Apprends-moi à t'aimer

Chapitre 24 : Éclaircissements bienvenus

Quand Matei entra dans le vestiaire, il vit Pierrick assis sur un des bancs, épaules affaissées et en train de se faire soigner par le médecin, s'affairant sur son front et son arcade saignant toujours.
-Ça a failli toucher ton œil, tu en as, de la chance ! fit le médecin. Mais qui voilà donc ?
Matei rougit légèrement et Pierrick sourit en le voyant. Il déclara avec un air attendri :
-Un proche.
Le médecin, bien que trouvant la réponse bien énigmatique, n'insista pas. Tout le monde avait son jardin secret !

Quand il eut posé un coton imbibé de produit désinfectant sur sa plaie encore bien rouge de sang, il s'en alla, laissant alors Pierrick se changer pour rentrer. Quand il remit son haut par-dessus son torse, Matei lui demanda :
-Tu ne te douches pas ?
Pierrick lui sourit comme si son petit ami venait de lui faire le plus vicieux des sous-entendus et lui répondit :
-Normalement, oui. Mais imagine les autres dehors, s'ils savent que j'ai pris ma douche, seul avec toi dans le vestiaire...
Matei rougit légèrement.
-Ils savent ? demanda le plus jeune.
Pierrick rit un peu en finissant de fermer la ceinture de son pantalon. Il finit par dire :
-Oui, je leur ai dit. À mon avis, ils ont bien dû deviner qui tu es pour moi.
-Je vois...sourit Matei, les pommettes encore légèrement rosies.
-Je vais aller me doucher chez moi, conclut Pierrick. Tu veux venir ?
Matei ne sut que dire mais son petit ami le prit de vitesse :
-Il n'y a personne chez moi jusqu'à ce soir.
Matei rougit d'un seul coup. Il finit par accepter. Les deux jeunes sortirent du vestiaire quand Fabian s'approcha d'eux.
-Encore bravo, pour ta victoire ! le félicita le beau jeune homme. Je m'entraînerai encore plus et je te jure qu'un jour, je te battrai !
-Et bien, je te le souhaite ! sourit Pierrick, avec sa légendaire gentillesse.
Fabian regarda Matei puis de nouveau Pierrick, sourit, lui serra la main et ils se séparèrent.

Sur le chemin du retour, le jeune couple était seul, empruntant les petites rues désertes au Nord de l'immeuble de Pierrick. Ce dernier prit alors la main de Matei et entrelaça ses doigts aux siens avec amour. Le plus jeune sentit son visage le brûler, et ce n'était pas à cause du Soleil qui brillait dans le ciel...
-Comment se fait-il que vous ayez des casques ? Normalement, en MMA, il n'y a pas aucune protection, à part les bandes sur les mains sous les gants ?
Pierrick sourit.
-Je vois que tu es au courant de beaucoup de choses, pour quelqu'un qui n'aime pas le sport ! le nargua-t-il.
-Ça suffit ! s'indigna Matei, toujours rouge comme un coquelicot en plein été. Je...Non rien.
Pierrick haussa un sourcil interrogateur qui incita Matei à poursuivre, les yeux baissés vers le sol de gêne :
-Je me suis un peu...Un peu renseigné quand je me suis mis avec toi...Pour savoir ce que tu faisais comme sport exactement...
Pierrick ne dit rien, et quand Matei trouva le courage de regarder son petit ami dans les yeux, relevant le menton, il vit un immense sourire sincère et attendri sur le visage du noiraud. Matei ouvrit de grands yeux étonnés et Pierrick lui dit, toujours avec ce sourire magnifiquement beau à voir :
-Tu es tellement mignon, Matei ! Tu as fait ça pour moi ?
Matei baissa le menton, mais ses yeux restèrent encore plantés dans ceux de Pierrick.
-Oui...Si tu trouves ça mignon...
Le jeune brun sentit sur ses doigts un peu plus de pression de la part de ceux de son petit ami et sentit ses joues chauffer.
-Oui, c'est mignon ! affirma Pierrick avec son beau sourire.

Ils arrivèrent finalement vers la porte de l'appartement de Pierrick. Il répondit enfin à son petit ami :
-Le casque, c'est normal. Il n'y en a pas que chez les professionnels. Nous sommes encore tous en entraînement. Jack peut, par exemple, se battre sans, mais pas nous. Et normalement, il y a encore plus de protections, comme les protèges-tibias et encore d'autres choses. La seule chose que même les professionnels gardent aussi que nous, en apprentissage, avons aussi, c'est le protège-dent.
-Je vois...fit Matei avec un certain intérêt qu'il ne pensait pas avoir un jour pour un sport. Et ça va, ta tempe ?
-Oui, oui, le rassura Pierrick avec un sourire bienveillant.
Ils entrèrent et le jeune noiraud se dirigea immédiatement vers la cuisine, après que Matei ait refermé la porte. Il se prépara un goûter et voulut en offrir un à son petit ami, qui refusa gentiment, disant qu'il avait beaucoup mangé à midi. Ils se dirigèrent ensuite tous les deux dans la chambre de Pierrick alors qu'il grignotait son sandwich.