Chapitre 4 - Infiltration

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Je suis sur l'auto route qui mène à la périphérie, il n'y a pas grand monde à 10h du matin je dois dire. Je commence à voir au loin un grand bâtiment noire, qui ressemble à une prison de loin. J'ouvre de grands yeux à la vue qui s'offre à moi, ce bâtiment doit bien faire 2 à 3 fois la taille de celui qui était dans le district de mon frère. Je déglutis difficilement. Je descend de l'auto route et m'approche des grands bâtiments, je ne suis rien face à ces façades de plusieurs mètres de hauts. J'arrive au niveau des premiers grillages qui entourent Ultra. Je dois bien avouer qu'ils ne font pas les choses à moitié quand ils parlent de QG, il doit y avoir 2 grillages, un énorme mur se dresse encore entre les premières portes d'accès. Je ne vois personne dehors, pas un agent. Je fronce les sourcils, c'est bien calme ici. Je gare la voiture à l'abri d'un autre bâtiment plus petit dans les environ et revient, cette fois à pied. Je décide alors de faire le tour des bâtisses. Je ne sais pas combien de temps cela me prend mais une chose est sûre, il n'y a aucune autre entrée que la principale côté sud. Pas une fenêtre n'est visible, mais je pense que le soleil peut pénétrer à l'intérieur car je vois à un certain moment, sur la façade ouest, une sorte de grande vitre surteintée. Je ne préfère pas me faire voir et décide de faire demi tour.

Soudain, j'entend un bruit de moteur se rapprocher de moi. Je distingue rapidement un camion noir approcher, je ne cherche pas à comprendre et me cache directement derrière un arbre. J'entend alors le camion passer plusieurs mètres derrière moi. Je reste bien cachée, mais quand je regarde ce camion, je ne vois aucun conducteur, ni passager. Le camion s'arrête juste devant le grillage, ce dernier commence à s'enfoncer dans le sol pour laisser passer le camion. Je n'hésite pas et fonce vers ce dernier, juste avant qu'il ne redémarre je m'accroche au parechoc arrière. Par je ne sais quel miracle, je me hisse sur le toit du camion avant qu'il rentre dans le bâtiment d'Ultra. Mon coeur accélère le rythme quand on entre et que la porte se referme derrière moi. Mais qu'est ce qui m'a pris ? Je ne sais même pas comment je vais sortir d'ici.

Je commence alors à entendre des pas venir vers le camion. Je ne bouge pas d'un poil, et écoute attentivement, je distingue deux hommes.

- Décharge le, et oublie pas de le décontaminer. dit le premier, il semble occuper une place importante dans la hiérarchie vu le ton qu'il emploie.

L'autre ne répond pas mais je sens la porte à l'arrière du camion s'ouvrir. Il y a peu de place entre le plafond et moi, mais suffisamment pour que je puisse m'accroupir. Le premier homme s'en va et je m'approche silencieusement de l'arrière du camion. Je vois l'homme entrer à l'intérieur, j'ai peu de temps. Je saute alors au sol et ferme directement les portes du camion avant de les verrouiller. Je sourie quand je constate qu'on entend que très peu l'homme crier à l'intérieur. Avec un peu de chance, il est claustrophobe.

Je regarde alors ce qui m'entour, d'autres camions, deux portes et heureusement, je ne vois pas de caméras, bon d'accord ils fabriquent des camions autonomes sans conducteur alors pourquoi pas des caméras intégrées dans les murs... Je ne m'attarde pas et prend la première porte que je vois. Le bâtiment est bien plus moderne que celui qu'Eveline a détruit. Tous mes sens sont aux aguets et j'ai la sensation bizarre que ces derniers sont accentués, mais je ne pense rapidement plus à ce détail et continu ma route. Je passe devant une porte où il est inscrit "vestiaire 1". Bingo, si je peux trouver d'autres armes ça ne serait pas de trop. J'entre ouvre la porte et écoute. Personne. Je passe ma tête à l'intérieur. Toujours personne.

C'est mon jour de chance, j'entre aussitôt et referme la porte pour ne pas me faire repérer du couloir. Je commence à avancer dans les vestiaires sombres, sans lumière et découvre des dizaines de casiers, malheureusement ils sont tous sous clés. Merde, je retire ce que j'ai dis pour mon jour de chance. Je continu de m'aventurer entre les bancs, les portes manteaux et les lavabos. C'est alors que je vois, posé sur un banc, une tenue... Avec un gun accroché à la ceinture. Je m'approche de celui ci, je tend la main pour le prendre mais je n'ai pas le temps de le toucher que je suis presque projetée contre le mur derrière moi, me coupant le souffle. Une vive douleur me prend les côtes droites, mais la douleur n'est rien comparée à qui se trouve devant moi, en train de me tenir prisonnière en mettant ses deux mains posées de chaque coté de mes épaules, contre le mur. L'homme de mon enfance. Ses yeux sont rouges vif, mais ce qui m'interpelle le plus, c'est qu'il est simplement vêtu d'une serviette nouée autour de ses hanches. Je vois les traits de son visage dans la pénombre, je ne peux pas me mentir à moi même, il est beau, il est très beau.

Je sens son souffle s'écraser contre mes clavicules, mon coeur bat à tout rompre et je suis presque sûr qu'il peut l'entendre. Je me colle encore plus contre le mur quand il se rapproche de moi. Son torse est couvert de gouttes d'eau qui luisent dans l'ombre, mais je ne vois pas toute sa musculature. Pas besoin de me donner une raison supplémentaire pour savoir qu'il me bat sans le moindre effort en combat rapproché. C'est fini de moi. Curieusement il ne bouge plus et m'observe de ses yeux d'Alpha, et prend bien soin de ne pas me toucher, il est bel et bien au courant pour mes capacités. Alors s'il ne veut pas me toucher pour ne pas que je sache ce qu'il pense, alors je vais m'en charger pour lui. Je prend mon courage à deux mains et sans prévenir je pose une main sur son torse. Soudain, je le sens prendre une grande inspiration, mes yeux deviennent lumineux et je ressens tout.

Quelque chose ne va pas, je ressens tellement chose, ce n'est pas normal. Je le ressens lui tout entier, ses émotions, il est perturbé et ses pensées, il ne compte pas me faire de mal, j'ai l'impression qu'il est "intéressée" par ce qu'il a en face de lui, c'est à dire moi. Je ressens ses souvenirs, je commence à voir une enfance compliquée et douloureuse. Je vois tellement d'aiguilles et de tests, je vois comme des hommes en blouse blanche l'entourer et le maintenir, il est très jeune mais il a toujours les mêmes yeux. Je sens que mes forces m'abandonnent, mes côtes me font terriblement souffrir à cause du choc de toute à l'heure. Voir ses pensées, ses sentiments, ses émotions me demandent énormément d'énergie... Je m'essouffle très vite, trop vite. Je reviens alors brutalement à la réalité, épuisée. Je sens que mes jambes se dérobent sous moi, mais je ne sens pas le sol dur me retenir, à la place je sens des bras musclés me tenir fermement... Puis c'est le trou noir.

Gamma [Tome 2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant