrait aller dans l'autre chambre. Monsieur Müller y est, alors il oserait moins faire le zouave comme ça ! ajouta Mélissa.
-Le zouave ? fit Xiù en éclatant de rire, finissant de nouer ses longs lacets. Mot qui n'est plus usité depuis trois quarts de siècles !
-Et usiter, alors ? rétorqua la jeune fille blonde avec une indignation feinte.
-J'ai fait exprès ! rit Xiù en prenant sa fine veste imperméable.

Elles sortirent et retrouvèrent les garçons déjà dehors, assis près du petit bassin. Ils partirent alors en direction des grottes.
L'intérieur était sombre et les parois comme le sol, glissants à souhait. Ngôi Sao bénit sa mère qui lui avait répété plusieurs dizaines de fois de prendre ses bonnes chaussures de marche adhérant assez au sol et elle avait même une fois rattrapé par le bras Helena qui avait glissé et tombait vers le sol.
Comme le groupe de Pierrick et Matei fermait la marche, cela arriva plusieurs fois que le noiraud, cheveux dissimulés sous le casque jaune obligatoire par risque de chute de pierres, prenait la main de son petit ami dans la sienne avec douceur et tendresse. Ce dernier appréciait ce geste et s'en délectait. Il serrait fort ses doigts chauds entre les siens, plus fins que ceux du sportif.

Apprends-moi à t'aimerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant