Chapitre 29 : Quatrième jour

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Le jour se levait quand Matei ouvrit les yeux.
Comme toujours, avant tout le monde...
Il avait l'habitude. Surtout avec Ngôi Sao quand l'un allait dormir chez l'autre, par exemple...

Quelques heures plus tard, les autres se réveillèrent sauf Pierrick. Matei s'était extirpé de son emprise dans le lit en se glissant par le côté normalement occupé par les pieds, en se laissant glisser sur les draps, pour ne pas risquer de réveiller le sportif à cinq heures du matin par inadvertance en passant par-dessus lui...
Massimo mit tout en œuvre pour réveiller le jeune homme barbu qui ronflait toujours, se baignant dans sa conplaisance somnolante. Massimo finit par abandonner...
Il avait tenté les petites tapes dans les joues, le secouement physique en le prenant par les épaues, les mots, les cris mais rien n'y faisait...

-Mon dieu, on dirait Ngôi Sao mais, je n'aurais jamais cru penser ça un jour, en pire ! soupira intérieurement Matei, désespéré. Sauf quand elle n'a pas assez dormi...
À croire qu'il attirait les lèves-tard...Matei soupira encore quand il vit Noël sortir de la salle de bains, linge autour de la taille, sans ses lunettes et cheveux bruns pendant dans la vide, gouttant sur le tapis. Il venait de prendre une douche et il rit en voyant la galère que c'était pour réveiller Pierrick.
Il tourna les talons et retourna dans la salle de bains, main sur son linge pour éviter tout incident diplomatique, et revint dans la chambre avec un verre entre les doigts.

D'un seul coup, il versa toute l'eau contenue dans le récipient en verre sur le visage de Pierrick !

-Mais...fit Matei, outragé par ce que Noël venait de faire.
-Pardon, mais il se réveille, comme ça, au moins ! sourit d'un air désolé le garçon brun.
C'est ainsi qu'on reconnaissait bien le meilleur ami qui connaissait le noiraud depuis des années. Malgré tout ce qu'il enviait à Matei, il ne pouvait pas nier le fait qu'il le connaissait vraiment bien et qu'il était son meilleur ami.
-Tu as mouillé mes draps ! fit Matei avec un air toujours indigné.
Ses pensées de haine envers Noël furent interrompues par Pierrick qui toussota et se redressa. La couverture glissa alors sur son torse à la peau presque entièrement lisse et ses muscles d'athlète furent donc découverts, occasion où Matei, et un peu Noël aussi, profitèrent de se rincer l'œil plus que ce que Pierrick venait de subir au visage avec ce pauvre verre d'eau.
Matei, comme les trois autres occupants de la chambre, fixèrent Pierrick, de peur qu'il réagisse excessivement ou qu'il s'énerve de bon matin mais...

-Mais...Pourquoi ? fit le beau noiraud avec le ton le plus calme du monde. Pourquoi avec un verre d'eau ?
-Tu ne te réveillais pas, lui expliqua très brièvement Noël.
-Je vois, dit Pierrick, toujours calme. Mais pourquoi ? Il fallait essayer autre chose.
-Massimo avait déjà tout tenté, rit Stefano en regardant son ami.
-Je comprends alors...Mais pourquoi ce verre d'eau ?
Matei fut impressionné par le calme du jeune homme...Lui, il manquait de sel à la maison, il hurlait sa rage dans tout l'appartement et avait envie de jeter la salière, vide, à travers la cuisine, ce qu'il ne faisait pas ou alors sa mère le punirait, mais il était  énervé par n'importe quel détail.
Par contre, son petit ami qui venait de se faire vider un verre d'eau sur la tête à son réveil gardait un calme digne d'un grand prix !
Probablement un recul qu'il avait pris en pratiquant un sport de combat tel que le MMA...
Matei resta admiratif, bouche entrouverte pour ne pas dire carrément bée, jusqu'à ce que son petit ami lui adresse quatre mots :
-Bonjour, Matei ! Bien dormi ?

Le jeune brun perdit tous ses moyens, ne s'attendant pas à une telle question dans une telle situation et il bredouilla, tâchant au mieux de ne pas paraître gêné ou pire, ridicule, devant ses amis :
-Je...Oui, j'ai bien dormi.
Puis, avec le sourire si beau de Pierrick, il ajouta avec un trait d'humour :
-Avec toi qui ronflais dans mes oreilles, c'était plus dur de m'endormir que de dormir, par contre !
Son copain rit en blaguant avec un clin d'œil ravageur :
-Mais non, Matei, tu devais rêver, je ne ronfle pas, voyons !
Le groupe des garçons rit à l'unisson puis ils descendirent déjeuner.

Apprends-moi à t'aimerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant